[Fiction Originale] Un employé pas comme les autres

Comme d'habitude... La suite viteuh! (ca se lit trop vite... mais continue comme ca^^)

PS: Vive Kouji!

La vie d’un ange de la mort.
Titre : Un employé pas comme les autres
Auteur : val-rafale@club-internet.fr
Série : Originale
Genre : Yaoi. Policier / Intrigue.

Un employé pas comme les autres
Chapitre 7 - Séparation

La pluie tombait drue sur la ville depuis la veille au soir et n’avait cessé de toute la nuit même si elle s’était un peu calmée, se faisant plus fine en début de journée. Hélas, elle avait repris en force dans la matinée, accompagnée d’un violent orage. Cela avait eut pour conséquence de faire fuir tous les passants qui s’était mis en quête d’un abri en attendant que le temps se montre un peu plus clément. Seishi, pourtant arrivé en milieu de matinée à la société au moment même où le tonnerre commençait à gronder, avait pu échapper à cette forte averse, contrairement à beaucoup de personne. En effet, comme tous les jours, il avait préféré utiliser sa voiture plutôt que de prendre les transports en commun qui pourtant l’aurait conduit bien plus vite au travail. Mais il n’aimait pas vraiment descendre dans le métro, étant quelque peu claustrophobe. Pour une fois, le jeune homme se réjouissait d’avoir ce petit souci, évitant de se retrouver trempé jusqu’aux os comme le serait certainement quelques employés de la société, malgré leurs parapluies. Mais cela n’était pas le problème du châtain, il avait autre chose à penser que de se soucier de ces personnes qui lui étaient totalement étrangères.
Il devait être dix heures du matin lorsque le jeune tueur gara sa voiture de sport dans le parking souterrain de la société Shinohara. Il était bien plus en retard par rapport aux jours précédents où il arrivait normalement tôt dans la matinée. Mais il avait une très bonne excuse pour le justifier. La veille au soir, Seishi avait dû accomplir une nouvelle mission pour son patron. Pour la mener à bien et éviter un échec qui serait mal vu, il avait été contraint de passer une bonne partie de la nuit sur les lieux à étudier chaque détail important. Après avoir bien tout vérifier, il avait pu passer à l’action, terminant le travail tard le matin. Le résultat qui découlait de tout cela, était une petite nuit de sommeil de quatre heures tout au plus. Cependant, pour le châtain, ce n’était qu’un détail sans grande importance, il avait l’habitude de dormir peu, et depuis longtemps. C’est donc l’air toujours aussi frais et souriant qu’il se dirigea vers l’ascenseur de la société, après être descendu de sa voiture. Cela ne l’enchantait guère d’emprunter ce moyen pour se rendre dans son bureau mais il n’avait pas vraiment le choix, il se voyait mal monter vingt étages à pieds, même si il avait une bonne endurance. Ce n’était pas le meilleur moyen pour commencer une journée de travail, surtout après dormi aussi peu. D’ailleurs, encore une chance pour Seishi qu’il n’ait pas repensé à ce qui s’était passé la veille dans le bureau de Kouji. Sinon il était certain qu’il n’aurait pas fermé l’œil de la nuit. Néanmoins pour que cela lui revienne en mémoire, il aurait fallu un plus grand choc. Sur le coup cette attitude l’avait pas mal déstabilisé. Cependant, le jeune homme n’était pas homme à se laisser impressionner aussi facilement, et pour lui c’était le but de son patron, tenter de le troubler pour pouvoir l’avoir sous son contrôle. Le brun allait vite se rendre compte qu’il était difficile d’avoir une emprise sur lui. Seishi était, certes, un jeune homme très travailleur qui accomplissait chaque chose qu’on lui donnait à faire sans rechigner. Mais en mission, il n’était pas rare de le voir n’en faire qu’à sa tête, n’écoutant que son instinct, sans compter sa mauvaise habitude de tenir tête aux gens. Tous ceux qui le connaissaient bien, savaient cela et une seule personne était parvenue à le contrôler totalement. Hélas, il n’était plus là.
Cette pensée arracha un léger soupir au châtain qui baissa un peu la tête pour regarder l’une de ses mains. Ses yeux se remplir de tristesse tandis qu’un sourire amer naissait sur ses lèvres. Décidément se remémorer le passé lui faisait toujours aussi mal. Mais n’était-ce pas normal aussi ? Après tout ces évènements avaient eut lieu presque deux ans et demi auparavant, les souvenirs ne s’effaçaient pas aussi rapidement, comme le pensaient les gens. Cela prenait beaucoup de temps, trop au goût du jeune homme.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, faisant sortir Seishi de ses pensées. Il releva la tête en soupirant une nouvelle fois pour cette fois ci chasser ce passé trop douloureux. Il pénétra dans la cabine puis appuya sur le boutons du dernier étage, là où se trouvait le bureau de son patron. Ce dernier était le premier qu’il allait voir le matin afin de lui apporter ses rapports de mission. Les portes coulissantes allaient se refermer quand un homme entra à son tour dans la cabine. Le châtain regarda la personne pour la saluer poliment, en souriant, mais il resta un instant sans voix en voyant de qui il s’agissait, son patron. Celui-ci d’ailleurs lui avait jeté un regard froid, pour ne pas changer de ses habitudes. Le tueur ne se posa pas de questions quant à la présente du directeur de la société Shinohara à l’extérieur de son bureau. Après tout, c’était un homme comme les autres qui avait parfaitement le droit de sortir de l’immeuble. Seishi s’inclina finalement avec respect devant lui.

- Bonjour Shinohara-sama. » fit-il avec un sourire avant de se redresser.

Kouji le fixait toujours aussi froidement puis détourna le regard pour le porter sur les boutons des étages. Il appuya sur le dernier, restant silencieux. Ceci fait, il reporta son attention sur son employé.

- Vous êtes en retard Inazuma-san. » reprocha-t-il d’une voix neutre sans le saluer.
- Je sais. » répondit Seishi sans perdre son sourire. « Mais la mission que vous m’avez confiée, a pris plus de temps que je ne le pensais. Certains détails n’étaient pas mentionnés dans le dossier que j’ai étudié. Il a donc fallu que je fasse une reconnaissance des lieux avant d’agir. »

Le brun ne répondit pas, observant simplement son employé. Ce dernier se demandait si cette raison allait être acceptée. Il commençait à en douter vu la façon dont Kouji le fixait. Mais en y réfléchissant bien, il regardait tout le monde de cette manière là, restant toujours froid et impassible quelque soient les circonstances. D’ailleurs, Seishi se surprit une fois de plus à admirer cette puissance qui se dégageait de cet homme. C’était une chose qu’il avait rarement sentit chez une personne normale, sans dons particuliers, et cela le fascinait.

- Vous avez réussi à mener à bien ce que je vous avais demandé de faire ? » demanda brusquement le patron de la société Shinohara, ramenant le châtain à la réalité.

Seishi répondit d’un simple mouvement de tête tout en montrant sa mallette dans laquelle était rangé son rapport ainsi que le dossier qu’il devait voler. Kouji observa un instant la petite valise puis son employé avant de regarder les étages qui défilaient sur cadran au dessus de la porte coulissante. C’est ainsi que le silence s’installa dans la cabine. Du moins jusqu’à ce que l’ascenseur brusquement entre deux étages et que les lumières s’éteignent. Heureusement une petite lampe de sécurité rouge s’alluma, éclairant faiblement la cabine. Les deux hommes regardèrent autour d’eux.

- Coupure de courant. » fit le brun d’une voix neutre.
- Certainement dû à l’orage… » ajouta Seishi en s’appuyant contre l’une des parois de l’ascenseur, poussant un léger soupir. « Espérons que cela ne dure pas trop longtemps… »

Décidément, il ne devait pas avoir de chance, lui qui était claustrophobe, il fallait qu’il se retrouve coincé dans un endroit aussi restreint et avec le pire glaçon qu’il n’ait jamais connu. Le châtain ferma les yeux, se concentrant du mieux qu’il put sur autre chose que le lieu où il se trouvait. Il valait mieux sinon il risquait de perdre le contrôle de lui-même. Il serait mal venu de montrer à son patron qu’il craignait d’être enfermé dans un endroit restreint, même si il avait de bonnes raisons de ne pas aimer cela. Le fait d’y repenser fit instinctivement frissonner le jeune homme. Cela ne passa pas inaperçu aux yeux de Kouji qui le fixa à nouveau, cherchant la raison de ce léger tremblement. Il observa autour de lui avait de reporter son attention sur Seishi en comprenant tout.
Le brun posa sa mallette par terre puis s’approcha de son cadet. Il posa une main sur la paroi de l’ascenseur à côté de son visage, le faisant un peu sursauter. Seishi fixa intensément son patron qui venait de plonger son regard dans le sien, en sentant une étrange inquiétude l’envahir. Il ne savait pas pourquoi mais cette proximité ne lui plaisait guère. Celui lui rappelait les évènements qui avaient eut lieu la veille dans le bureau. Une petite voix lui dictait de s’écarter de son patron et de mettre une certaine distance entre eux, bien que dans un ascenseur cela serait quelque peu difficile. Hélas, le châtain ne bougea pas d’un millimètre, ne voulant pas montrer à Kouji son trouble, soutenant son regard. Le châtain le vit alors approcher son visage du sien, l’obligeant à se plaquer contre la paroi de la cabine.

- Shinohara-sama. » appela-t-il en espérant que cela le ferait reculer.

Mais ce fut totalement inutile. Le brun s’approcha de lui de manière à ce que leurs souffles se mélangent, son regard toujours plongé dans le sien. Il leva ensuite son autre main pour venir caresser du bout des doigts la joue de Seishi, glissant dans son cou. Le châtain frissonna à ce contact particulièrement doux, mais comme la veille, il se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas montrer à son patron le trouble qui naissait une fois de plus en lui. Pourquoi ressentait-il cela ? Il n’était pourtant pas attiré par son aîné, même si ce dernier était très séduisant. Sa réaction devait certainement être dû aux questions qu’il se posait sur le pourquoi des agissements de Kouji. A cela, il fallait ajouter le stress naissant d’être enfermé dans cette cabine. Ca faisant un mélange qui ne pouvait que jouer en défaveur du jeune tueur. En tout cas, il devait coupé court à tout ça, arrêter son patron.

- Shinohara-sama… » fit-il à nouveau en tentant de se plaquer un peu plus contre la paroi. « Que… »
- Pourquoi tremblez-vous ? » demanda Kouji en caressant son cou. « Vous n’aimez pas être enfermé. N’est-ce pas ? Cela se voit. Pourquoi ? »

Seishi ne s’attendait pas à ce que le brun lui parle de sa peur et encore moins qu’il la remarque aussi facilement. Comment avait-il réussi à accomplir cet exploit alors qu’il ne le connaissait pratiquement pas ? Etait-il donc si transparent ? Normalement non. Le châtain se savait capable de masquer ses sentiments, ses craintes et la moindre de ses émotions sans mal. Pourtant cet homme avait parfaitement vu qu’il était claustrophobe. Cela le déstabilisa un peu plus. Le tueur ne fit plus aucun mouvement, se posant de nombreuses questions sur son patron ainsi que sur ses agissements. Il ne comprenait pas et avait la mauvaise impression que la situation lui échappait.
Kouji remarqua le trouble du jeune homme aux légers tremblements de son corps ainsi qu’à son regard un peu vague. Il sentit une intense satisfaction intérieure et décida de profiter de tout cela. Sa main, posée sur le cou du jeune homme, commença à descendre sur son torse, lentement, le caressant du bout des doigts à travers la chemise. Elle atteignit ainsi son ventre plat et ferme avant de glisser sur sa taille, se posant plus fermement dessus comme pour le maintenir. Le brun approcha ensuite un peu plus son visage de son employé, frôlant ses douces lèvres des siennes. Elles descendirent doucement sur le menton de Seishi puis dans son cou, dans un léger effleurement. Elles glissèrent dans le creux du cou avant de remonter jusqu’à l’oreille.

- Vous ne m’avez pas répondu… » déclara-t-il d’une voix étrange.

Seishi ne répondit pas, frissonnant un peu en sentant son souffle dans son cou puis sur son oreille. Cette main sur sa taille qui le caressait, faisait monter en lui une douce chaleur. Le châtain aurait aimé lui échapper, s’écarter mais il n’en avait vraiment plus la force maintenant. De plus, il ne pouvait pas fuir vu la position dans laquelle il était, plaqué contre une cloison, Kouji faisait obstacle à toute fuite à l’aide de son corps. Le tueur aimait de moins en moins cette situation et les sensations qui l’envahissait. Il avait l’impression de ne plus être maître de rien.

- J’attends toujours une réponse… » susurra Kouji d’une voix grave à l’oreille de son cadet, le ramenant à la réalité. « Pourquoi avez-vous peur d’être enfermé ? »
- Je… » commença Seishi en fermant les yeux tentant de rassembler ses esprits.

