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 [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire

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Myushi
Sanzô Citronné
Myushi


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MessageSujet: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:05

Auteur : Myushi et Elfy
Adresse : mew_3300@yahoo.fr & moushra@yahoo.fr
Titre : Le destin d’une colombe noire
Genre : Intrigue, romance, policier, Yaoï
Source : Originale
Note d’auteur : Tous les persos nous appartiennent.
Résumé : Quand un enfant abandonné des siens se retrouve dans l’univers d’un autre enfant craint de tous… Quand le temps passe et que les enfants grandissent… Qu’advient il ? Où conduit les pas de cette colombe noire qui guide le chemin de deux êtres perdus ? Là est la question… Là est la raison de toute vie…



Prologue



Dans une grande avenue de Londres se dressait un immense bâtiment grisâtre, entouré par une grille en fer forgé, et terminée par de terribles pics. Il était certain que si l’on tentait de passer par cet endroit, l’on risquait de s’empaler tout simplement. Les lieux étaient immenses, cependant austère et très vétusté si l’on y regardait de plus près. Le bâtiment était partagé en plusieurs parties. Tout d’abord au rez-de-chaussée, on trouvait le bureau, ainsi que les appartements de la directrice, les plus beaux il fallait avouer. Au premier étage, on pouvait trouver les chambres des instituteurs qui avaient plus l’air de gardiens de prisons qu’autres choses, ainsi que les cuisines et les chambres des employés. Au secondes étages se trouvait la chambre des petits pensionnaires bien plus nombreux que la capacité réelle du bâtiment. Pour terminer au troisième étage se trouvait les vestiaires et douche publique, ainsi qu’une pièce appelé la salle du châtiment. C’était une pièce sombre, sans la moindre ouverture, il était impossible de s’y mettre debout, il y avait juste un petit trou pour y faire ce que vous savez… Les murs étaient lézardés et la peinture aurait du être refait depuis bien longtemps, mais apparemment un manque de fond devait cruellement faire défaut.

Cet endroit plus qu’étrange et à la limite effrayant, était un orphelinat. L’orphelinat le plus peuplé de Londres. Tous les enfants abandonnés semblaient y être rassemblés. Il y en avait de tout âge. Depuis le nourrisson, jusqu’à l’adolescent de quatorze. Cependant c’était la limité d’âge pour demeurer en ces lieux. Si l’enfant n’était pas adopté, il était abandonné à son sort dans les rues ou parfois, des hommes de mains ayant besoin de larbins afin d’exécuter leurs basses besognes, venait acheter un adolescent que la directrice leur vendrait à des prix exorbitants. Que voulez la pauvre était bien forcé de trouver les fonds afin que son institution continue à fonctionner. Madame la Directrice qui répondait au nom d’Agatha Mayfind, n’avait qu’un seul but, amasser des fortunes afin de pouvoir quitter cet endroit maudit qu’elle haïssait. Elle avait hérité de cet orphelinat, de son père. John Mayfind, 5ème du nom et comte désargenté. En son temps, l’orphelinat avait été prospère et accueillait de nombreux enfants qui y étaient heureux cependant à la mort de ce dernier, sa fille avait hérité de ce bâtiment vétuste et des dettes de son père. Malheureusement pour elle, étant un héritage de famille, elle ne pouvait le vendre, elle du prendre la succession ainsi que les dettes.

Que pouvait-elle faire avec quelques malheureux employés qui se plaignaient toujours de ne point être payés ? Elle décida que l’orphelinat de ne serait plus gratuit, tout le monde devrait payer d’une manière ou d’une autre. Usant de subterfuge, de chantage afin d’obtenir les fonds nécessaires afin de tenir à flot ce navire, Agatha avança ainsi dans la vie. Lorsqu’elle découvrit que le commerce des enfants était particulièrement lucratif elle ne se gêna pas afin de s’y adonner. Malgré tout, tricher, vendre des enfants n’étaient pas suffisant afin de renflouer les caisses enfin les siennes. Elle participa à toutes sortes d’affaires, trafics de toutes sortes. Elle pouvait se le permettre dès l’instant où elle évitait de se faire prendre.

C’était là, l’horrible directrice de l’orphelinat. « Hope And Joy »

Que dire des employés, ils n’étaient pas tous mauvais, cependant il y en avait certain qui profitait de leur situation afin de s’octroyer des privautés et se les faire octroyer. Il y avait pour n’en citer qu’un. L’instituteur qui s’adonnait à un passe temps des plus horrible, torturer physiquement et moralement les plus faibles, les effrayer. Il avait la fonction de gardien et malheur à celui qui tentait de s’échapper. Une fois un jeune orphelin s’y était hasardé, lorsqu’il était sortit du bureau de l’instituteur il n’avait plus jamais prononcé une seule parole. Que lui avait-il fait ? Nul ne l’avait jamais su. Le responsable n’avait jamais cherché à aller au sommet afin de se plaindre. Cela aurait-il servit à quelque chose ?

Les autres employés de la maison n’étaient pas différents. Il y avait ceux qui se souciaient peu de ce qui se passait dès l’instant où ils étaient payés et s’ils ne l’étaient pas, ils se servaient tout simplement. Puis les autres qui profitaient de la situation.


