Asama-Botan Bourgeon Naissant
Nombre de messages : 148 Age : 30 Localisation : Là où toujours je me trouverai... Date d'inscription : 15/11/2009
| Sujet: [Recueil de Nouvelles] Psychotiques Décadences, Notre Sombre Insecte Mer 25 Nov 2009, 14:03 | |
| Contexte de cette première nouvelle : 2 femmes lesbiennes, un épistolaire. PLAINTES SACCADEES D'UNE NEVROSEE
Ces longues plaintes que j’écoutais. Ces douloureux cris que tu laissais échapper. Et ses pleurs. Ces terribles spasmes entêtants. Ces horribles sons obscures. Tu ne peux dire que tout est fini. Et tes poignets pleurant. Tes corps ouvert, aux yeux de tous. Ce liquide rougeâtre que tu aspirais pour mieux le cacher. Tu savourais. J’ai connu ta période noire. J’ai aimé ta période noire. Tu ne peux dire que tu vas bien. Tu ne peux pas. Tu n’as pas le droit. Je t’ai aimé, je t’ai connu. Si intensément. A cet instant où tout allait mal. Tu ne peux faire semblant d’aller bien. Je te connais. Je sais que rien ne se fini jamais. Les horreurs de ton passé. Les diffamations de tes doigts serrés. Tes souffrances, tes malheurs. Ta douleur. Ton refoulement. Et moi qui sait tout, je ne peux me permettre de te laisser recommencer à vivre. Car je sens que jamais rien ne se fini. Ne me dis pas que tu as oublié ! Tu ne peux rayer ton passé ! Car moi, j’ai connu ta période noire. J’ai su tes idées, t’ai soutenue inlassablement. J’ai lus, relus tes plaintes. Tes exclamations cachées, je les connais par cœur. Tes cris, tes espérances, tes problèmes. Je sais tout. Tu ne peux dire que tout est fini. Car je sais tout cela sur toi. Je te retrouve, je te ré approuves. Je te veux de nouveau. Je te désire comme jamais. Ne dis pas que tout cela ne comptais. Ne me dis pas que tu as tout oubliée ! Non, tais-toi… Ce ne peut être vrai. Tes douloureuses plaintes saccadées. Ton corps déchiqueté. Tes faiblesses avouées. Tu ne peux tout cacher. Moi je sais tout. Tes vomissements étouffés. Tes salissures du passé. Et tu souris, renie tout ceci. Je ne peux l’accepter. Je suis un souvenir de ta sombre période, je ne peux espérer être oubliée. Lorsque tout, brutalement, se consumait. Dès que tu pleurais, j’étais à tes côtés. Je ne peux espérer te perdre. Jamais. Tes espérances refoulées, ton poignet ensanglanté. Tes craintes étouffés, ton regard éploré. Ta douleur, ton âme en fuite. Se faire mal, se tuer à petit feux. J’ai été témoin de tout cela. Tes pleurs erratiques. Ta souffrance spasmodique. Ton mal animé. Et ce liquide rouge que tu savourais. Je ne peux te laisser en paix. Ta nouvelle vie, jamais, ne me plais. Je t’ai connu avant eux. J’ai tout sus. Tu ne peux m’ignorer. Je t’en supplie, tu ne peux faire comme si je n’existais pas. Mes messages que tu effaces. Ces faux sourires que tu offres à tes soit-disant amis. Je ne peux croire qu’en ta folie. Ta douleur exiguë. Ton corps endoloris. Ton estomac noué. La nourriture que tu jetais. Ton être affaibli. Ton poignet enlaidi. Je ne peux croire qu’en cela.
Tes plaintes naïves ne peuvent m’affecter. Je ne veux t’écouter. Tout cela n’est plus, je ne veux te croire quant à tout ceci. Jamais, non, je n’ai jamais été comme tu le décris. Mensonge, je ne peux être comme ceci. De quel droit te permets-tu de me juger ? De quel droit t’immisces-tu de nouveau dans ma vie ? Je ne veux t’écouter. Je te hais, laisse-moi respirer.