C’est à ce moment précis que toutes les lumières se rallumèrent dans l’ascenseur avant que ce dernier ne reprenne son évolution. Seishi eut un sursaut et profita d’un instant d’inattention de la part de son patron pour s’écarter de lui, se plaçant dans le milieu de l’ascenseur, évitant ainsi de se faire piéger une fois de plus. Il fixa intensément Kouji qui en faisait de même. Ils restèrent ainsi un très court instant puis le brun repris sa mallette et se plaça aux côtés du châtain, observant à nouveau le cadran des étages. Aucun autre mot ne fut prononcé durant la montée. Cependant, une grande tension se faisait sentir dans la cabine. Elle était presque palpable tant elle était intense.
Finalement, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent au dernier étage de l’immeuble de la société Shinohara, au grand soulagement de Seishi qui ne put retenir un soupir. Il laissa son patron sortir le premier puis le suivit à bonne distance jusqu’à son bureau. Lorsqu’il entra dans la pièce, il aperçut Gen assis à la place de Kouji en train de s’occuper de l’ordinateur. La coupure de courant avait certainement dû l’éteindre et il remettait donc tout en marche. Le châtain observa son patron s’approcher de lui pour lui demander de façon muette de s’écarter, ce que fit le blond sans un mot. Ce dernier s’avança vers le tueur.

- Bonjour Inazuma-san. » fit-il d’une voix neutre alors qu’un fin sourire étirait ses lèvres.
- Bonjour Kawamura-san… » répondit Seishi en inclinant doucement la tête.
- Votre mission s’est-elle bien passé ? Avez-vous ce que Shinohara-sama vous avait demandé ? » interrogea-t-il avec calme.
- Oui. » fit le châtain en ouvrant sa mallette pour en sortir un dossier.

Il le tendit silencieusement au directeur adjoint, qui le remercia d’un signe de tête avant d’aller le ranger dans un tiroir du bureau de Kouji, en attendant que celui-ci en ait fini avec son ordinateur. Il se tourna à nouveau vers Seishi en souriant toujours, pour ne pas changer de ses habitudes.

- Je vous remercie, ce sera tout. » déclara-t-il en s’appuyant sur le bureau. « Vous pouvez retourner travailler. Shinohara-sama vous rappellera si il a autre chose pour vous. »

Seishi fit un signe affirmatif de la tête puis fit demi tour pour sortir. Il ouvrit la porte et regarda une dernière fois les deux hommes, les saluant rapidement avant de sortir. Une fois à l’extérieur, il soupira longuement, soulagé de ne plus êtres dans la même pièce que son patron. Cet homme commençait à le stresser en agissant comme il le faisait depuis la veille. Le châtain avait beau réfléchir, il ne comprenait pas pourquoi il avait une telle attitude envers lui, ni pourquoi cela était arrivé aussi brusquement. Tout était si étrange. Enfin peut être que c’était pour avoir une emprise sur lui. Plus il y pensait, plus le jeune homme était persuadé que c’était cette raison la plus valable. Il ne voyait pas d’autres motifs que celui-ci. Et si c’était bien ça, Seishi ne se laisserait pas faire, il n’était pas du genre à se laisser totalement contrôler par quelqu’un. La prochaine fois, il le repousserait, quitte à employé la force si il le fallait. C’est donc sur cette décision que le tueur retourna dans son bureau pour travailler sur d’autres dossiers de moindres importances.

Une semaine s’écoula ainsi, de façon rapide et surtout sans que Kouji ne tente quoi que ce soit envers Seishi. Il fallait dire que lorsque le jeune homme voyait son patron au loin, il faisait en sorte de ne pas se retrouver seul avec lui, s’arrangeant pour avoir au moins une personne auprès de lui. Quand il s’agissait de se rendre dans son bureau, il y allait en étant certain de la présence de Gen Kawamura dans la pièce. Ainsi il était assuré que le brun n’essayerait rien, surtout pas devant son amant. En agissant ainsi, le tueur était persuadé que le brun finirait par se lasser et le laisserait en paix. Mais cela était moins certain. En effet, ce qu’ignorait le châtain, c’était que tout ce petit cirque pour l’éviter n’avait fait qu’accroître le désir du brun. Ce dernier ne cessait de penser à lui, nuit et jour. Bien entendu, il parvenait à le masquer aux yeux de son amant qui ne verrait pas cela d’un très bon œil. Cependant, il arrivait de temps à autre que le blond remarque les rêveries de Kouji, néanmoins il ne lui posait aucunes questions même si cela l’intriguait. Il savait très bien que le brun refuserait de lui parler, comme tout le monde il avait son jardin secret. En tout, cas il était à cent lieux d’imaginer que celui habitant les pensées de son amant, était Seishi. Rien ne le laissait penser dans l’attitude générale du patron de la société Shinohara, pas même ses regards qui restaient très froid lorsqu’il les posait sur le jeune homme. Tout semblait donc normal à première vue.
C’était une nouvelle journée qui commençait pour le châtain. Comme toujours, il était arrivé assez tôt à la société et il s’était rendu en premier lieu dans son bureau pour y déposer ses affaires. Il avait ensuite pris l’ascenseur en tenant un dossier sous le bras qu’il devait remettre à son patron. Une fois encore, il s’était assuré de l’heure à laquelle il y allait, faisant en sorte de tomber sur un moment où Gen serait présent pour ne pas se retrouver seul avec le brun. Après être arrivé au dernier étage de l’immeuble, il se dirigea directement vers le bureau de Kouji sans passer par celui de la secrétaire, sachant très bien qu’elle n’était pas encore arrivée. Il frappa doucement contre la porte puis attendait patiemment qu’on l’autorise à entrer. Ceci fait, il pénétra dans la pièce, ses lèvres étirées en un fin sourire. Mais ce dernier s’effaça bien vite lorsqu’il constata que son aîné était seul. D’ailleurs Seishi regarda autour de lui pour en être certain avant de reporter son attention sur son patron et de s’avancer, non sans ressentir une certain appréhension.

- Bonjour Shinohara-sama. » salua-t-il poliment et avec calme. « Kawamura-san n’est pas là ? »

La question était partie toute seule pratiquement. Le châtain se gifla mentalement de sa bêtise et de son incapacité à ne pas se sentir stresser. C’était ridicule de réagir comme il le faisait, surtout pour un tueur comme lui. Mais il n’arrivait pas à se calmer, ignorant pour quelles raisons. Seishi ne pouvait pas dire qu’il craignait son patron. C’était plutôt l’attitude qu’il avait eut par deux fois, une semaine plus tôt. Il ne voulait pas que cela recommence, de crainte de ne pouvoir se maîtriser, malgré ses résolutions de le repousser. Il espérait maintenant que le brun ne remarquerait pas sa nervosité.
Kouji avait calmement allumé une cigarette calmement tout en fixant celui qu’il désirait ardemment. Il s’installa confortablement dans son fauteuil avant de croiser les jambes. Il semblait parfaitement calme, masquant la surprise qu’avait éveillé la question de son employé.

- Kawamura-san est sorti. » répondit-il d’une voix neutre. « Mais je ne pense pas que vous soyez là pour le voir. N’est-ce pas ? »
- Effectivement. » répondit Seishi en s’avançant vers le bureau, reprenant tant bien que mal le contrôle de ses émotions.

Il déposa devant son patron un dossier puis recula. Le brun saisit les documents qu’il parcourut rapidement du regard avant de les ranger dans un tiroir. Il reporta ensuite son attention sur Seishi, le détaillant de haut en bas. Ce dernier se sentit particulièrement mal à l’aise en sentant ainsi le regard de Kouji sur lui. Cependant il fit tout pour ne rien montrer.

- Bien je vous laisse pour retourner travailler. » décida-t-il brusquement en se tournant afin de se diriger vers la sortie d’un pas calme et lent pour ne pas faire croire qu’il était pressé de partir.
- Une petite seconde… » appela le brun en posant sa cigarette dans son cendrier et en se levant.

Le châtain s’arrêta net avant de fermer les yeux, maudissant sa malchance. Il se tourna lentement et surtout silencieusement vers son patron qui contournait déjà son bureau pour s’approcher de lui. Le jeune homme sut aussitôt ce qui allait se passer, il fallait vraiment être stupide ou complètement innocent pour ne pas le deviner. Ce qui n’était pas son cas. Cependant ce dont était Seishi, c’était qu’il n’allait pas se laisser faire comme les fois précédentes. Lorsqu’il vit son patron s’avancer doucement vers lui, le tueur commença à reculer, désirant garder une certaine distance entre eux. Bien entendu, cela s’avéra inutile, surtout quand il se retrouva dos au mur, à la merci du brun. Néanmoins le cadet semblait décidé à l’arrêter avant qu’il n’essaye une fois de plus de le déstabiliser.

- Qu’est-ce que vous voulez Shinohara-sama ? » demanda-t-il avec calme, sans bouger, ses yeux surveillant le moindre mouvement de son vis-à-vis.

Kouji ne répondit, continuant d’avancer lentement en direction du jeune homme qui restait toujours immobile. Une fois suffisamment proche de lui, il posa une main sur le mur, juste à côté de son visage. Une scène identique à celle de l’ascenseur, s’apprêtait à se jouer. Du moins cela aurait pu être le cas, si Seishi n’avait pas pris la décision de s’écarter de son patron, afin ne pas se faire prendre au piège comme la dernière fois. Hélas, c’était sans compter sur l’entêtement du directeur de la société Shinohara qui le saisit par le poignet au moment où le châtain tentait de remettre une distance raisonnable entre eux. Il le tira assez violemment avant de le plaquer ni plus ni moins contre le mur, relevant ses bras au dessus de sa tête pour les maintenir d’une main. Il colla ensuite son corps contre celui de son vis-à-vis, l’empêchant ainsi de se libérer. Cependant, le châtain, bien décidé à ne pas se faire piéger une fois de plus, commença à se débattre et tenta par ce moyen de repousser son patron. Il ne pouvait pas utiliser son pouvoir sur lui, sous peine d’avoir de gros ennuis avec d’autres personnes.

- Shinohara-sama ! » s’écria-t-il en le fixant. « Mais qu’est-ce que vous faites ?? Arrêtez ! »

Le brun resta silencieux. Il se colla un peu plus contre Seishi pour l’obliger à rester en place. Sa main, restée libre, se posa doucement sur sa joue pour la caresser avant de glisser sur sa gorge. Kouji plongea son regard dans celui du châtain.

- Vous ne m’avez pas répondu l’autre jour. » fit d’une voix grave et froide. « Pourquoi avez-vous peur d’être enfermé ? »
- Qu’est-ce que cela peut vous faire ? » demanda le tueur, ne comprenant pas pourquoi il voulait savoir cela et encore pourquoi il utilisait une telle méthode.
- Répondez à ma question. » insista le brun en commençant à serrer sa main sur le cou de son employé.

Seishi se crispa aussitôt, serrant les dents. Vu l’attitude de son patron, il semblait de plus en plus évident qu’il voulait l’avoir totalement sous son contrôle. Sinon pour quelles raisons agirait-il ainsi ? Le châtain n’en voyait pas d’autres.

- Ca suffit ! » répondit-il en ayant un peu de mal à respirer. « Cela ne vous regarde pas. Lâchez moi ! »

Kouji ne sourcilla pas devant l’entêtement du jeune homme, il s’y attendait. Seishi n’avait pas froid aux yeux. Il devait avouer que cela lui plaisait d’autant plus de le voir ainsi lui tenir tête. Rares étaient les personnes qui avaient le courage de se comporter de cette façon avec lui, surtout en étant dans cette position. Le brun le fixa de façon intense. Il approcha son visage du sien, ses lèvres venant frôler celles de son prisonnier. Le tueur tenta de reculer la tête pour fuir ce contact mais cela fut bien inutile à cause de la main qui le tenait à la gorge. Le directeur de la société Shinohara caressa un peu plus les lèvres de son employé avant de les prendre de force. Le châtain ouvrit de grands yeux, surpris par ce baiser forcé. Il ne s’attendait pas à cela. Une question lui vint immédiatement à l’esprit. Pourquoi l’embrassait-il ? Il ne comprenait plus rien à ce qui se passait et encore moins aux buts de son patron. Cependant, il était certain d’une chose, il n’allait pas se laisser faire.
Alors qu’il tentait d’approfondir leur échange, le brun eut un très léger sursaut. Il écarta alors son visage tout en lâchant la gorge de Seishi pour se passer une main sur les lèvres. Il regarda ensuite ses doigts pour constater qu’il saignait. Il était maintenant certain que son employé ne se laisserait pas faire aussi facilement. Cela rendait les choses d’autant plus intéressantes pour lui.
Kouji essuya son sang avec un mouchoir puis posa à nouveau sa main sur la gorge du châtain avant d’approcher son visage du sien pour tenter à nouveau de l’embrasser. Ses lèvres allaient entrer en contact avec les siennes quand la porte du bureau s’ouvrit, faisant plus ou moins sursauter les deux hommes. Ils regardèrent tous les deux le visiteur qui venait de pénétrer dans la pièce.

- Gen… » fit Kouji en lâchant Seishi.
- Kouji. » répondit le blond d’une voix froide, en entrant et en fermant la porte derrière lui. « Je peux savoir ce que tu étais en train de faire ? »

L’amant du brun semblait très calme mais son regard était des plus glacials, son sourire avait totalement disparu de ses lèvres, le rendant physiquement très dur, ce qui était rare. Vu la scène à laquelle il venait d’assister, il était étrange qu’il réagisse ainsi, de façon si sereine. Mais il fallait savoir que Gen n’était pas du genre à s’emporter aussi facilement. Certes ce qu’il avait vu ne lui plaisait pas cependant, il tenait à avoir des explications, même si il était loin d’être dupe quant aux intentions de son compagnon. Cette scène était des plus parlantes.
Le blond tourna alors la tête vers Seishi pour le fixer froidement. Le jeune homme soutint son regard pas le moins du monde impressionné. Il n’était pas responsable de ce qui venait de se passer. Bien au contraire, il avait tout fait pour se défendre, enfin presque tout fait. Ne pouvant pas utiliser son don contre son patron, il n’avait pas employé cette méthode, sinon effectivement cela aurait été radical. Mis à part ce détail, le châtain n’avait rien à se reprocher. Cependant, il ne savait pas pourquoi mais il sentait que Gen allait lui attirer des ennuis. Son instinct ne le trompait jamais. Les deux hommes s’observaient toujours jusqu’au moment où le blond ouvrit la porte du bureau.