Il ne fallait pas oublier les orphelins eux-mêmes. Il y en avait de toutes sortes, on pourrait même parler de hiérarchie. On pouvait observer, les chefs de troupe. Des jeunes de huit à neuf ans qui profitaient de plus jeunes. Leur prenant leurs repas ou s’octroyaient certaines privauté dont il serait préférable de taire le nom… Ensuite arrivait les protecteurs, certains adolescents qui approchaient de leur quatorzième année et qui s’étaient érigés en protecteurs de ses pauvres enfants incapables de se défendre seuls. N’ayant aucun moyen de le faire. Ceux-ci restaient très peu et les pauvres orphelins à leur départ devaient se soumettre ou mourir… Cependant il y avait deux sortes de « protecteurs ». Ceux qui accordaient leur protection parce qu’ils le désiraient, sans exiger quoi que se soit en retour, et ceux qui le faisaient en échange de services ou autres…

Que dire des autres pièces ? Un évènement étrange s’y déroulait toujours. Si ce n’était pas dans les chambres des occupant, cela s’avérait être dans les douches publiques. Il ne faisait pas bon s’y promener en petites tenues, il était préférable de s’y rendre habiller et de s’y baigner ainsi, à moins d’être accompagné de son protecteur… Cependant, il n’y avait pas que ce genres d’incidents… De nombreuses disparitions avaient été signalées à Hope & Joy, et les policiers s’y étaient à plusieurs reprises rendus, avaient enquêtés sans trouver le moindre indice. Il faut avouer que la directrice payait grassement le commissaire afin qu’il ferme les yeux. Même le jour où un nourrisson avait trouvé la mort dans des circonstances plus qu’étranges, l’affaire avait été étouffé, grâces aux relations de la Directrice.

Voici donc le terrible orphelinat qu’était « Hope & Joy »…

*****


Deux silhouettes se tenaient devant la grille de l’orphelinat. L’une était grande et l’autre plus petite. En s’approchant de plus près, on pouvait remarquer qu’il s’agissait d’un homme brun assez trapu, vêtu de aillons et d’un petit blond, aux yeux bleu, à l’air efféminé et vêtu de vêtements qui paraissaient ne pas avoir été changés depuis quelque jours. Ses cheveux étaient crasseux et un peu emmêlés. Il se tordait les mains et paraissait supplier l’adulte qui l’avait saisit par le pauvre tricot un peu sale qu’il portait afin de prévenir toute fuite…

- Je vous en prie père, pourquoi désirez-vous me mettre à l’orphelinat ? Qu’ai-je fait ? » Interrogeait le blond en pleurant.
- Je te l’ai déjà dit Jens. Je ne suis pas ton père. Heureusement d’ailleurs, je ne vois pas comment j’aurais pu avoir rejeton comme toi ! » Lui répondit méchamment le brun.
- Pourtant je vous ai rapporté de l’argent aujourd’hui ainsi que hier… » Se défendit-il.
- Hier et aujourd’hui uniquement, cependant les autres jours, rien. Tu es une bouche de trop à nourrir. Vous êtes déjà quinze et en comptant ta mère et moi, cela fait un compte de dix sept. Je ne suis pas un prince, je ne roule pas sur l’or. Si tu ne me rapportes rien, tu n’es plus bon à rien et dans ce cas, je préfère me débarrasser de toi.
- Père, je ne suis pas responsable si les gens ne veulent plus rien me donner. Ils ont compris mon manège. Je vous promets je me débrouillerais autrement, mais je rapporterais de l’argent. » Promit-il.
- Et comment feras-tu en vendant ton corps ? Même comme cela je ne pense pas que tu parviendras à obtenir de l’argent, tu es trop maigre, nul ne voudrait de toi ! » Se moqua l’homme.
- Vendre mon corps ? Mais que voulez-vous dire par là ? » Interrogea le blond en fixant de ses yeux innocent celui qu’il considérait comme son père.
- Seigneur ! Quel idiot innocent ! Il est préférable que je t’abandonne ici, sans quoi tu risques de te faire dévorer tout cru. » Maugréa l’homme.
- Non, non je refuse d’y aller pitié père… » Hurlait Jens en pleurant et en se débattant.
- En voilà assez ! » Cria le brun, en le giflant violement, ce qui eut pour effet de l’envoyé valdingué sur le paver une belle marque rouge sur la joue.

Le gardien attiré par le vacarme, accouru.
- Mais que se passe t-il ici ? » S’écria t-il, en posant en regard effrayant sur Jens au sol.
Tant bien que mal, le blond se redressa, et porta sa main à sa joue douloureuse.
- Je suis désolé de vous déranger Monsieur, mais j’emmenais ce petit que j’ai trouvé ici. » Mentit-il. « - Il est un peu récalcitrant, mais si on sait le tenir, il est très obéissant et peut rendre de nombreux service. » Vanta le brun.