Ton spectre lentement se consume au dessus de ta tête. Tu n’es plus qu’un amas de mensonge. Une calomnie de tes origines. Tu n’es rien de plus qu’une inconnue. Celle que j’ai dorénavant devant moi n’existe pas. Ce n’est pas toi. Jamais tu ne serras comme ça. Car ta douleur est encore trop vive. Je le vois dans ton regard. Puisque rien ne se fini jamais. Tu fuis ton corps altéré. Tu caches tes poignets coupés. Tu fais semblant de manger. Mais tu maigris, tu ne ressemble plus à une femme. Tu es ridiculement faible. Si fragile que je n’ose te toucher. Tu n’es plus toi. Tu fais semblant d’aller bien mais ton corps parle pour toi. Tu saignes, tu fuis. Tu n’es plus la même. Tu disparais. Tu t’égouttes, tu t’affaiblies. Tes pansements ne suffisent plus. Tu n’es plus. Inconsciente de ta chute, je peux te sauver. Laisse-moi seulement t’aider. Car tu mens bien assez. Tu ne peux oublier. Au lieu de cela, tu replonges. Tu recouvres cet horrible état. Tu recommences. Est-ce de ma faute ? Est-ce à cause de mon retour ? T’ais-je rappelée de mauvais souvenirs ? Des choses qu’il ne fallait pas ? Alors, pourquoi refaire cela ? Pourquoi être comme cela ? S’il te plait, pourquoi… Je t’en prie. Reprends-toi.
Non, je ne peux t’écouter. Laisse-moi. Je ne me taillade pas, je ne vomis pas. Pourquoi crois-tu tout cela ? Tu ne sais rien de moi. Ne te permets pas ce luxe que de me juger. Je ne veux plus te connaître. Je ne veux plus te voir. Pourquoi es-tu revenue ? Je ne veux plus… Je n’en peux plus ! Laisse-moi, je t’en supplie. Ecarte-toi, disparais. Pourquoi me suis-tu ? Pourquoi m'estimes-tu ? Je ne veux pas… Libère-moi de ton étreinte. Tu m’étouffes à me pourchasser. Je ne veux te retrouver. Laisse-moi… Laisse-moi me détruire…
Tu ne peux t’enfuir.
Laisse-moi…
Tu ne peux que te détruire. Inlassablement.
Pourquoi me poursuis-tu ?
J’ai besoin de ton amour. Tu as besoin de mon soutien.
Il est trop tard pour revenir en arrière. Je me débrouillerais seule. Trouve-toi quelqu’un d’autre. Je ne veux plus avoir à faire à toi. Jamais.
Tu ne peux rester seule. Je ne peux vivre sans toi.
Regrettes autant que tu veux tes anciens agissements, jamais je ne retournerais auprès de toi. Laisse-moi me détruire, laisse-moi une seule fois choisir ma destinée. Libère-toi de cet horrible amour. Oublies-moi une bonne fois pour toute. Car, jamais plus, je ne serais à toi. Je décide de me détruire, de m’enfuir. Je décide de me couper, de me faire vomir. Mes choix n’intéressent que moi. Pour toujours. Je ne t’appartiens pas. Maître de mon corps, je me tue à petit feux. J’en ai conscience. Je sais tout cela. Mais je ne veux pas arrêter, je ne le peux. Oublies-moi.
Je ne peux te laisser comme cela. Laisse-moi une chance, seulement une. Et tu verras, tout s’arrangera.
De belles paroles… Encore et toujours !
Je sais que rien ne se fini jamais. Tes poignets ensanglantés, je les baiserais avec amour. Ton ventre affamé, je le nourrirais de mes chairs. Et ton esprit déraillé, je l’enlacerai de ma chaleur. Tu as besoin de tout cela.
Je ne te crois pas…
Fais ta sourde oreille, je te ferai bientôt écouter ma voix. Tu ne peux oublier si facilement. Tes douloureuses plaintes saccadées, je les ferais toutes s’envoler. Je te le promets. J’ai faillis une fois… Je le sais. Mais dorénavant, je serais tienne. Quoi qu’il en soit. Quoi qu’il en advienne. Tes faiblesses, ton refoulement, ta douleur. Tout disparaîtra.
Pourquoi avoir écris tout cela ?
Pourquoi m’avoir répondu ?
Pourquoi me fais-tu si mal à chacun de tes mots. Je te hais, je te méprise. Pourquoi ne le comprends-tu pas ?
Parce que je ne le veux pas. Oui, méprise-moi, je comprend ce sentiment. Désapprouves mes gestes et mes paroles, tu le peux si tu en as envie. Mais sache que tout cela ne dureras pas. Dès aujourd’hui, je serais chez toi.
Disparais.
Je suis là.
Oublie-moi.
Je ne le peux pas. | |
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