- Sortez. » ordonna-t-il d’un ton glacial. « Je dois m’entretenir avec Shinohara-sama. »

Seishi répondit par un simple signe de la tête avant de sortir, entendant la porte claquer derrière lui. Il se dirigea vers son bureau en pensant à la discussion entre les deux hommes qui promettait d’être houleuse, mais c’était le cadet de ses soucis. Ce qui l’inquiétait était le regard que Gen lui avait jeté alors qu’il quittait le bureau. Le châtain était persuadé que celui-ci le rendait responsable de tout ce qui s’était passé. Son instinct lui disait de se montrer prudent, le blond allait très certainement tenter de se venger de tout ça. Le tueur détestait plus que tout se retrouver mêler à des histoires de cœur… Cela ne lui avait attiré que des ennuis jusque là…
Après le départ du jeune homme, Kouji tourna le dos à son amant pour retourner à sa place dans le plus grand silence. Il s’installa dans son fauteuil en cuir en prenant une cigarette. Il croisa les jambes avant d’observer le blond. Ce dernier s’avança vers lui, le fixant durement. La tension dans le bureau était palpable. Les yeux des deux hommes semblaient lancer des éclairs, de colère pour l’un et d’agacement pour l’autre. Le blond croisa les bras sur son torse, signe évident qu’il ne se laisserait pas faire par son compagnon.

- Je t’écoute Kouji. » fit-il d’une voix dure. « Comment vas-tu justifier ce que je viens de voir ? »
- Je n’ai pas à me justifier. » répondit-il le brun en tirant doucement sur sa cigarette. « J’ai envie de le posséder, c’est tout. »
- Le posséder !!?? » s’exclama Gen en décroisant les bras pour taper sur le bureau. « Et tu m’annonces ça comme ça, l’air de rien. »
- Que voulais tu que je te dise ? » demanda Kouji froidement. « Ce n’est qu’une passade. Lorsque je l’aurai eut, ce sera terminé. »

Gen serra les dents de colère. Il détestait voir son amant agir de la sorte, à savoir jouer avec les sentiments des autres. C’était exactement ce qu’il faisait avec lui en cet instant, mais aussi avec le gamin. Mais pour ce dernier, ce n’était pas son problème. Après tout, Seishi ne semblait pas vouloir le repousser, de plus d’un certain point de vu il était responsable de l’attirance de Kouji. C’était son caractère qui ce dernier aimait, rares étaient ceux qui lui tenaient tête. C’était pour cette raison qu’il le désirait. Enfin ce comportement de sa part était inacceptable.

- Et tu oses me dire ça de cette façon ? » reprocha-t-il de plus en plus énervé. « Je ne supporte pas ce côté chez toi, celui du macho qui veut dominer tout le monde ! »

Le patron de la société Shinohara lui lança un regard des plus noirs. Il n’aimait guère qu’on lui montre la vérité en face, surtout celle-ci. Cela le mettait généralement en colère ou de très mauvaise humeur. Le blond le savait très bien, cependant, il ne se gênait pas pour lui dire en face ce qu’il pensait de lui et sans la moindre crainte. Et à chaque fois, cela mettait un terme rapide à la discussion.

- Si tu n’es pas content Gen, pars. » déclara le brun d’une voix glaciale. « Je ne te retiens pas. »
- Très bien. De toute façon cela finit toujours ainsi avec toi. » répondit le blond en se dirigeant vers l’appartement de son amant. « Je prends ma matinée pour ramener mes affaires chez moi. »

Ceci dit et sans attendre de réponse, il ouvrit la porte du logement de Kouji puis la claqua derrière lui. Après son départ, le patron de la société Shinohara s’autorisa un soupir. Il posa sa cigarette dans le cendrier avant d’enlever ses lunettes pour se frotter les yeux. Il tourna ensuite son fauteuil pour observer la ville à travers la grande baie vitrée. Une fois de plus, il se séparait de Gen, et bien entendu, c’était encore de sa faute. Pourtant il aimait Gen, du fond du cœur. Mais lorsqu’il voyait un jeune homme comme Seishi, il ne pouvait s’empêcher de le vouloir, de le posséder, jusqu’à ce qu’il ne lui trouve plus aucun intérêt. Chose qui arrivait rapidement, dès que la personne en question ne lui tenait plus tête, pour éviter de briser ce début de relation instable. Généralement cela ne durait pas plus d’une semaine. Dès que tout était terminé, le brun retournait voir son ami d’enfance pour le » convaincre de revenir avec lui, et il acceptait. Néanmoins, Kouji avait l’impression que cette fois ci, tout serait différent, dans un premier temps par rapport à son compagnon qui ne se ferait plus avoir et dans un second temps par rapport à Seishi qui l’attirait bien plus qu’il ne l’aurait pensé. Personne jusqu’à aujourd’hui ne lui avait fait autant d’effet, pas même Gen. Cependant, cela ne signifiait pas grand-chose non plus. Ce serait très certainement une relation passagère comme toujours…
Une porte, claquant derrière lui, fit sortir le brun de ses pensées. Il fit tourner son fauteuil pour voir le blond, tenant deux valises, passer sans même le regarder. Il sortit du bureau sans prononcer le moindre mot, faisant une fois de plus soupirer Kouji. Ce dernier reprit sa cigarette afin de tirer dessus avant de prendre un dossier. Se remettre au travail, était la meilleure solution pour se changer les idées. De plus, il n’allait pas se laisser déprimer pour une nouvelle rupture entre eux, il avait l’habitude maintenant.
Gen passa la matinée à reprendre chaque chose qui lui appartenait pour la rapporter à son appartement, se trouvant en ville. Cela avait été relativement rapide, vu le peu de chose qu’il avait ramené chez son amant. Une fois terminé, il retourna travailler en début d’après midi, après avoir bien entendu mangé. Le blond décida, en premier lieu, d’aller voir le responsable de cette histoire, Seishi. Il devait discuter avec lui pour l’avertir qu’il n’allait pas laisser passer ça aussi facilement. Il lui ferait payer cette séparation dont il était la cause.
Le directeur adjoint arriva devant le bureau de ce gamin puis y entra sans même frapper, faisant légèrement sursauter son propriétaire qui le fixa. Gen s’avança dans la pièce avant de s’arrêter en plein milieu pour observer le jeune homme qui devait se demander pourquoi il était là.

- Kawamura-San. » fit le châtain en haussant les sourcils. « Que puis je pour vous ? »
- Je suis là pour discuter. » répondit Gen froidement, en glissant une main dans sa poche. « Mais surtout vous avertir. »
- M’avertir ? » répéta Seishi avec calme. « Mais de quoi, je vous prie ? »

Le blond s’avança lentement vers le bureau qu’il contourna pour s’approcher du tueur. Ce dernier le suivit des yeux sans bouger. L’aîné posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil avant de planter son regard glacial dans celui de son vis-à-vis qui n’avait pas tenté de s’écarter. Les deux hommes s’observaient sans sourciller, semblant se défier.

- Je vous avertis que vous paierez ce qui s’est passé entre Kouji et moi. » déclara Gen d’une voix glaciale. « Tout est votre faute et vous regretterez de vous être mis entre nous. »

Seishi resta de marbre aux menaces, il s’y attendait. En sortant du bureau de Kouji, il avait vu dans le regard du blond qu’il le rendait responsable de tout. Il n’avait pourtant rien fait pour que cela arrive. Le châtain se montrait lui, devant son patron, n’aimant pas les faux semblant. Mais là n’était pas le problème. Ce qui inquiétait le jeune homme, c’était que le blond allait lui mettre des bâtons dans les roues et lui compliquer sa mission d’origine. Il lui faudrait se montrer prudent à l’avenir. Néanmoins, il avait aussi l’habitude d’avoir des complications dans le travail, ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Cependant une chose était certaine, il ne se laisserait pas faire. Le regard du tueur se fit un peu plus froid encore.

- Si vous pensez m’impressionner ou me faire peur, vous vous trompez. » répondit-il alors qu’un fin sourire étirait ses lèvres. « Il en faut bien plus pour me faire trembler. »
- Fais bien attention, gamin. » déclara Gen ne se démontant pas pour autant. « Il en faut peut être beaucoup pour te faire peur mais ne me sous-estime pas. Tu risquerais de le regretter. »

Ceci dit, le blond se redressa puis s’écarta pour se diriger vers la sortie. Il n’avait rien de plus à ajouter, ses menaces étant faites. Il ouvrit la porte près à quitter le bureau mais il s’arrêta pour fixer le jeune homme une dernière fois.

- Surveille bien tes arrières. » prévint-il une dernière fois avant de lui tourner le dos.
- Et vous ne me tournez plus jamais le dos. » avertit Seishi ses yeux brillant étrangement.

Gen le regarda froidement du coin de l’œil mais ne répondit pas et sortit simplement du bureau. Après son départ, le châtain soupira longuement. Il n’avait décidément pas de chance, entre son patron qui lui faisait du charme à sa façon, et le blond qui le rendait responsable de tout ça. Pourtant, il n’avait jamais demandé à être mêlé à cela, il aurait même préféré qu’on ne fasse pas attention à lui. Hélas, Seishi allait devoir supporter ça, et se débrouiller comme il pouvait pour continuer sa mission. Ce ne serait pas facile… Cependant il ferait ce qu’il avait à faire, comme toujours, sans se laisser démonter par Kouji ou par l’ex-amant de ce dernier…


A suivre…

Kouji-samaaaaaaaaaaaaaa
:alaide: => fan hystérique que ne sait plus où aller !

Euh, j'aime toujours !!
*grand sourire innocent*
La suite ?

Idem, la suite !
J'ai pris la grande décision de ne plus te harceler. Du moins par écrit... Après, mentalement, c'est autre chose...

Nya, ça devient intéressant :joyeux:
Vivement la suite ! ^^

Salut,

je suis contente que tu republies cette fic j'aimais déjà beaucoup la 1ère version (ça fait longtemps que je l'avais lu alors j'ai un peu oublier des choses)
j'ai hâte de voir la suite

++++++++++++++++++ :coeur: :bisous: :coeur:

Merci tout le monde!
Ca fait très plaisir de voir que vous aimez cette histoire ^^

La vie d’un ange de la mort.
Titre : Un employé pas comme les autres
Auteur : val-rafale@club-internet.fr
Série : Originale
Genre : Yaoi. Policier / Intrigue.