Le regard empli de convoitise, pensant déjà aux tortures qu’il pourrait faire subir à Jens, le gardien ouvrit la barrière afin de faire entrer le gamin.
- Vous êtes beaucoup trop crasseux pour franchir le seuil de ce bâtiment, allez vous-en avant que je n’appelle la police. » Menaça le gardien.
- Quel accueil ! » S’indigna le brun. « - Très bien je m’en vais mais faite attention à lui, c’est un petit sauvage quand il veut. »
- Ne vous inquiétez pas pour moi, je sais les mater, ces morveux. » Ricana le gardien avec plein de projets en tête pour le nouveau résident.

Profitant d’un moment d’inattention, Jens sauta sur l’homme et le mordit violemment au bras. Ce dernier hurla de douleur en frappant le pauvre blond qui tomba lourdement au sol.

- Je vous avais pourtant prévenu, ricana le brun. Vous feriez mieux de l’attacher. » Conseilla le père du garçon. *ça t’apprendra espèce d’idiot orgueilleux !*

Sans un mot, un regard qui avait apparemment été son fils, le brun quitta les lieux. Jens fut saisit pas sa chevelure et neutralisé. Le gardien qui de toute évidence était équipé sortit une corde de sa poche à l’aide laquelle il ligota le blond.
- Vous me faites mal monsieur. » Signala le blond.
- Je te conseil de te taire petit morveux insolent, sans quoi je t’étrangle sur place. » Le menaça t-il en le traînant pratiquement derrière lui jusqu’au bourreau de la directrice…

En les voyant entrer celle-ci fronça les sourcils.
- Mais qu’est-ce donc que cette chose ? Ne croyez vous pas que nous sommes assez surpeuplés ainsi. » S’énerva t-elle.
- J’en suis consciente Milady, cependant l’homme qui nous l’a mené m’a assuré qu’il pouvait rendre de grands services. De plus une fois arrivé en âge vous pourrez le vendre aux prix fort. Après un bon bain, je suis certain qu’il sera plus présentable. »

La directrice se mit à réfléchir, aux gains que pourrait lui rapporter la prochaine vente de Jens. Elle se leva et s’approcha de lui.
- Comment te nommes-tu mon garçon ? » Interrogea t-elle.

Jens demeura silencieux, bien décidé à ne pas répondre. S’il se montrait insolent. Peut être le mettrait on dehors et il pourrait aller retrouver sa famille. Même si celle-ci ne souhaitait plus sa présence parmi elle…
- Quel gamin sans la moindre éducation ! » S’écria la jeune femme outrée.
- Répond immédiatement où je te frappe jusqu’à ce que tu ne sentes plus ton corps. » Le menaça à nouveau le gardien.
Effrayé le blond opta pour une obéissance stratégique.
- Jens Arthwiller… » Dit-il du bout des lèvres.
- Voilà qui est mieux. Cependant cet enfant à d’horribles manières, il mériterait une bonne leçon. » Souligna avec un sourire entendu la directrice. « - De plus où allons nous le mettre, nous n’avons plus de lits disponibles, les enfants dorment déjà à huit dans une minuscule chambre et ils doivent se mettent à deux dans des lit inadéquat pour cela. Personnellement je me fiche de leur confort, cependant m’encombrer d’un autre morveux… » Soupira la directrice d’un air faussement dépité.
- Il reste la chambre « 13 ». » Fit remarquer l’homme avec un sourire cruel.
- Vous parler de la chambre de ce démon de Ryura ? » Interrogea t-elle. « - La dernière fois que nous lui avons amené un petit compagnon, il l’a tellement frappé que nous avons du appeler un médecin et le changer de chambre. D’ailleurs j’ai du répondre à d’embarrassantes questions, fit remarque d’un air de reproches la Directrice.»
Le gardien rentra sa tête dans son coup et se tassa sur lui-même.
- C’est tout à fait cela. Nous allons lui apprendre à ce gamin, ce que le respect et les bonnes manières sont. » Répondit l’homme particulièrement satisfait.
- Très bien dans ce cas, montrez lui sa nouvelle chambre. » Ricana Agatha. « - Peut être après un petit traitement de faveur, il sera plus enclin à parler de lui et à obéir. » S’exclama t-elle impitoyablement.

Un sourire cruel étirant ses lèvres, le gardien traîna le blond qui s’était mit à pleurer à gesticuler, en entendant qu’on allait lui faire partager la chambre d’un horrible gamin qui de toute évidence allait le frapper à longueur de journée.
- Non pitié ! Laissez-moi je refuse d’y aller. » Pleurnichait le blond en se débattant tant bien que mal.
- Vas-tu cesser, ton horrible voix m’horripile. » Grogna le gardien, en traînant le blond, profitant pour le cogner fortement à tous les meubles, escalier et autres qu’il se trouvait sur leur chemin…

Les cris de Jens étaient si perçant que toutes ceux présents dans le bâtiment furent ameutés et sortir afin de voir ce qui arrivait. Arrivés aux deuxièmes étages le blond était couvert de bleus, à moitié assommé mais continuait à gesticuler à hurler à la mort. Les autres pensionnaires durent d’ailleurs sortir. Furieux, le gardien le traîna, puis ouvrit violemment la porte « 13 » et l’envoya valdinguer à l’intérieur et la referma à clef. Jens se précipita sur celle-ci, la frappant de ses petits poings faibles, les larmes coulant le long de ses joues, la peur au ventre, ses poignets douloureusement entamés par la corde.