La nuit était tombée depuis de nombreuses heures sur la ville, laissant une fois de plus la vie nocturne reprendre ses droits. Cependant ce soir là, contrairement aux autres, peu de personnes se promenaient dans les rues, même dans les quartiers les plus vivants. La raison en était qu’en début d’après midi un violent orage avait éclaté et la pluie n’avait cessé de tomber depuis cet instant, faisant fuir presque tout le monde. En effet, il restait toujours des courageux n’ayant pas peur d’être mouillé ou d’attraper un bon coup de froid. Seishi Inazuma faisait parti de ce dernier groupe. Il marchait d’un pas calme le long d’une rue peu fréquentée la nuit comme le jour, dans un quartier assez éloigné du centre ville. Il était vêtu d’un costume sombre et d’une chemise grise sur lesquels il avait passé un long manteau noir. Il tenait dans sa main gauche une petite mallette dont il connaissait parfaitement le contenu. Homme de main pour Kouji Shinohara, il avait, ce soir là, pour mission d’échanger cette mallette, remplie de billets, contre une disquette qu’un informateur de son patron avait réussi à récupérer en s’infiltrant dans une famille rivale. C’était un travail des plus simples et classiques. Le châtain ne devrait donc rencontrer aucun problème, du moins c’était ce que le brun lui avait dit.
Le jeune tueur arriva sur les lieux du rendez-vous avec un peu d’avance sur l’heure prévue. Il s’agissait d’une ruelle sombre et sale dans laquelle s’entassaient de nombreuses poubelles. Une horrible odeur d’égout mêlée à celle de la pourriture parvenait aux narines de Seishi qui ne put retenir une mimique de dégoût. La pluie, ne cessant de tomber, n’aidait pas à évacuer ces relents écoeurants. Le châtain en vint à se demander pourquoi les rendez vous, de ce type, n’avaient jamais lieux dans des endroits agréables à vivre, genre bars ou parcs. Des lieux calmes où il ne serait pas dérangé par des fragrances de nourritures moisies. Mais le jeune homme connaissait très bien la réponse à cette interrogation, ce genre de lieux était trop fréquenté pour faire ce genre de transaction. Un informateur ne devait surtout pas se faire remarquer, si il ne voulait pas disparaître définitivement de la circulation.
Seishi s’enfonça doucement dans la ruelle avant de s’arrêter à peut près en son milieu. Il sortit son téléphone portable pour regarder l’heure et constater qu’il avait une dizaine de minutes d’avance. Il avait donc encore un peu de temps de lui, avant que son contact d’arrive. Il posa la mallette au sol puis s’étira un peu, faisant craquer certaines de ses articulations. Il enfouit ensuite ses mains dans son long manteau noir, cherchant un peu de chaleur. Il leva les yeux au ciel pour observer le ciel sombre chargé de nuage tout en laissant son esprit vagabonder.
Cela faisait à peu près trois mois maintenant que le châtain avait été engagé par Kouji Shinohara, pour faire parti de ses hommes de main. Durant ce temps, de nombreux évènements avaient eut lieux, dont son embauche définitive, six semaines plus tôt après que son patron ait découvert l’existence de son pouvoir. Contrairement à ce que Seishi pensait, le fait qu’il possède un don, avait été plutôt bien accepté. Il aurait donc presque put se vanter de dire que tout se passait bien à la société, du moins si certains évènements ne l’avaient pas mis dans le collimateur de Gen Kawamura, l’adjoint et amant de Kouji. Enfin ex-amant était le terme le plus approprié, puisque les deux hommes s’étaient séparés après la scène à laquelle le blond avait assisté dans le bureau. C’était cela, d’ailleurs, qui était à l’origine des soucis du jeune tueur. Le blond le rendait responsable du comportement de son patron alors qu’il n’y était pour rien. Ce n’était pas lui qui s’était mis à tenter de séduire le brun mais bien le contraire… D’ailleurs, Seishi n’avait toujours pas trouvé de raisons valables expliquant cette attitude de la part du brun. Il semblait lui faire du charme de part ses gestes et ses mimiques cependant son regard, sa voix et ses paroles restaient froids. Le châtain en avait déduit qu’il cherchait à lui montrer qui était le patron, donc à le dominer d’une certaine manière, et il le pensait toujours. Cependant, il y avait ces gestes doux presque tendre, ces caresses qui le déstabilisaient de plus en plus. Le tueur commençait à se sentir attirer par le brun. De nombreuses fois, il s’était retenu pour ne pas lui céder, il n’en avait pas le droit. Le faire signifierait qu’il acceptait tout de lui, et par conséquent qu’il lui était soumis. Enfin, c’était ainsi que Seishi voyait les choses.
Ce dernier sortit à nouveau son portable pour regarder l’heure avant de froncer un peu les sourcils. Cette affaire commençait très mal. Son contact avait déjà quinze minutes de retard. Cela n’était pas énorme vu ainsi. Mais quand il s’agissait d’un rendez-vous important comme celui-ci, ce n’était pas normal. Il était possible que l’informateur ait eut un contretemps. Cependant il aurait certainement prévenu Kouji, à moins de ne pouvoir le faire pour une quelconque raison. De toute façon pour Seishi, cela ne changeait rien. Il allait attendre patiemment sous la pluie que cet homme arrive. Encore une chance qu’il ne craigne pas l’eau…
Au bout d’un quart d’heure, le châtain vit un homme entrer dans la ruelle mais contrairement à ses attentes, il n’était pas seul. Trois autres personnes le suivaient, tous vêtus de costumes noirs. Le châtain les fixa, en restant de marbre, visiblement pas le moins du monde surpris de constater qu’aucun de ces types n’étaient celui qu’il attendait. En voyant le retard de l’informateur, il se doutait bien qu’il lui était arrivé quelque chose. Cependant, il avait préféré rester dans l’espoir de s’être trompé. Ce qui n’était pas le cas. Seishi fit donc face à ces hommes, dont il avait déjà une idée du but de leur présence en ces lieux.

- A qui ai-je l’honneur ? » demanda-t-il quand même d’une voix calme et neutre.
- Je ne pense pas que savoir qui nous sommes vous avancera à grand-chose là où vous aller vous rendre. » répondit celui qui était un peu plus en avant par rapport aux autres.

Seishi ne cilla pas à ces paroles. Il savait très bien que ces hommes ne s’étaient pas déplacés pour discuter de la pluie et du beau temps avec lui. Ils devaient très certainement avoir pour mission de donner un avertissement à Kouji et ainsi lui faire savoir que la famille, pour laquelle ils travaillaient, ne se ferait pas piéger aussi facilement.

- Je vois… » fit Seishi en observant tour à tour les hommes face à lui. « Je ne vous demande pas ce que vous avez fait de l’informateur, j’en ai une vague idée. Néanmoins, j’aimerai savoir où vous avez mis la disquette. »
- Je ne vois pas en quoi cela vous avance. » déclara le même homme qui semblait être le chef. « Mais je vous l’accorde comme dernière volonté. La disquette est en ma possession, bien rangé contre mon cœur. »
- Merci pour ce renseignement. » répondit le jeune homme en fixant son vis-à-vis, un très léger sourire étirant ses lèvres.

Seishi sortit alors rapidement son revolver et le pointa sur ce blond qui lui faisait face. Ce dernier eut un sourire narquois, visiblement amusé par la réaction du jeune tueur.

- Allons, soyez raisonnable et rangez ce jouet. » fit-il très calmement. « Vous pensez que nous sommes venus uniquement à quatre ? Regardez derrière vous. »

Le châtain se tourna doucement et aperçut trois autres hommes derrière lui, lui bloquant la seule issue qui lui restait pour s’échapper. Ces tueurs étaient donc sept au total, ça s’annonçait mal pour Seishi. Cependant, ce dernier ne semblait pas le moins du monde effrayé ou impressionné par tout cela. Il avait observé chaque type se trouvant derrière lui, avant de regarder à nouveau leur chef, tout en rangeant son arme.

- Comment avez-vous su ? » demanda-t-il curieux.
- Votre informateur s’est fait grillé en relevant des données. Je vous laisse imaginer la suite. » expliqua son vis-à-vis avec un sourire rempli d’assurance.
- Je comprends… » murmura le jeune homme en fermant les yeux. « Bon si nous en venions au fait. Vous devez me tuer, non ? Enfin si vous y parvenez… »

Seishi rouvrit les yeux pour fixer tour à tour chacun des hommes qui lui faisaient face. Son regard bleu gris semblait s’être vidé de toute émotion tant il était glacial et impénétrable. Il leva doucement le visage vers le ciel, laissant la pluie lui caresser le visage tandis qu’un très fin sourire, presque imperceptible, étirait ses lèvres.

- Vous savez quel effet cela fait de sentir de sentir un puissant courant électrique parcourir votre corps ? » questionna-t-il d’une voix douce mais tellement angoissante.

Les hommes s’entreregardèrent aux paroles plus qu’étranges du jeune homme. Ce dernier les observa à nouveau, sans se départir de son petit sourire. Le chef des tueurs ne put réprimer un frisson devant l’expression qui se dessinait sur le visage du châtain. Il avait face à lui un jeune homme à l’apparence angélique et inoffensive. Cependant ces yeux étaient froids comme la mort. Ses lèvres entrouvertes et s’étirant en un petit rictus ne laissait présager rien de bon. Cependant, malgré un certain trouble qui les envahissait, aucun des hommes de main de la famille rivale de celle de Kouji ne bougea. Aucun n’eut le temps de comprendre ce qui se passa quelques instants plus tard. Tout ce qu’ils virent, fut de nombreux éclairs jaillissant du corps de Seishi.

Kouji était encore installé dans son bureau à travailler, malgré l’heure tardive que son ordinateur lui indiquait. Il avait encore pas mal de dossiers en attentes à finir rapidement avant la fin du mois. Cela signifiait donc qu’il allait devoir agir comme il le faisait actuellement, durant pas mal de temps. Cependant, cela ne le gênait pas, loin de là. Il était le genre d’homme à aimer travailler dur et à se reposer seulement lorsqu’il avait atteint ses objectifs qui, il fallait bien l’avouer, étaient toujours très élevés. Enfin ce dernier point n’était qu’un détail sans importance aux yeux du patron de la société Shinohara. Ce dernier avait aussi une raison de veiller aussi tard dans son bureau. Il attendait des nouvelles de Seishi pour savoir s’il avait bien rempli sa mission en récupérant ce qu’il lui avait demandé. Cela faisait maintenant une heure que le jeune homme aurait dû appeler, avoir du retard n’était pas vraiment dans ses habitudes. Le brun commençait à se faire du souci pour lui. C’est à ce moment précis qu’un petit coup contre la porte du bureau se fit entendre. Kouji haussa un sourcil en se demandant qui pouvait bien venir lui rendre visite à une heure aussi tardive. Cela ne pouvait pas être Gen qui était déjà rentré chez lui depuis pas mal de temps, ni l’un des gardiens surveillant le bâtiment. Ces derniers n’avaient aucune raison de venir le voir, s’ils avaient besoin de l’avertir de quelque chose, il y avait le téléphone. Un autre coup, un peu plus fort, fit sortir le directeur de ses pensées.

- Entrez ! » ordonna-t-il d’une voix forte et froide en fixant l’entrée.

La porte s’ouvrit doucement sur Seishi qui entra dans le bureau et s’avança vers son patron. Ce dernier ne s’attendait pas vraiment à le voir en pleine nuit, cependant, il masqua sa surprise, restant l’homme froid que tous connaissaient. Kouji sortit son paquet de cigarette tout en observant le jeune homme de haut en bas, avec attention. Le châtain était trempé, ses cheveux gouttaient doucement sur son manteau lui aussi complètement mouillé. Ses yeux étaient à moitié ouverts comparés à d’habitude. Le brun pouvait clairement voir que la respiration de son employé était plus rapide aussi, s’échappant de ses lèvres entrouvertes. Son visage semblait bien plus pâle qu’à l’accoutumer, dénotant une grande fatigue. Il n’était pas dans cet état en quittant la société afin de se rendre sur les lieux de sa mission. Kouji en déduit donc qu’il s’était passé quelque chose sur place. Il sentit une profonde inquiétude l’envahir, cependant, parvint à se maîtriser pour ne rien montrer à Seishi. Il le détailla un peu plus pour voir si il avait été blessé, ce qui expliquerait son état général. Mais le brun ne vit rien d’anormal. D’où provenait cette faiblesse ? C’était un point qu’il allait éclairer rapidement.
Le patron de la société Shinohara posa sa cigarette dans le cendrier puis se leva de son fauteuil afin de passer de l’autre côté du bureau. Il s’assit sur ce dernier en fixant encore son employé qui s’avança vers lui en tendant une disquette.

- Mission accomplie, Shinohara-sama. » fit-il d’un ton ne trahissant pas sa fatigue, comme si il voulait la masquer.
- Parfait, Inazuma-san. Comme d’habitude. » répondit Kouji en prenant la disquette pour la poser sur son bureau sans quitter son employé des yeux.
- Merci. Je vous laisse maintenant. » décida le jeune homme en s’inclinant. « Je vous souhaite une bonne nuit. »

Seishi se redressa puis fit demi tour pour s’en aller, n’ayant qu’une hâte, rentrer chez lui pour reprendre des forces. Il souhaitait du fond du cœur que son patron le laisse partir sans tenter quoi que ce soit, comme il en avait l’habitude dès qu’ils se retrouvaient seuls. Le châtain commença donc à se diriger vers la porte lorsqu’il sentit une main sur son épaule, le stoppant.

- Une petite minute. » fit fermement le brun.
- S’il vous plait Shinohara-sama, pas ce soir. » déclara Seishi en soupirant, l’air complètement épuisé. « Je ne suis pas en état de supporter ce que vous me faites subir les autres jours. Alors s’il vous plait… Laissez moi partir… »

Kouji fut quelque peu surpris par les paroles de son employé même s’il n’en montra rien. Il ne s’attendait pas à ce qu’il lui parle de ça, d’autant plus qu’il n’avait aucunement l’intention de tenter quoique ce soit ce soir. L’état du jeune homme l’en empêchait. Le brun enleva donc sa main de son épaule, s’écartant un peu comme pour lui faire comprendre qu’il n’essaierait rien, ce qui surpris Seishi.

- Qu’est qui ne va pas ? » demanda le patron en cachant son inquiétude.
- Ce qui ne va pas ? Je suis juste un peu fatigué. » répondit le châtain encore surpris de voir son vis-à-vis garder ses distances.
- Il n’y a pas que cela. Vous êtes bien plus pâle que d’habitude. Vous sentez-vous mal ? » interrogea Kouji sans rien laisser paraître de son anxiété.

Le jeune tueur resta un instant interdit devant les mots de son patron, ayant un peu de mal à croire ce qu’il venait d’entendre. Comment avait-il fait pour remarquer la différence ? Une seule personne, jusque là, y était parvenu, mais c’était normal puisqu’il avait intimement connu Seishi. Ce n’était pas le cas de Kouji. Mais peut être était-ce un hasard, peut être était-il vraiment plus pâle que ce qu’il ne pensait. Dans ce cas, il devait plus ressembler à un mort qu’à un vivant. Le châtain se ressaisit, décidant de jouer les ignorant.

- Je vous assure que tout va bien, c’est juste de la fatigue. » expliqua-t-il en espérant qu’il le croirait.
- En êtes-vous certain ? » insista Kouji le regard glacial.
- Oui. » répondit le jeune homme en souriant doucement, histoire d’avoir l’air plus crédible. « Une bonne nuit de sommeil et tout ira pour le mieux. »
- Dans ce cas, rentrez chez vous. Nous nous reverrons Lundi. » termina le brun pourtant peu convaincu par les paroles de son employé.