- Laissez-moi sortir ! » Hurlait-il, en pleurant. « - Je n’ai rien fait… Pitié laissez-moi rentrer chez… chez moi… »

Il hurla, pleura, jusqu’à que n’ayant plus de voix, il s’écroula contre la porte, réalisant que personne ne viendrait l’aider et que surtout il se trouvait dans l’antre du démon…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:06

Chapitre 01
Le chant de la colombe



La nuit était tombée depuis de longues heures déjà. Le silence régnait en maître dans cette rue aux ombres menaçantes. Pas un chat ne semblait de sorti ce soir. Pourtant, des bruits de pas commencèrent à se faire entendre. Peu à peu, une atmosphère lourde naissait avec une troublante douceur. Et d’un coup, tout se stoppa. Le silence réapparut, après un cri… Tout s’était passé très vite. Le pas qui était lent au départ, s’était accéléré, il était devenu course. La respiration de l’homme avait changé, de sereine, elle était passée à peur. Et plus rien, si ce n’était un déclic, un bruit sourd, suivit d’un autre bruit qui signait la chute d’un corps au sol. Le silence se réinstalla, un néon joua de sa lumière… Et la mort s’éloigna, laissant cette scène figée dans la nuit, sans rien d’autre qu’un cadavre, du sang, et une plume teintée en noire. La colombe Noire avait chanté une nouvelle fois. La Colombe Noire venait de sceller un nouveau destin…

******


Un brun, assez grand, vêtu de son long manteau, pénétra dans un café réputé de la ville. Il s’installa à une table, et commanda un café triple, avant de prendre un livre, et commencer, tout doucement, à le lire. Il attendait de la compagnie, d’une minute à l’autre, mais rien en ce moment précis ne pouvait le montrer ou le démontrer. Il calme, froid, de glace même. Le serveur avait peine à venir à lui, ne semblant pas engageant du tout. Heureusement, il le connaissait. Le brun était un client régulier. Il buvait toujours du café, rien d’autre. Ne semblait jamais rien manger. Il restait une énigme à part entière pour les employés. Et la compagnie attendue, arriva. Avec un sourire débordant de naïveté, avec bruit et bonheur. Tout l’opposé du brun. Même jusqu’à sa couleur de cheveux qui brillait avec légèreté comme l’or. L’homme n’eut pas besoin de lever les yeux pour savoir qu’il était là. Il se contenta tout simplement de ranger son livre, de se redresser un peu, tout en faisant signe au serveur pour qu’il commande un thé vert, avec une pointe de miel et des gourmandises en tout genre. A peine eut-il terminé, que le blond était assis devant lui, grand sourire aux lèvres, et la tête quelque peu inclinée sur le côté.

- Bonjour, bonjour ! Comment vas-tu ? J’espère que tu ne m’as pas trop attendu ? » Commença t’il avec l’enthousiasme d’un enfant dans le corps d’un adulte pourtant. « - Mais tu ne devineras jamais ce qu’il s’est passé. Tu sais, la route au nord, celle qui mène dans le quartier des affaires, et bien elle est coupée par des barrages. Il parait qu’un homme s’est fait tué. Tu te rends compte ? J’aurais bien…»
- Bonjour ! » Coupa le brun, veine pulsante, avec un ton quelque peu froid. « - Ton thé et tes gâteaux arrivent ! »
- Mais… mais Saï ! Tu ne m’écoutes pas ? Je te dis quelqu’un s’est fait tuer pas loin d’ici. Ca te fait rien ? »

Le brun lutta fermement avec lui-même de ne pas commettre un autre meurtre. Et cette fois-ci, il ne sera pas loin d’ici, puisqu’il sera ici même. Mais il ne fit rien. Cependant, une main sur sa tempe lui rappela pourquoi il avait toujours des cachets contre le mal de tête sur lui. Il n’y avait pas à dire, Saï sortait toujours très fatigué de ses rendez-vous avec ce blond plein d’énergie. Et pourtant, il continuait de le voir. Il devait avoir un côté suicidaire quelque part. S’il en doutait encore, il commençait tout de même à en être certain. Or, ne laissant rien paraître se ses pensées, il se contenta de laisser passer un grognement, avant de se redresser, se pencher et tout bonnement frapper derrière la tête de son invité, d’un petit coup, pas pour lui faire mal, mais pour le faire taire, tout en prenant calmement, et ce, malgré cette veine pulsante, la parole.

- Silence ! » Souffla t’il. « - Nous nous voyons pas pour un imbécile mort trois rues plus loin ! »
- Mais euh… Ca fait mal… » Lança le blond en se massant la tête. « - Tu n’es franchement pas drôle Saï. Tu devrais te décoincer un peu et… »

Il se tut quand il croisa le regard de son ami. Il comprit qu’il n’était pas préférable de continuer sur cette voie. Il savait les limites à ne pas dépasser. Faut dire qu’il connaissait Saï depuis un moment déjà. Il avait sept ans et Saï douze ans à leur première rencontre. Il s’en souviendrait toujours. Dire qu’il l’avait prit pour un monstre. Le blond se mit à pouffer de rire en y resongeant que le regard glacial de son ami le ramena à la réalité. Il se gratta alors la tête un peu maladroitement, riant assez bêtement avant de s’excuser… Tout aussi bêtement ?

- Désolé, tout cela m’a fait repenser à notre première rencontre ! » Il eut un sourire assez niais et repris. « - Tu sais, tu ne m’as pas répondu. Tu vas comment ? Ca faisait longtemps que nous ne nous sommes pas vu. Tu es toujours en déplacement. J’ai pas trop compris ce que tu fais comme travail, mais je l’aime pas. Il me retire à … »

Un signal d’alerte de danger imminent le poussa à se taire, alors qu’il attrapa une pâtisserie qui venait de lui apporter, histoire réduire au silence sa langue un peu trop bavarde sur le coup.

- Je vais bien… Et mon travail, c’est mon affaire ! » Coupa le brun avec son attitude habituelle. « - Et toi ? Comment vas-tu ? Ton travail chez cette famille te plait ? Ils ne te font rien de tendancieux ? »

Bon le brun s’inquiétait peut-être un trop. Mais que voulez-vous. ? Autant qu’il se souvienne, le blond avait toujours eut le don de se plonger dans les problèmes les plus sérieux. Alors mieux valait prévenir que guérir. Ce qui causait beaucoup moins d’ennuis, croyez le. Soupirant, un peu dépité de tout cela, alors qu’un pourquoi moi se glissait dans ses pensées, il écouta, ou plutôt entendit la réponse de son ami, alors que deux policiers entraient dans le café, attirant son regard, mais aussi son attention.

- Je vais très bien. Et oui, tout se passe vraiment bien. Mais tu sais je sais… Saï ? »

Le blond avait bien remarqué que son ami ne faisait plus attention à lui. Il se tourna pour voir ce qui se passait et découvrit à son tour les deux policiers. Tout content, il les salua, et se tourna vers le brun qui était revenu à lui, plus que dépité, bien qu’un poil agacé.

- Ils doivent être là pour leur pose café. Tu sais, il parait qu’ils sont là avant que le soleil ne se soit levé. L’homme a été nuit en pleine lui. Et j’ai entendu… Tout à fait au hasard, hein… qu’il y avait une plume noire à côté du cadavre. C’est marrant non ? Je croyais qu’il n’y avait que toi qui collectionnait ces… »

Saï lui coupa le sifflet en lui mettant un croissant dans la bouche.

- Jens, au lieu de jouer les commères, mange pensant qu’ils sont encore chauds ! » Grogna le brun qui se plongea dans son café, histoire de se calmer un peu.

Plus de doute à cela… Pourquoi lui ? Voilà là où étaient toutes centrées ses pensées en cet instant. Y’a des jours comme ça. Il avait subitement très mal à la tête là. Le brun soupira et commanda un autre café, sa tasse à peine terminée. Il sentait qu’il allait en avoir besoin…

Jens saisit le croissant et commençant à le déguster, en fixant le brun de ses yeux rieurs. Ce qu’il pouvait être grognon quand il s’y mettait. Une véritable porte de prison. Il était quand même étrange. C’était pourtant un évènement auquel on devrait s’arrêter quand même. Pourquoi Saï se montrait-il aussi peu enclin à en parler, de plus cette plume noir près du cadavre… Le seul individu qu’il connaissant collectionnant ce genre de choses, c’était Saï. La coïncidence était un peu surprenante. Le blond leva les yeux vers son compagnon de table. Finalement rien n’avait changé en dix huit ans. Ils étaient devenus des adultes depuis l’orphelinat, ils menaient chacun une vie différent, cependant le blond était heureux que son ami d’enfance, son protecteur continue de le voir après tant d’années. Il était rare que des compagnons de chambrés continuent à se fréquenter après toutes ces choses vécues. Leur réaction serait en premier lieu d’éviter de se rappeler à certains souvenirs, surtout si ceux-ci n’avaient pas été heureux. Oui… Des souvenirs bien douloureux. Du moins concernant sa rencontre avec celui qui allait devenir son ami, son protecteur, sa famille…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:06

*****


Flash Back

Toute force paraissait avoir quitté son corps. Il avait tant hurlé, tant pleuré qu’il ne se sentait plus rien. Ses poings étaient douloureux et la corde qui l’entaillait ne l’aidait pas beaucoup. Sa joue lui faisait horriblement mal. Son père n’y était pas allé de main morte. Son père ? Ce dernier l’avait lâchement abandonné dans cet orphelinat aux mains d’individus étranges et mauvais. Qu’y pouvait-il ? Il était seul, abandonné et faible. Cependant l’idée de passer toutes ses journées en compagnie d’un démon qui n’aurait comme unique passe temps que celui de le frapper ne l’enchantait guère. A cette idée, le blond se remit à tambouriner sur la porte en hurler.

- Ouvrez cette porte par pitié. Laissez-moi sortir d’ici, je n’ai rien de fait de mal. » Criait-il, tandis que les larmes coulaient le long de ses joues.
- Tu vas la fermer ! » S’éleva une voix au milieu de la chambre. « - Je tiens à te signaler que j’essaye de me concentrer » Signala t’il d’une voix dure.