Le châtain garda le sourire alors qu’il sentait un grand soulagement l’envahir. Son patron l’avait cru et il le laissait partir tranquillement. Il allait enfin pouvoir se reposer. Le tueur s’inclina avec respect devant Kouji avant de se retourner afin de se diriger vers la porte. C’est à ce moment qu’une sensation de vertige le saisit, l’obligeant à s’arrêter. Tout autour de lui se mit à tourner très rapidement. Seishi posa une main sur son visage pour se frotter les yeux. Il se sentait mal, très mal. Sans qu’il s’en rendre compte, il bascula en arrière. Kouji, derrière lui, le rattrapa avant qu’il ne s’écroule au sol.

- Inazuma-san ! » s’écria-t-il inquiet.

Il le fixa, constatant que son employé était toujours conscient. Cependant, il semblait de plus en plus à bout de force et il était évident qu’il ne pourrait jamais rentrer chez lui, pas dans cet état en tout cas. Le brun serra les dents pour contrôler la nervosité qui le prenait aux entrailles de voir le jeune homme ainsi. Que s’était-il passé pour qu’il soit aussi mal ? Il l’ignorait…

- Seishi… » appela-t-il soucieux.
- C’est… C’est la première fois… Que vous utilisez mon prénom. » fit remarquer le jeune homme complètement épuisé.
- Je vous emmène à l’hôpital. » déclara Kouji en le prenant doucement dans ses bras.
- Non… Pas d’hôpital… Ca va passer. J’ai juste… Besoin de dormir. » murmura le châtain en fermant les yeux avant de perdre connaissance.

Kouji sursauta imperceptiblement en le voyant s’évanouir. Il l’observa avant de s’autoriser à soupirer. Il l’aurait bien conduit à l’hôpital mais Seishi ne voulait pas alors il se devait de respecter son choix. Le brun l’emmena donc dans sa chambre pour qu’il se repose.
Un temps indéfini s’écoula avant que Seishi ne rouvre les yeux. Il gémit un peu tout en se frottant les yeux, se sentant encore un peu faible. Il se redressa doucement, remarquant au passage qu’il se trouvait sur un futon très confortable. Le châtain l’observa un instant avant de regarder autour de lui, à moitié endormit. Il se trouvait dans une grande chambre, meublé de façon sobre presque froide. Il y avait à sa gauche, près d’une baie vitrée, une grande armoire en bois aux portes coulissantes. Face au futon, se trouvait une porte entrouverte et juste à côté de cette dernière, une belle commode. Sur la droite du jeune homme, il y avait une autre porte, celle-ci fermée. Bon une chose était certaine pour Seishi, ce n’était pas sa chambre et cela ne ressemblait pas à celle d’un hôpital. Le tueur se demandait vraiment où il se trouvait, ne se souvenant pas des évènements qui l’avait conduit ici. Il se frotta un peu les yeux puis tout lui revint en mémoire. Il s’était évanouit dans le bureau de son patron après être revenu de mission. Il devait être complètement épuisé pour que cela lui arrive, bien plus qu’il ne l’avait imaginé.
Le châtain se leva lentement pour ne pas être pris d’un nouveau malaise et entendit alors du bruit dans la pièce voisine. Une fois debout, il se dirigea vers une porte qui se trouvait face au futon et qui était entrouverte. Mais, il s’arrêta avant de la franchir, remarquant la tenue légère qui était la sienne. En effet, il était juste vêtu de son boxer. Le tueur regarda autour de lui puis aperçut son pantalon ainsi que sa chemise sur une chaise et les enfila en vitesse. Ceci fait, il sortit de la chambre pour se trouver dans un couloir, qu’il longea, écoutant le bruit et se dirigeant vers son origine. Il franchit une nouvelle porte qui le mena cette fois-ci dans une grande pièce, immense même, mais une fois de plus meublée sobrement. Seishi s’avança un peu tout en l’observant. Il y avait juste à la droite du couloir d’où il venait, un grand meuble tout équipé en matériel vidéo. Juste en face de celui-ci avait été disposé un magnifique canapé d’angle ainsi que deux fauteuils et une table basse en verre. Hélas, Seishi n’eut pas le temps de plus détailler les lieux qu’une main se posait sur son épaule, le faisant imperceptiblement sursauter. Il se tourna pour faire face à son patron.

- Vous sentez-vous mieux ? » demanda ce dernier d’un ton neutre.
- Shinohara-sama… » murmura Seishi quelque peu surpris et surtout encore à moitié endormi.
- Je vous ai posé une question. » coupa le brun durement.
- Oui, merci. Ca va beaucoup mieux. » répondit le jeune homme en se ressaisissant.
- Asseyez-vous, je vous prépare quelque chose à manger. » ordonna l’aîné en montrant le canapé d’une main.

Seishi regarda dans la direction indiqué puis prit place en silence. Il savait qu’il ne valait mieux pas discuter les ordres de son patron, même si il ne travaillait pas. Il avait déjà put constater que cet homme aimait énormément que son entourage proche ou non se plie à ses volontés. C’était une chose que le châtain n’appréciait guère en temps normal, surtout si cela ne concernait pas le boulot. Cependant, il devait reconnaître que dans le cas présent, il n’avait pas tellement la force de tenir tête à qui que ce soit, il était trop épuisé. D’ailleurs, le tueur ne devait pas avoir dormi très longtemps vu qu’il faisait encore nuit dehors. Il tourna la tête vers la cuisine pour observer Kouji.

- Combien de temps ai-je dormi ? » demanda-t-il curieux.
- Presque vingt quatre heures. » répondit le brun d’une voix neutre en préparant quelque chose de rapide à manger.

Seishi ne put retenir un sifflement à cette nouvelle. Il n’avait pas l’impression de s’être autant reposé, vu son état d’épuisement. Il devait avoir utilisé un peu trop son pouvoir sans s’en rendre compte, certainement à cause de la pluie. Etant un très bon conducteur d’électricité, l’eau avait dû lui pomper un maximum d’énergie sans qu’il ne parvienne à se contrôler. Il fallait avouer que ce n’était pas une petite averse qui était tombée.
Un mouvement à ses côtés, fit sortir le châtain de ses pensées. Il tourna doucement la tête vers Kouji qui venait de déposer un plateau sur la table basse. Dessus avait été posé une tasse de café bien chaud ainsi que des toasts beurrés. Le tueur observa son patron et fit un signe de tête en guise de remerciement, avant de commencer à manger, sous le regard glacial habituel du brun.

- Si vous me racontiez ce qui s’est passé, hier. » fit ce dernier en allumant une cigarette.
- C’était une embuscade. » expliqua Seishi en mettant du sucre dans son café. « Ils étaient au courant de l’affaire et ils ont tué l’informateur. Ils avaient pour but de m’éliminer aussi, pour vous donner une espèce d’avertissement, mais ils ne savaient pas vraiment à qui ils avaient à faire. »
- Vous avez réussi à vous en sortir grâce à vos pouvoirs. » supposa le brun en s’installant confortablement dans le canapé.
- C’est tout à fait ça. » répondit le châtain en portant la tasse de café à ses lèvres. « Seul souci, c’est que je n’avais pas prévu que la pluie me prendrait autant d’énergie. »
- C’est pour ça que vous étiez si épuisé et donc si pâle en rentrant. » déclara l’aîné en tirant sur sa cigarette.

Seishi fixa encore son patron en haussant un sourcil. Il se demandait une fois de plus, comment il avait put faire la différence. C’était exceptionnel, mais aussi très déstabilisant. Le jeune homme avait l’étrange impression que son patron pouvait lire en lui, et ainsi savoir ce qu’il ressentait. Il n’aimait pas cette sensation de paraître nu aux yeux de quelqu’un. Mais peut être se trompait-il aussi. Comment son patron pourrait-il être capable de lire en lui comme dans un livre ouvert alors qu’il le connaissait à peine ? Ce n’était pas possible. Donc le châtain devait vraiment avoir l’air mal la veille au soir. C’était la seule explication logique qu’il trouvait à toute cette histoire.
Plongé dans ses pensées, Seishi ne s’était pas rendu du silence qui s’était installé dans la pièce. Il termina rapidement son repas, qui, il devait bien l’avouer, lui avait fait un bien fou. Après avoir terminé de manger, le châtain se tourna vers le brun toujours silencieux.

- Shinohara-sama, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je ne vais pas plus abuser de votre hospitalité. » déclara-t-il en souriant doucement.
- Vous allez rester pour cette nuit. » décida Kouji en tirant sur sa cigarette. « Je ne pense pas que vous ayez récupéré totalement de votre malaise d’hier. Et il serait dommage qu’il vous arrive quelque chose. D’autant plus que vous êtes certainement mon meilleur homme de main. »
- Mais… » commença le jeune homme, ne voulant pas rester toute une nuit avec lui.

Un regard glacial le stoppa dans ses protestations. Il était vraiment inutile de discuter avec son patron sur ce point là, il ne voudrait rien entendre. Il ne lui restait donc que le choix d’accepter cette invitation, à contre cœur, il fallait le reconnaître. Seishi craignait que Kouji recommence à se comporter comme il le faisait dès qu’ils se retrouvaient seul. Pour le moment il avait réussi à se tenir parce qu’il savait que son employé était mal. Mais combien de temps cela allait-il durer ? Le tueur soupira longuement avant de faire un signe positif de la tête montrant qu’il acceptait l’offre. Il se leva ensuite en s’étirant doucement puis fixa à nouveau Kouji.

- Puis je prendre une douche ? » demanda-t-il poliment.
- Première porte à gauche. » répondit le brun froidement en montrant le couloir par lequel le jeune homme était arrivé.

Seishi lui dédia un sourire puis s’y dirigea. Il prit soin de s’enfermer dans la salle de bain, ne voulant pas recevoir de visite non désiré. Le châtain se déshabilla avant d’allumer la douche et de se glisser dessous. Sentir l’eau sur son corps lui fit un bien fou. Il se lava soigneusement puis se rinça avant de sortir. Il remit ses vêtements de la veille, regrettant de n’avoir aucun change. Une fois vêtu, il rejoignit son hôte dans la grande salle. Kouji avait allumé la télé pour regarder les informations, en attendant le retour de son invité. Lorsqu’il entendit ce dernier arriver, il le fixa froidement comme toujours.

- Vous sentez vous mieux ? » demanda-t-il d’une voix neutre.
- Oui. » répondit Seishi en souriant. « Je vous remercie. »

Kouji ne répondit pas et se leva doucement du canapé, s’approchant de la télévision pour l’éteindre. Il écrasa soigneusement sa cigarette dans le cendrier avant de faire face au châtain qui l’avait suivit du regard.

- Il est temps d’aller se coucher. » décida-t-il en s’approchant de la porte menant au couloir. « Vous en avez besoin et moi aussi. »

Le jeune homme répondit d’un simple signe de la tête. Il savait que le brun avait raison, ils devaient tous les deux se reposer. Il le suivit donc sans discuter avant de s’arrêter devant la porte de la chambre où il s’était réveillé, réalisant une chose à laquelle il n’avait pas encore pensée. Il n’allait tout de même pas dormir avec Kouji, dans le même lit ? Seishi observa son hôte avec calme, masquant une certaine inquiétude quant à ce qui pourrait se passer si cela venait à arriver.

- Rassurez moi Shinohara-sama, je ne vais pas dormir avec vous ? » demanda-t-il d’une voix calme.

Kouji le fixa avant de lui montrer une porte juste en face de celle de sa chambre avant de s’en approcher et de l’ouvrir. Il observa à nouveau son employé, de façon froide pour ne pas changer. Il avait très bien remarqué sa crainte et se doutait parfaitement de son origine. Cependant, le brun ne voulait rien tenter pour le moment tant que le jeune homme serait épuisé. Il refusait de profiter de sa faiblesse.

- C’est la chambre d’ami. » déclara-t-il d’une voix neutre en s’écartant. « Je vous souhaite une bonne nuit. »
- Merci. Vous aussi. » répondit le châtain en entrant dans la pièce.

Il observa un instant le brun qui se rendait dans sa chambre. Il le vit se déshabiller et se coucher sans fermer sa porte. Seishi en déduit qu’il devait désirer le surveiller, il laissa donc lui aussi sa porte ouverte avant de s’allonger à son tour sur le lit. Très rapidement les bras de Morphée l’entraînèrent dans un autre monde plus doux et chaud.
En plein milieu de la nuit, d’étranges gémissements parvinrent aux oreilles de Seishi qui dormait pourtant profondément. Il émit une petite plainte, avant d’ouvrir un œil et de se redresser brusquement, attentif aux bruits, sur ses gardes. Lentement le châtain se leva puis quitta la chambre d’ami pour essayer de voir d’où provenait ces sons. Il remarqua qu’il venait de la chambre de son patron. Silencieusement, le tueur se dirigea vers la pièce où dormait Kouji afin d’y entrer. Il constata que ces gémissements étaient émis par le brun lui-même. Intrigué, le jeune homme s’approcha du futon et observa Kouji, qui dormait encore visiblement. Cependant, les traits de son visage étaient tirés dans une expression de douleur intense. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front et sa mâchoire était crispée. Ses poings serraient la couette avec force tandis que son corps tremblait. Il semblait faire un terrible cauchemar. Seishi posa alors ses mains sur ses épaules pour le secouer doucement afin de le réveiller.

- Shinohara-sama… Shinohara-sama, réveillez-vous. » appela-t-il doucement.