En entendant le ton brusque, froid, Jens se tassa contre la porte. Si cela avait été possible il s’y serait certainement incrusté. Les yeux agrandis par la peur, le cœur prêt à exploser, il vit une ombre approcher, elle paraissait être immense et si effrayante. Jens se recroquevilla presque sur lui-même, fixant avec des yeux horrifiés le monstre qui s’avançait vers lui.

- Qu’est-ce que tu fiches dans ma chambre. Je ne t’ai pas invité il me semble. Je ne me sens pas assez seul pour souhaiter de la compagnie. » Annonça t’il toujours aussi froidement tout continuant à avancer vers lui.

Jens avait fermé les yeux, ne souhaitait ni voir, ni connaître celui qui allait être son bourreau. Il se l’imaginait déjà, horrible, un sourire cruel étirant ses lèvres, une face à vous faire perdre connaissance. Non en aucune manière il ne souhait. Il était tétanisé et incapable de prononcer la moindre parole. Même s’il avait souhaité répondre faire un petit effort afin de se montrer poli et peut être, éviter de se faire frapper il aurait fait, malheureusement Jens était comme figé…

- C’est à toi que je parle là… Mais tu as quoi ? Tu es qui toi ? » Interrogea le brun de toute évidence de très méchante humeur.

Le blond sentit soulever assez brusquement par la corde qui enserrait ses poignets et qui lui faisait horriblement mal. Jens comprit qu’il était prit au piège, qu’il était inutile de tenter de lutter. Il fit traîné et le pauvre se laissa faire, il se sentit projeté sur quelque chose d’assez doux, beaucoup plus agréable que sur ce qu’il avait l’habitude d’être. Malgré ce positon un peu rassurant, le blond garda les yeux obstinément fermés. Un claquement sec et très significatif le fit sursauter : un canif. C’était la fin, il allait se faire égorger comme un animal, dans une chambre, par un démon, loin de tout… Pourtant à la place de la douleur il sentit ses poignets libérés. Immédiatement le blond ouvrit les yeux de surprise et là, ce fut le choc, la surprise. Les yeux de Jens s’agrandirent d’étonnement. L’être qui se trouvait devant lui, le démon qu’il s’était imaginé était bien différent. C’était un être humain, tout comme lui. Il devait mesurer quelques centimètres de plus que lui mais ce qui le frappa plus que tout autre chose, ce fut son regard bleu glacial, pratiquement dénué d’expression. Le blond demeura sans bouger comme changé en statue.

- Tu veux me dire pourquoi tu me fixes comme idiot ? » S’écria son compagnon de chambré, en regardant ses poignets. « - Pourquoi ils t’ont attachés ? » Demanda t-il. « - Oh et puis je m’en fiche pas mal ! » Termina t’il avec la ferme intention de ne pas débuter une conversation.
- Je… je… je ne voulais pas me montrer irr… irespectueux envers vous monsieur… » Bégaya le blond, tout tremblant. « - J’ai mordu le méchant monsieur qui voulait m’emmener. » Ce fut hélas la réponse de Jens.
- Sans blague, une vraie terreur. » Se moqua le brun. « - Toujours est-il que cela n’arrange pas mes affaires, je ne te veux pas dans ma chambre. D’ailleurs il n’y a qu’un seul lit et je n’ai nullement l’intention de le partager avec toi. » Lui fit comprendre le brun sans le moindre ménagement.
- Je ne vous demande rien monsieur. Si cela ne tenait qu’à moi, je préférerais être à cent mille lieux d’ici, malheureusement je suis enfermé avec un monsieur grognon, égoïste… » Commença t-il dans un sursaut de passion rébellion. « - Pardon ce n’est pas cela que je voulais dire. » Se défendit-il, réalisant sa prise de parole, tout en levant les mains afin de se protéger le visage, prévenant un coup ou une gifle.

Une veine pulsante apparue sur la tempe gauche du brun. Grognon, égoïste. Non mais il ne manquait pas d’air ce maigrichon blond sortit de sa campagne ! Saï sentit qu’il allait faire un malheur et préféra s’éloigner de Jens qui avait de toute évidence envie de se faire frapper. Pour aller se positionner devant la fenêtre ouverte. Le brun posa son regard bleuté glacial sur l’horizon. Le temps était bien grisâtes. Un corbeau vint se poser sur le rebord de celle-ci, il baissa les yeux vers lui et le fixa un moment, puis dans un mouvement lent, il prit quelques miettes dans le bout de pain qui se trouvait sur la table non loin de là et les laissa tomber devant le volatile. Ce dernier fixa le brun, puis se pencha et se mit à picorer les morceaux de pain offerts.