L’interpellé eut un sursaut en se réveillant et saisit Seishi à la gorge en le fixant durement. Le tueur fut plus que surpris par cette réaction mais il ne tenta pas de se débattre, sachant que cela ne servirait à rien. Il fixa juste son patron avec calme. Celui-ci, en voyant ce qu’il faisait, le lâcha aussitôt en soupirant légèrement avant de se fermer à toute émotion comme toujours.

- Comment vous sentez-vous, Shinohara-sama ? » demanda le châtain inquiet.
- Ca va aller. » répondit Kouji froidement. « Désolé de vous avoir réveillé. »
- Ne vous en faites pas. » le rassura Seishi en souriant doucement. « Cela arrive à tout le monde de faire des cauchemars, surtout lorsque l’on a un passé qui s’y prête. »

Kouji le fixa avec froideur avant de tendre la main vers la table de nuit pour prendre une cigarette. C’était l’une des seule chose qui l’aidait à se détendre, après avoir fait un de ces rêves, où il revivait une certaine période de l’année de ses vingt ans. Le brun ferma les yeux tout en soufflant un nuage de fumée, cherchant ainsi à occulter les souvenirs qui refaisaient surfaces.

- Vous ne vous sentez pas bien ? » demanda le châtain en le fixant.
- Si ça va aller. » répondit le brun en rouvrant les yeux. « J’ai l’habitude. Mais je vous remercie de vous en inquiéter. »
- Je vous en prie, c’est normal. » déclara Seishi en souriant. « Je serai un bien piètre garde du corps si je ne me faisais pas du souci pour mon patron. »

Kouji le fixa sans répondre. Son employé cherchait à changer de sujet pour lui faire oublier son passé. Bien qu’inutile, c’était gentil de sa part. Le patron de la société Shinohara tira à nouveau sur sa cigarette avant de la poser dans le cendrier pour l’écraser. Ceci fait, il se rallongea sous la couette, observant le plafond. Seishi l’observa silencieusement durant quelques instants puis se redressa.

- Bon, je retourne me coucher. » décida-t-il en commençant à se lever.

Mais une main le saisit au poignet, l’empêchant de s’en aller. Le châtain tourna la tête vers son patron pour l’observer avec calme, en se demandant ce qu’il lui voulait. Il espérait qu’il n’allait pas encore tenter quelque chose comme il le faisait tous les jours durant le travail. Avec cet homme, il valait mieux se méfier, il avait des réactions imprévisibles.

- Shinohara-sama… » fit-il en le fixant, sur ses gardes.
- Restez un peu avec moi à mes côtés. » demanda Kouji avec sérieux. « Juste le temps que je m’endorme. »

Seishi planta son regard dans le sien, méfiant et se demandant ce que son patron avait derrière la tête. Cette proposition était loin d’être innocente, il en était certain. Après tous les évènements qui étaient survenus ces derniers mois, il y avait de quoi douter sur la sincérité des paroles de Kouji. Le châtain n’allait pas se gêner pour le lui faire remarquer.

- Je me demande si je dois vous croire lorsqu’il vous me dites que c’est le temps de vous endormir. » répondit-il d’une voix calme.

Kouji ne fit aucun commentaire à ces mots, fixant simplement son employé. Il appréciait de plus en plus la sincérité de ce dernier, cela ne le rendait que plus attirant encore. Le brun remarqua que son silence rendait le jeune homme hésitant. Mais il ne pouvait lui promettre de ne rien lui faire, alors qu’il n’était pas certain lui-même de résister à l’appel de son corps. Voyant qu’il n’arrivait pas à prendre sa décision, le regard du brun se fit plus insistant. Seishi soupira alors longuement.

- D’accord. » céda-t-il finalement, ne pouvant pas lui résister. « J’espère que je ne regretterai pas ma décision… »

Kouji, satisfait, s’écarta alors pour laisser de la place à son employé puis ouvrit la couette, l’invitant à venir s’allonger à ses côtés. Le châtain se glissa sous les couvertures et observa son patron qui lui tourna aussitôt le dos. Seishi l’imita, ramenant la couette jusqu’au niveau de son visage avant de fermer les yeux. Hélas, il ne parvint pas à trouver le sommeil. Quelque chose qu’il n’arrivait pas à définir, l’empêchait de se détendre et donc de s’endormir. Mais il resta immobile, sans bouger, afin de ne pas déranger son hôte.
De longues minutes s’écoulèrent ainsi, le tueur, ne parvenant toujours pas à se détendre, sentit Kouji bouger derrière lui. Vu le mouvement, il venait de se retourner. Cependant, le jeune homme resta immobile telle une statue, du moins jusqu’à ce qu’il sente une main se poser sur sa hanche. Il sursauta imperceptiblement avant de frissonner, demeurant néanmoins à sa place. Il tenta de maîtriser sa respiration qui commençait à se faire oppressante, afin de ne rien laisser paraître du trouble qu’il ressentait. C’est à ce moment qu’il sentit le brun se rapprocher de lui, son torse venant toucher son dos. Lentement, Kouji avança son visage pour l’enfouir dans le cou de son compagnon, soufflant sur sa peau pour le faire frissonner. Une douce chaleur envahit le corps de Seishi dont le cœur s’accélérait. L’aîné commença doucement à déposer de tendres baisers dans le creux de son cou tandis que sa main remontait sous le tee-shirt du jeune homme. Il caressa du bout des doigts les muscles qui saillaient sous la douce peau de son ventre, remontant avec lenteur jusqu’au torse où il s’attarda sur un petit grain de chair qui venait de croiser la route de sa main. Les lèvres du brun glissèrent alors vers le lobe de l’oreille du châtain qui n’avait toujours pas bougé, se laissant envahir et posséder par les douces sensations naissant en lui. Il le happa doucement avant de le sucer et de le mordiller, faisant soupirer le jeune homme. Ce dernier avait l’impression que son cœur allait exploser tant il battait vite. Sa peau avait atteint un degré de sensibilité tel qu’à chaque geste, un frisson la parcourait. Ravi de l’effet qu’il avait sur Seishi, Kouji se redressa un peu pour l’obliger à se tourner ver lui. Le châtain se laissa guider et s’allongea sur le dos, son regard accueillant celui de son patron, brillant d’une lueur de désir. Lentement, le brun approcha ses lèvres de celles de son cadet, les frôlant, les caressant avec une délicatesse surprenante pour un homme comme lui. Ce contact fut tout d’abord très léger, puis leurs lèvres se joignirent pour le transformer en un doux baiser, qui s’approfondit en même temps que d’agréables sensations de plaisir envahissaient leurs corps. Le châtain glissa une main dans les cheveux sombres de son patron, jouant avec ses mèches, alors que l’autre venait caresser son torse délicieusement musclé. Le jeune homme fit descendre ses doigts, frôlant cette peau si douce, atteignant ainsi le ventre mais ne s’y attardant pas, ayant pour but d’aller plus bas. Mais, Kouji lui saisit le poignet afin de le remonter jusqu’au dessus de sa tête, séparant en même temps leurs lèvres.

- Sois patient… » fit-il d’une voix grave mais douce. « Je veux profiter au maximum de ce corps que je désire tant… »

Tout en lui murmurant ces paroles, le brun fit remonter le tee-shirt de son compagnon et le retira avant de s’allonger sur lui. Les deux hommes frissonnèrent de plaisir en sentant leurs peaux nues ainsi se toucher et se frotter doucement l’une contre l’autre, faisant monter un peu plus la tension en eux. L’aîné fixa Seishi avant de poser ses doigts sur sa joue pour les faire glisser le long de celle-ci en un léger frôlement, atteignant ainsi ses lèvres. Le cadet les entrouvrit et attrapa l’un d’eux au passage pour le sucer amoureusement. Mais le brun le retira aussitôt de sa bouche pour le remplacer par ses lèvres. Sa main continua sa lente descente, passant sur le menton, glissant sur son cou, atteignant ainsi le torse sans pour autant s’y arrêter pour finir sur le ventre du châtain. Kouji se redressa un peu afin de plonger son regard dans celui de son amant un court instant avant de plonger le visage dans son cou, le mordillant avec tendresse. Seishi bascula la tête en arrière, se laissant totalement envahir par le plaisir que lui faisait éprouver ses caresses et ses baisers. Il sentit la main de son amant glisser un peu plus bas, arrivant à la limite de son boxer déjà trop étroit pour lui. L’élastique du vêtement fut doucement relevé pour laisser passer les doigts taquin du directeur de la société Shinohara. Ce dernier caressa la virilité du jeune homme sur toute sa longueur, le frôlant par moment afin d’attiser son désir. Ce contact ainsi que les sensations qu’il produisit chez le tueur le fit se cambrer en gémissant. Il se mordit la lèvre inférieure tout en fermant les yeux, appréciant cette nouvelle chaleur qui l’envahissait. Kouji, satisfait de son effet, se laissa glisser le long du corps de Seishi, embrassant, caressant du bout de la langue chaque parcelle de peau de son torse puis de son ventre. Il releva légèrement la tête pour observer son amant tout en enlevant le boxer de ce dernier, libérant ainsi sa virilité. Le brun observa cette dernière puis en approcha ses lèvres pour l’embrasser. Le châtain eut un sursaut et ne put retenir un gémissement en sentant cela. Il ouvrit les yeux et observa son patron. Il vit celui-ci entrouvrir les lèvres afin de le prendre en bouche. Le tueur se cambra une nouvelle fois sous le plaisir qui déferlait en lui. Il posa ses mains sur la chevelure de son amant, l’accompagnant dans ses mouvements. Tout en s’occupant de sa virilité, le patron de la société Shinohara glissa l’une de ses mains entre les cuisses de son invité. Il caressa du bout des doigts son intimité avant d’appuyer son index pour l’insinuer en lui. Le jeune homme se crispa à cette intrusion et serra les dents avant de se rappeler que se détendre l’aiderait à faire passer la douleur. La présence en lui se mit en mouvement, lui facilitant les choses. Le sentant plus détendu, Kouji se redressa, lâchant sa virilité puis remonta le long de son corps tout en enlevant ses doigts de son intimité. Il reprit possession de ses lèvres avec une extrême tendresse tandis qu’il enlevait son propre boxer pour ensuite se glisser entre ses cuisses. Il se plaça devant son intimité et s’insinua en lui, soupirant de plaisir en sentant sa chaleur et sa douceur. Seishi se cambra et gémit une nouvelle fois sous cette intrusion plus qu’impressionnante mais il eut à peine le temps de s’habituer à lui que son amant commençait déjà à se mouvoir. Ses coups de reins étaient profonds et lents au départ puis Kouji accéléra doucement le rythme, désirant ressentir plus de sensation. Ses gémissements se mêlaient à ceux de son compagnon qui enroula ses cuisses autour de sa taille. Leurs deux corps étaient brûlants et de fines gouttes de sueurs perlaient sur leurs peaux. Plus les minutes passaient, plus leur relation s’intensifiait, les coups de reins se faisant un peu plus brusque mais aussi plus profond. C’est après un temps indéfini que le plus jeune des deux hommes se libéra en gémissant, le corps légèrement cambré. L’aîné le rejoignit presque aussitôt en le sentant se resserrer autour de lui. Le brun se laissa tomber sur le corps de Seishi pour reprendre un instant sa respiration puis se retira et s’allongea à ses côtés. Le châtain se redressa pour l’observer avant de tourner la tête vers la table de nuit. Il prit le paquet de cigarette posé dessus, et en prit une, qu’il alluma sous le regard quelque peu étonné de Kouji.

- J’ignorais que tu fumais. » fit-il remarquer d’une voix neutre.
- Parce que ce n’est pas le cas. » répondit le châtain en soufflant un nuage de fumé et en glissant la cigarette entre les lèvres de son hôte. « C’était pour vous. Je suppose que vous aimer en prendre une après avoir fait l’amour. »

Kouji ne répondit pas, tirant simplement sur sa clope. Il la regarda en glissant l’un de ses bras derrière sa tête. Il était vrai qu’il aimait fumer après être passé à l’acte, c’était une habitude qu’il avait depuis bien longtemps maintenant. Il posa sa cigarette dans un cendrier puis reporta son attention sur son compagnon qui commençait à se lever. Le brun le saisit par le poignet.

- Où vas-tu ainsi ? » interrogea-t-il le regard dur comme toujours.
- Vous avez eu ce que vous vouliez, non ? » déclara Seishi en souriant.

Kouji fronça les sourcils puis, à la grande surprise du châtain, tira brusquement sur son bras pour l’attirer contre lui. Il lui enserra les épaules afin de le garder tout contre son torse. Il plongea son regard dans le sien, dur, froid mais dans lequel une étrange et mystérieuse lueur brillait. Le jeune homme le fixa en se posant de nombreuses questions. La première concernait les véritables intentions de son patron. Il ne savait pas ce qu’il attendait de lui en réalité. Il croyait de moins en moins au fait que ce soit pour le dominer qu’il faisait tout ça, mais cet homme était si froid avec lui. Comment savoir ce qui se passait vraiment dans sa tête. Seishi regrettait de plus en plus de ne pas être télépathe. Cela lui aurait facilité les choses et surtout cela lui aurait évité de lui demander.