Jens surpris, observait ce spectacle un peu incongru. Son compagnon de chambré n’avait pas réellement la tête de l’emploi, étant donné tout ce qu’il avait entendu sur lui. C’était assez surprenant que le volatile ne se soit pas envolé de peur. Le blond en profita pour observer celui avec qui il allait apparemment partager cette chambre. Il remarqua que ses cheveux étaient d’un sombre étrange tel le plumage de l’oiseau, il portait un débardeur noir et un pantalon aussi sombre et qui ne paraissait pas être très neuf. Physiquement il faisait plus viril que le blond si l’on devait faire une comparaison. A n’en pas douter, il n’aurait aucun mal à l’écraser si l’envie lui prenait. Jens remua imperceptiblement sur le lit, ce fut cependant suffisant afin de faire fuir le volatile et casser l’ambiance étrange qui s’était installée. Le brun se retourna et soupirant en voyant le blond toujours assis. Sans doute s’était-il imaginé qu’en l’ignorant, qu’il disparaîtrait. Sans un mot, il ramassa la plume qu’avait abandonné le corbeau en s’envolant. Comment un paiement ou un remerciement au repas offert.

- Tu es encore là ! Vire moi ton fessier de mon lit avant que je m’énerve ! » Ordonna le brun d’une manière assez brutale.

Le blond ne se le fit pas dire deux fois et fit un bond obéissant immédiatement, se levant du lit en moins de temps qu’il en fallait pour dire « ouf ». Le pauvre se tassa dans un coin, tandis que le brun venait s’asseoir sur ce même lit et qu’il tendait la main vers un livre que Jens apercevait pour la première fois. Malheureusement le titre était incompréhensible pour lui. Dans la rue, il n’avait pas eut d’opportunité pour l’apprentissage de la lecture. Jens savais griffonner son nom, mais était incapable de lire. Son père le lui avait bien fait comprendre. Aucune connaissance ne lui serait nécessaire lorsqu’il serait dans la rue à mendier, alors l’école n’était pas vraiment pour lui. Le blond avait bien tenté d’apprendre seul, mais avait vite renoncé et aujourd’hui, il n’était même pas en mesure de lire le titre d’un livre. Le blond soupira… Son hôte l’ignorait royalement et il commençait à être fatigué, néanmoins il était hors de question de demander quelque chose au brun grognon, il allait tout simplement se faire rembarrer. Mais il fallait bien commencer par quelque chose non ?

- Je me nomme Arthwiller Jens et vous monsieur ? » Demanda timidement le blond, tentant d’entamer la conversation.
- Personne et je me fiche de ton nom. » Répondit brusquement le brun sans lever son nez de son livre.
- Vous pourriez être un peu plus agréable, j’essaye d’être poli et faire la conversation. » Fit remarquer le blond.
- Bon écoute la chose gesticulante, nous ne sommes dans un salon de thé, je ne suis pas ton ami, tu n’es rien pour moi. Juste un truc gênant que je suis forcé d’accepter. Alors mets là en veilleuse et oublie-moi. » Conseilla le brun de mauvaise humeur.
- Vous n’êtes pas drôle et vous êtes méchant. » S’écria le blond. « - Espèce de gros ours mal léché. »
- Bon alors là, j’en ai marre. » Hurla le brun, en se redressant et en marchant vers lui. « - Tu vas la fermer. » dit-il en lui administrant une magistrale baffe.

Le pauvre Jens se retrouva au milieu de la chambre, un peu sonné, une joue encore plus douloureuse.
- Vous m’avez fait mal. » Signala t’il en commençant à pleurer. « - En plus j’ai faim ! » Se plaignit-il, en continuant à pleurer.
- Mais ce n’est pas vrai ! » Soupira le brun. « - Pourquoi moi ? Pourquoi ? Tu vas la fermer, ta voix est insupportable. » S’énerva le brun.
- Mais j’ai faim et j’ai mal. » Couina Jens pour se défendre.
- Si tu continues, je vais te faire encore plus mal. » Le menaça son compagnon de chambre.

La menace eut l’effet contraire et les pleures redoublèrent.
- Mais ce n’est pas vrai ! » S’écria le brun. « - Mais je vais le tuer. » Hurla t-il presque, en s’avançant vers la table pour y prendre le bout de pain, s’accroupir près de Jens et le lui tendre d’un air grincheux. « - Avale ça, ça t’occupera la bouche. »

* et si tu pouvais t’étouffer avec se serait parfait !* Songea agacé le brun.

- Et ça me soulagera. » Lui dit-il en lui mettant la demi miche de pain dans les mains.

Oh ! Miracle, les pleures cessèrent. Le blond se redressa, s’assit et commença à dévorer le bout de pain, qui paraissait dater de la veille.

- Hum, Merchi, monsieur. » Dit-il la bouche pleine.
- Cesse de parler la bouche pleine, et je m’appelle Saï, Sai Ryura. » Grogna t’il sur le coup.

Jens leva les yeux vers le brun et les plongea dans les siens, demeurant quelques minutes à le fixer. Une expression étrange comme s’il le voyait pour la première fois. Une expression qui aurait peut être du inquiéter le brun d’ailleurs… Mais qui ne lui mit pourtant pas la puce à l’oreille.

- Merci, Saï ! Finalement tu n’es pas si méchant que cela. » Dit-il tout innocemment.
- Bon ça va si non je te frappe. » Menaça le brun en se redressant et en allant se réinstaller sur son lit et se replonger dans sa lecture, tandis que Jens continuait à dévorer la miche de pain, un petit sourire heureux étirant ses lèvres.