- Qu’attendez vous vraiment de moi ? » demanda-t-il en soupirant. « Je n’arrive pas à vous cerner. Expliquez moi ce que vous voulez vraiment. Est-ce m’avoir sous votre domination parce que vous craignez mes pouvoirs ? Ou autre chose ? »
- Tu penses trop. » répliqua l’aîné froidement en inversant leur position, se retrouvant au dessus. « Oublie tes questions et vit l’instant présent. »

Sans attendre de réponse, Kouji embrassa passionnément, mais avec douceur, le jeune homme. Ses mains glissèrent sur son corps fin mais tellement musclé, caressant doucement sa peau délicate. Seishi soupira dans la bouche de son amant et succomba à ses attentions pour la seconde fois. Le jeune homme avait craint de ne pouvoir lui résister, ses inquiétudes s’étaient avérées justes. Il ne pouvait plus opposer résistance au brun. Ce dernier le possédait totalement ou presque…


A SUIVRE…

koujiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
*saute dessus et ne lâche plus*
Comme d'habitude, parfait chapitre Val !
J'aime décidément cette fic *_____*
Bravooooo !!

La suite onegai ???
Je serais sage, promis !!

Vite vite, la suite !!! (comme d'hab... Bientot je ferai juste un copier coller ;)

Heu... Myu, laches un peu Kouji pour qu'il me fasse un calin ^^

Nyaaaaaaaa, magnifique chapitre ! :coeur: :coeur:
Kouji et Seishi vont bien ensemble je trouve :content1:

Vivement la suiiiiiiite! <3

La vie d’un ange de la mort.
Titre : Un employé pas comme les autres
Auteur : val-rafale@club-internet.fr
Série : Originale
Genre : Yaoi. Policier / Intrigue.

Un employé pas comme les autres
Chapitre 9 - Une journée tranquille

Le soleil venait tout juste de se lever ce dimanche matin, sur la capitale du Japon. Ses doux rayons s’infiltraient entre les rideaux entrouverts de cette chambre, se trouvant dans l’appartement au dernier étage de l’important immeuble de la société Shinohara. Ils réchauffaient cette pièce, dont le calme ambiant était troublé uniquement par les respirations de deux hommes allongés sur le lit. La lumière du jour naissant se posa sur le visage de l’un d’eux, un beau brun aux cheveux courts un peu en bataille après la nuit. Celui-ci ouvrit doucement les yeux avant de tourner la tête vers la fenêtre puis de porter son attention sur la personne endormie à ses côtés. Avec lenteur et sans mouvement brusque, l’éveillé se redressa et posa une main sur la chevelure fine et couleur châtain clair de son compagnon. Il la caressa tout en dégageant par la même occasion une mèche barrant son magnifique visage angélique. L’endormi émit une petite plainte presque identique à celle d’un chiot, avant de chercher refuge sous la couette pour replonger dans un sommeil profond et doux. Cette réaction faillit arracher un sourire à Kouji Shinohara, qui préféra se lever le plus silencieusement possible, afin de ne pas craquer complètement devant l’attitude de ce jeune homme allongé à ses côtés. Il saisit son boxer ainsi qu’un pantalon qu’il enfila. Ceci fait, il quitta la chambre toujours dans le plus grand calme pour ne pas réveiller Seishi. Il longea le couloir qui le mena dans l’immense pièce principale de son appartement puis prit la direction du coin cuisine. Là, le patron de la société saisit une tasse dans laquelle il versa du café. Il prit ensuite appuis contre l’un des placards, regardant en direction de la baie vitré tout en buvant son café, réfléchissant à ce qui s’était passé dans la nuit. Ce que désirait Kouji, il l’avait, une fois de plus, pris. Cependant, il y avait une différence avec ses précédentes relations passagères. Le brun n’aurait su dire quoi pour le moment, il était trop tôt pour affirmer certaines choses. De plus, il tenait absolument à voir les changements que cette liaison avait opérés chez Seishi. En effet, tous les jeunes homme qu’il avait connu jusque là et possédant un fort caractère, l’avait perdu après avoir passé une nuit avec lui. Ils se montraient, tous, étrangement plus doux et ne cherchait plus à lui tenir tête. Ce qui déplaisait au yakuza qui ne les prenait que pour leur caractère. Le seul qui était toujours resté lui-même et qui n’avait pas cherché à cacher sa véritable personnalité, était Gen. Cependant, avec ce dernier, tout était différent. Kouji le connaissait depuis qu’il était adolescent, il n’y avait aucun faux-semblant entre eux.
Le brun porta sa tasse de café à ses lèvres avant de constater qu’elle était terminée. Le directeur soupira puis la remplie à nouveau avant. Il la posa sur la table de la cuisine et s’approcha ensuite du frigidaire afin d’en sortir de quoi préparer un bon petit déjeuner pour son compagnon ainsi que pour lui. Alors qu’il installait les toasts, la confiture et tout ce qui faisait un bon repas sur la table, une silhouette familière attira son attention. Kouji fixa froidement Seishi qui l’observait en silence, une épaule appuyée contre l’embrasure de la porte. Le jeune homme était vêtu de son pantalon et de son tee-shirt de la veille chose normale puisqu’il n’avait pas de change.

- Bonjour. » salua froidement le brun en continuant à tout préparer.
- Bonjour Shinohara-sama. » répondit poliment le châtain sans bouger de sa place, en faisant comme si rien ne s’était produit dans la nuit. « Avez-vous bien dormi ? »

Le patron de la société Shinohara releva les yeux un instant vers lui, restant silencieux, l’air toujours aussi glacial puis il se tourna en direction du plan de travail. Il s’approcha de ce dernier pour prendre un couteau qui avait l’air particulièrement aiguisé. Celui-ci en main, Kouji reporta son attention sur le tueur avant de s’avancer vers lui. Seishi le suivit des yeux, restant immobile comme une statue, pas le moins du monde impressionné par la chose que tenait son vis-à-vis. Assez proche de lui, le brun posa l’un de ses bras contre l’encadrement de la porte pour y prendre appuis, plongeant son regard dans le sien. Son autre main, armée, remonta lentement, faisant frôler le dos de la lame du couteau sur la peau du châtain. Elle termina son ascension au niveau de sa gorge sur laquelle le côté effilé se posa, sans pour autant s’appuyer. Le châtain resta de marbre à ce contact, pas le moins du monde impressionné. Là où d’autres auraient vu leur regard se remplir de peur, une lueur étrange dans celui du tueur se mit à briller tandis qu’un fin sourire étirait ses lèvres.

- Pourquoi me menacez vous, Shinohara-sama ? » demanda-t-il d’une voix calme et douce.
- Ne m’appelle plus ainsi. » ordonna le brun se montrant toujours aussi froid.
- Et pourquoi ne le devrais-je pas ? » interrogea Seishi en penchant légèrement la tête sur le côté pour découvrir son cou, montrant ainsi qu’il ne craignait pas la mort. « N’êtes vous pas mon patron ? Cela serait un manque de respect que je vous appelle par votre prénom. »

Le patron de la société Shinohara garda les yeux rivés dans les siens sans bouger, appréciant énormément cette réaction de la part de son employé. Décidément, il était bien différent de tous les autres qu’il avait pu connaître jusque là. Cette franchise et surtout cette façon de lui tenir encore tête alors qu’il était menacé, étaient deux choses qu’aimait particulièrement Kouji. Seishi était à ses yeux le parfait employé mais aussi le parfait amant. Le brun approcha son visage du sien.

- Je pense qu’après ce que nous avons fait cette nuit, tu peux te permettre de te montrer plus familier. Je te l’autorise. » répondit-il de façon neutre. « De plus, j’ai l’intention de te garder auprès de moi, du moins pour le moment. »
- Me garder auprès de vous ? » répéta le châtain en haussant légèrement un sourcil. « Mais, ne vouliez vous pas me posséder dans le but de tenter de me dominer ? De me mettre sous votre coupe pour que je me plie à votre volonté sans discuter ? N’était-ce pas votre but premier ? Cependant, peut être pensez vous que me gardez comme amant attitré, vous accordera mon obéissance totale et aveugle mais aussi que je cesserai de vous tenir tête. Si tel est le cas, alors sachez que vous vous méprenez. Je vous obéis uniquement parce que vous êtes mon patron, et si j’ai quelque chose à dire, je le dirai que cela vous plaise ou non. Je ne suis pas un employé modèle qui cherche à plaire en jouant les lèche-bottes pour monter en grade. »
- C’est justement ce qui me plait le plus chez toi… » répondit le brun avant de s’emparer de ses lèvres.

Seishi se laissa faire, sans chercher à s’écarter. Il garda les lèvres scellées et les yeux ouverts, son regard rivé dans celui de son patron. Il lui montrait de part cette attitude qu’il refusait de lui céder aussi facilement. Kouji sépara leurs lèvres toujours en le fixant. Il aimait beaucoup voir quelqu’un lui résister de cette façon. Cela éveillait en lui son côté combatif.

- Tu as un fort caractère. » fit-il remarquer en faisant jouer la lame du couteau sur le cou du jeune homme sans pour autant appuyer dessus. « Mais tu apprendras que le mien est bien plus fort. »
- Et donc que je serai obligé de vous céder et de jouer les petits toutous. » termina Seishi à la place de son patron en saisissant doucement la main qui tenait l’arme.

Il l’arrêta dans son mouvement et l’obligea à appuyer le couteau sur son cou. Une légère entaille bénigne apparut là où la lame était passée, laissant un filet de sang s’écouler sur la gorge du tueur. Le regard de celui-ci ainsi que son sourire se firent provocant.

- Sachez que je préfère encore mourir plutôt que de devenir ainsi. » fit-il les yeux brillant de défi.
- Je ne désire pas que tu deviennes ainsi. » déclara le brun restant très calme et froid comme toujours. « Je te veux tel que tu es. Sinon où serait le plaisir de t’avoir à la fois comme amant et comme employé ? »

Seishi resta silencieux, perdant son sourire à cette déclaration, ne sachant quoi répondre. Son patron le troublait de plus en plus de par son attitude, mais il ne le montra pas, ne voulant pas le satisfaire. Il devait pourtant avouer que cet homme ne le laissait pas indifférent. Il dégageait de lui une telle puissance, une telle force sur laquelle le châtain aimerait se reposer un peu. De plus, il ne voulait pas qu’il change et qu’il devienne obéissant. Kouji visiblement, désirait qu’il reste lui même. Le tueur ferma un instant les yeux avant de fixer à nouveau le brun qui, lui, ne l’avait pas quitté des yeux. Il leva doucement sa main et vint la poser sur la joue de Kouji tandis que la seconde écartait avec lenteur le couteau de sa gorge, un fin sourire étirant à nouveau ses lèvres.

- Tu me plais, Kouji. » fit-il avant de s’emparer de ses lèvres.

Le directeur de la société Shinohara masqua son contentement. Il lâcha le couteau qu’il tenait pour glisser sa main sur la taille de Seishi et l’attirer à lui. Il le serra dans ses bras de façon possessive, approfondissant leur baiser de plus en plus passionné. Cet échange plus qu’enivrant, les laissa sans souffle. Seishi observa le brun, les bras enroulés autour de son cou, souriant doucement. Kouji soutint son regard avant de descendre le sien sur sa gorge, fixant la légère blessure. Du dos de l’index, il essuya le sang qui s’écoulait. Il porta ensuite son doigt à ses lèvres afin de goûter du bout de la langue ce liquide de vie.

- Le jour où tu changes, je te tue. » déclara-t-il en portant son doigt au lèvres de Seishi pour le laisser le nettoyer de son sang.
- Tu me le promets ? » demanda le châtain les yeux brillant d’une étrange lueur.
- Je te le jure sur mon honneur. » répondit Kouji de sa voix grave et froide.

Le sourire de Seishi étira un peu plus ses lèvres avant qu’il ne prenne celles de son patron, échangeant un doux baiser. Après ce rapide échange, le brun s’écarta et ramassa le couteau qu’il rangea à sa place. Il prit ensuite place à la table de la cuisine, devant sa tasse de café, puis tendit une main, indiquant une chaise. Le tueur s’installa en silence et regarda le petit déjeuné qu’avait préparé Kouji.

- Sers-toi. » autorisa ce dernier en allumant une nouvelle cigarette.
- Merci. » répondit le châtain en souriant toujours.

Il saisit le sucre en poudre pour en verser une quantité assez importante dans sa tasse de café. Il prit ensuite un toast qu’il tartina de confiture avant de la sucrer aussi. Il commença à manger dans le plus grand calme, dégustant ses aliments. Kouji observa son petit manège, l’air toujours aussi froid malgré la surprise qui l’avait envahie à le voir agir ainsi. Jamais auparavant, il n’avait vu quelqu’un mettre autant de sucre dans son café et encore moins en rajouter sur une tartine déjà garni de confiture. D’une part, c’était particulièrement mauvais pour l’organisme et d’autre part, il fallait pouvoir supporter le goût. Visiblement, ce dernier point ne semblait pas déranger Seishi qui mangeait et buvait, comme si de rien n’était. Le brun croisa les jambes tout en tirant sur sa cigarette, sans quitter son nouvel amant des yeux.

- Tu risques d’avoir de gros problèmes de santé à utiliser autant de sucre. » lui fit-il remarquer d’une voix neutre.

Seishi observa son toast ainsi que le café qu’il tenait, avant de porter son attention sur son patron en souriant doucement. Il posa le tout puis se leva calmement afin de s’approcher de Kouji. Il claqua ni plus ni moins une main sur la table tout en se penchant, plongeant son regard bleu gris dans l’abîme de celui du brun. De sa main libre, il saisit la cigarette entre ses lèvres avant de la lui montrer.

- J’en aurai tout autant à te dire à ton sujet. » répliqua-t-il en se redressant et en écrasant la clope dans le cendrier. « Ceci est très mauvais pour toi ainsi que pour ton entourage. »

Le châtain fixa à nouveau son amant en souriant toujours. Soudain, il sentit une main le prendre par le poignet et le tirer en avant. N’ayant pas prévu cela, le tueur perdit l’équilibre pour se retrouver à moitié assis sur son patron. Il tenta de se redresser mais une poigne de fer vint le saisir à la nuque pour la serrer. Seishi grimaça légèrement sous la douleur mais serra les dents pour résister. Il releva comme il put le regard vers Kouji qui semblait bien plus glacial encore qu’à l’accoutumée.

- Ne refait jamais cela. » prévint-il durement. « Et ne me donne plus jamais de leçon sur ce qui est bon ou mauvais. »
- Alors ne me fais pas non plus de leçon sur ma façon de vivre. » répondit sèchement le cadet, les dents serrées autant par la colère que par la douleur. « J’ai de bonnes raisons pour le faire. Peux-tu en dire autant ? »

Kouji resta de marbre à la réponse du jeune homme, il le lâcha simplement, le laissant se redresser. Il saisit son paquet de cigarette pour en allumer une autre, avant de fixer Seishi qui ne s’était pas écarté de lui et l’observait, l’air très calme et froid. Le brun se rendait petit à petit compte que le jeune tueur ne se laissait jamais, ou presque jamais, démonter, quelque soit la situation. Si leur relation venait à être vraiment sérieuse, elle risquait certainement d’être explosive parfois. Ce qui n’était pas pour déplaire au directeur de la société Shinohara. Ce dernier croisa les jambes tout en regardant son amant.

- Très bien, je t’écoute. Explique-moi tes raisons. » demanda-t-il d’une voix neutre.

Seishi haussa un sourcil surpris devant le changement d’attitude de son patron. Il devait avouer une chose, cet homme avait un comportement très déstabilisant parfois. Mais étant quelqu’un de très secret, que ce soit au niveau des sentiments ou de son passé, il était particulièrement difficile de ne pas commettre d’erreur avec lui. Cela ne dérangeait pas du tout le châtain, ayant le désir d’apprendre à connaître cet homme qui l’attirait tant. Le tueur retourna à sa place pour s’installer. Il prit une gorgée de café avant de sourire à nouveau en fixant son amant.

- Ce n’est pas trop compliqué… » commença-t-il en posant un coude sur la table pour prendre appuie dessus. « Si je ne me nourris pas de la sorte, je meurs. »
- C’est à cause de ton pouvoir. » supposa le brun avec calme.
- Oui. » répondit Seishi, un soupir franchissant ses lèvres. « C’est bien d’avoir un don, ça offre de nombreux avantages. Mais c’est à double tranchant. Dans mon cas, même au repos, l’électricité que je produits et qui court dans mon corps, me prends toute mon énergie et donc m’épuise. Pour éviter cela, je suis obligé de manger uniquement des aliments sucrés, sauf cas exceptionnel. »

Le châtain fit un légère pause pour boire une gorgée de café tout en fixant son patron, laissant l’occasion à ce dernier pour faire un quelconque commentaire. Mais Kouji resta silencieux. Le jeune homme lui dédia un nouveau sourire en s’appuyant une fois de plus sur la table.

- Je ne suis pas un surhomme comme tu as pu le constater avant-hier. » ajouta-t-il en soupirant doucement. « Je ne suis pas à l’abri d’une blessure ou de la maladie. Je reste malgré tout un être humain. La seule différence, c’est que je dois me montrer plus prudent au niveau de la santé que les autres. Je pense que tu comprends pourquoi maintenant. »
- Oui, je comprends très bien. » répondit le patron de la société Shinohara, tirant doucement une bouffée de sa cigarette avant de la regarder.

Il resta un instant silencieux, réfléchissant aux paroles de son amant. Il comprenait mieux maintenant pourquoi sa peau était aussi pâle, pourquoi il se nourrissait de la sorte et ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Il devait lui créer pas mal d’autres soucis. Kouji n’avait pas pensé aux problèmes qu’un tel don pourrait avoir sur l’organisme. Pourtant et après ces explications, cela lui paraissait maintenant très logique, voir presque normal. Le brun souffla un nuage de fumée avant de reporter son attention sur le jeune homme. Il posa sa cigarette dans le cendrier puis se leva pour s’approcher de lui. Lentement, l’aîné se pencha afin de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Il s’écarta ensuite de lui, se dirigeant vers la porte du couloir.

- Je vais prendre une douche. » prévint-il d’un ton neutre, en disparaissant de la vue de Seishi.

Ce dernier soupira puis reporta son attention sur son petit déjeuner qu’il termina rapidement, se régalant de ce que lui avait préparé son amant. Il se leva ensuite pour se diriger vers le couloir où il entendit l’eau de la douche couler. Silencieusement, le jeune homme entra dans la pièce et observa la silhouette de son patron et amant. Après de longues minutes, Kouji finit par ouvrir la porte de la douche, se retrouvant face au tueur qui lui tendait une serviette en souriant. Il la saisit doucement pour s’essuyer le corps ainsi que les cheveux avant de fixer le châtain. Il s’approcha de lui et déposa un chaste baiser sur ses lèvres.

- A ton tour… » fit-il de sa voix grave aux intonations étrangement douces.
- Merci… Mais il me faudrait des vêtements propres. » demanda le châtain en souriant.
- Je t’amène ça. » répondit l’aîné en sortant.

Seishi le regarda quitter les lieux pour se diriger dans la chambre puis s’étira un peu avant de commencer à se déshabiller. Il enleva ses vêtements un à un avant de se regarder dans le miroir placé sur l’un des meubles de salle de bain. Il y avait une grande différence de carrure entre Kouji et lui. Son corps était bien plus fin, même s’il n’en était pas moins musclé. Il n’avait pas non plus la même largeur d’épaule et sa peau, marquée de nombreuses cicatrices, était tellement pâle. Il n’y avait pas à dire, il ne faisait pas très viril comparé au patron de la société Shinohara. Il ne serait certainement pas l’idéal masculin de ces dames. Mais il fallait bien avouer que cela lui était très égal de ne pas l’être, vu ses préférences en la matière.
Le châtain, tout en se regardant encore, posa deux doigts sur une cicatrice qui partait du haut de son torse pour descendre sur son ventre. Son regard se voila légèrement. Le jeune homme se tourna ensuite afin de regarder dans le reflet du miroir une autre cicatrice qu’il portait au niveau de l’omoplate droite. Une marque qui avait une forme des plus étranges. En effet, il s’agissait d’un cercle dans lequel le mot « mort » en Japonais avait été inscrit. Tout cela semblait avoir été gravé au couteau dans la chaire du jeune homme. Ce dernier soupira en redessinant du bout des doigts cette cicatrice. Il ferma un instant les yeux tandis qu’un frisson lui parcourait le corps. Il n’aimait pas se rappeler les évènements qui s’étaient produits, ce jour là. Mais parfois, quand il se regardait ainsi dans la glace de cette façon, il ne pouvait les empêcher de refaire surface. Tout aussi fort et courageux qu’il était, Seishi craignait toujours de voir réapparaître celui qui lui avait fait cette marque, même si cela était, techniquement, impossible… C’était un traumatisme qu’il garderait à vie, il en avait parfaitement conscience.

- Voilà des habits propres… » fit une voix grave dans la salle de bain, attirant l’attention du tueur. « Je pense qu’ils seront un peu grand pour toi mais ce sera parfait en attendant que tu ailles en chercher chez toi. »

Seishi fixa Kouji qui venait d’entrer, habillé, tenant des vêtements propres dans les mains. Il les déposa sur une chaise avant de regarder son amant. Il ne lui fit aucun commentaire la cicatrice qu’il portait sur son omoplate, l’ayant pourtant bien aperçu. Et Seishi ne lui parla pas non plus. Il regarda les habits en souriant puis se dirigea vers la douche. Avant d’y entrer, il observa le brun.

- Je te remercie pour ces vêtements. » déclara-t-il avec calme. « J’irai en chercher demain matin avant de travailler. Je te rendrais ceux là quand je les aurais lavé. »

Kouji lui répondit d’un simple signe de la tête avant de le regarder s’enfermer dans la cabine de douche. Il resta quelques instants à admirer sa silhouette fine et élancée puis quitta les lieux. Il retourna dans la salle principale où il s’installa, sur le canapé, le journal dans les mains. Comme tous les jours, le brun prenait le temps de le lire, afin de s’informer de tout ce qui se déroulait dans le monde.
Plusieurs minutes s’écoulèrent sans que le patron de la société Shinohara ne les voit passer, trop absorber par sa lecture. Il ne se rendit pas compte de la présence à ses côtés, du moins jusqu’à ce qu’elle se racle la gorge. Kouji plia son journal pour observer Seishi qui venait de sortir de la douche, vêtu des habits qu’il lui avait prêtés. Il le détailla du regard. Ces vêtements étaient un peu larges, comme il le pensait. Cependant, ce n’était pas trop choquant. L’aîné posa son journal sur la table basse se trouvant face à lui avant de reporter son attention sur son invité.

- Les nouvelles sont-elles bonnes ? » demanda le châtain en montrant le journal.
- Comme toujours… » répondit simplement le brun en allumant une cigarette. « Tout dépend des nouvelles… »

Seishi n’ajouta rien. Il observa simplement son patron qui s’approcha un peu plus de lui, enroulant un bras autour de ses épaules avant de l’embrasser. Le châtain posa ses mains sur le torse de Kouji, répondant à son tendre baiser. Le jeune homme s’écarta finalement et l’observa.

- Que désires-tu faire aujourd’hui ? » interrogea-t-il d’une voix calme.
- J’ai envie de passer une journée tranquille… » avoua l’aîné en s’installant confortablement sur le canapé, tirant sur sa cigarette. « Nous avons une dure semaine de travail qui nous attend à partir de demain. »
- Donc profitons de cette journée de repos, cela risque de ne pas se reproduire avant quelques temps. » termina le cadet en se levant. « Je te fais un café ? »

Le brun haussa un sourcil en le fixant puis fit un signe de tête en guise de réponse. Il suivit son amant du regard, cigarette entre les lèvres. Il saisit ensuite son journal afin de le replier correctement. Kouji se leva pour aller le ranger dans un tiroir avant de rejoindre le châtain dans la cuisine. Là, il s’installa à sa place en attendant que le jeune homme lui serve son café. Seishi le fixa en souriant et lui tendit sa tasse. Le brun la prit afin de la poser sur la table puis prit la main de son amant pour l’attirer à lui, l’obligeant à s’installer sur ses genoux en l’embrassant passionnément. Le tueur répondit à son baiser, enroulant ses bras autour de son cou. Il sépara à nouveau leurs lèvres.

- Ce n’est pas ainsi que nous allons nous reposer. » fit-il remarquer en souriant.
- Qui a dit que nous allions aller plus loin ? » demanda le brun froidement. « Je ne peux donc pas embrasser mon amant quand j’en ai le désir ? »

Le châtain sourit doucement à cette réponse avant de l’embrasser tendrement en guise de réponse. Il sentait que cette journée serait vraiment agréable. C’était si rare qu’il se repose, tout comme son patron, à en juger par les rumeurs qui courraient sur lui. De plus, ce jour tombait bien après ce qui s’était passé l’avant veille. Seishi pourrait complètement récupérer ses forces et son énergie. Il serait en pleine possession de ses moyens et de ses pouvoirs pour remplir ses prochaines missions.


A suivre…

Nyahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
Kouji-sempaiiiiiiiiiiiiii
*sautille partout avant de se ressaisir*
Hm...
*toussote*
Voilà un chapitre que j'ai dévoré. Toujours aussi bien écrit. Franchement cette histoire mérite d'être publiée !
Je l'adore !

*___*

La suite ???
Euh plait !!!

Je suis d'accord avec Myu. C'est toujours un plaisir de retrouver Kouji! Tu peux m'en faire un mini pour ma maison??? ^^ (pas sure que mon loulou prenne bien la chose mais bon...)

Tout pareil que Myu sauf que je ne saute pas partout (trop tot pour moi...et puis trop physique lol)

Excellent chapitre :joyeux:

Y'à pas à dire, Kouji-sama c'est le meilleur :kawai:

Merci !! :baka:
vois savez quoi... Dans la première versin, Kouji était celui qui était le moins aimé... En général, les lecteurs préféraient Gen. Je suis vraiment contente qu'il vous plaise. ^___^

En tout cas merci encore!
Je vous mettrai le prochain chapitre ce week end.

*mode fan on*
:allez: :allez: Vive Kouji! :allez: :allez:

:allez: :allez: Vive Val et ses fics! :allez: :allez:

*mode fan off*

Oï !
Kouji est à Moi !
Pas touche sinon je tue ><''

Qu'est ce que tu peux être égoïste... Je vais pas le manger... Ce serait plutot lui qui mange les autres...
*va se préparer à affronter Myu pour Kouji*

Je viens de lire (enfin essayer de comprendre) Naked Truth et quand je pense à Kouji ce sont les traits d'Asami qui me viennent à l'esprit... C'est dingue!

Urusai et Shine !
*tire dans Shak' et part, en mode Eike-kun, avec Kouji sempai sous le bras*
A moi ><''

Piou merci a l'inventeur du gilet pareballes...
*A collé un émeteur sur SON Kouji et va preparer l'offensive...*
Tu ne t'en tirera pas comme ca Myu!