Fin du Flash Back

*****


Oui des souvenirs bien douloureux, cependant ils étaient ses souvenirs, les siens… Jens eut un sourire, et termina son croissant, son air innocent et sa tête toujours aussi pleine de malice. Ce que Saï n’appréciait pas vraiment. Lorsque Jens prenait cette mimique, il était certain qu’une catastrophe allait se produire. Et le brun ne tenait nullement à la voir se réaliser. Ce fut pour cela qu’après avoir ingurgité son énième café, il se leva et fixa le blondinet au sourire trop présent à son goût. Il y a des jours, sincèrement, où il devrait réfléchir quant au lieu de rendez-vous. Il vaudrait mieux s’il ne voulait pas avoir de cheveux blancs, dix ans avant l’âge. Mais que voulez-vous, le café de cet établissement avait tendance à faire oublier à Saï que son compagnon avait tendance à causer des ennuis plus de fois qu’à son tour. Grognant à cette pensée, n’appréciant pas le fait d’être l’idiot au final dans tout cela, il fixa avec plus ou moins de noirceur l’espèce de petite souris surexcité qui lui servait d’ami, avant de prendre tout bonnement la parole… Enfin pour ne pas dire tout en grognant. Car sa prise de parole ressemblait plus à des grognements qu’autres choses.

- Debout ! On va manger une crêpe. »

C’était tout ce que Saï avait trouvé pour éviter une série de questions qui auraient au final attiré l’intention des deux flics. Non pas qu’en théorie il avait quelque chose à se reprocher, mais voilà. Plus il les évitait, mieux il se portait. Saï détestait attirer l’intention sur lui. Et croyez le, c’était vraiment dur quand on avait un Jens sur le dos. Heureusement pour sa santé mentale, ce n’était pas tous les jours. Enfin, fixant le blond, il attendit qu’il se lève, espérant que le moulin à parole ne se mette pas en fonction. Bien qu’au fond, il en doutait. Un poil dépité, mais toujours d’un sérieux sans borne, il paya les consommations, patientant simplement que Jens se mette enfin en mouvement.

Jens qui d’ailleurs fixa surpris Saï, sortant un peu plus de ses pensées souvenirs. Il était rare que son gros nounours grognon propose de faire une sortie rien qu’eux deux, dans un lieu publique, pour lui offrir une crêpe. Derrière ses allures de garçon bête, Jens n’était pas stupide. Il se doutait bien que quelque chose se passait. Cependant, il n’avait pas encore additionnée, les plumes noires, les policiers, la collection de son ami. Que voulez-vous, il avait des caractéristiques physiques que ne le poussaient pas vers l’intelligence. Cependant, il était aux anges. Il n’allait pas manquer une occasion comme cela. Passer encore plus de temps avec SON Saï. Et pas folle la guêpe. Bon, il était aussi intrigué. Mais il savait pertinemment que son ours mal léché rien qu’à lui ne lui dirait rien. Il grognerait juste un peu plus et le laisserait tout seul. Et Jens refusait d’être seul. Il n’aimait pas ça… Il détestait être tout seul.

- Ouiiiii ! Une crêpe ! Avec plein de chocolat. Dis ? Je peux ? » Fit-il avec un sourire de dix mètres démontrant sa joie immense devant cette proposition.

Cependant, il s’arrêta là, le regard de Son Saï venait de le stopper dans sa série de questions, toutes en rapport sur la future crêpe. Saï ne semblait pas content. Le blond, décidant que c’était sans importance, remit son manteau et se dirigea vers la sortie. Et ce, au plus grand soulagement du brun qui le suivit avec calme. Il ne regarda pas les deux policiers, mais il les surveilla tout de même. Mais pas de flics qui vinrent à eux. Satisfait, Saï sortit à son tour du café, et prit sans rien dire la direction du parc le plus proche. Mains dans les poches, il était si froid, que les gens s’écartaient sur son chemin. Et à côté, la petite souris surexcitée le suivait, entamant un monologue bien digne de lui.

- Dis, tu fais toujours ta collection ? Dis, tu crois que tu connais le tueur ? Au fait, dans deux semaines, c’est ton anniversaire. Je me suis dis qu’on pourrait faire une grande fête. Bon, rien que nous deux. Mais il y aura plein de café. Des pâtisseries en tout genre, au café bien sûr, et aussi du chocolat. Un anniversaire sans chocolat ce n’est vraiment pas drôle. Dis, après la crêpe, on peut aller faire du carrousel ? Il y en a dans le parc où on va. Dis… »


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:07

Chapitre 02
Le labyrinthe des souvenirs



Flash back

La neige avait une fois de plus couvert les rues de son manteau immaculé. Le ciel était d’un triste gris. L’orphelinat se dressait toujours aussi sombre, austère, et effrayant. Dans les rues, quelques passants se précipitaient afin de rejoindre leurs demeures, emmitouflés dans leur manteau à fourrure. On pouvait apercevoir de pauvres âmes autour d’un feu de fortune tentant tant bien que mal de se réchauffer. Quelques malheureux gamins tendaient leurs frêles mains quémandant quelques pièces dans le but de la rapporter à un souteneur ou afin de s’acheter de quoi se nourrir. Cependant les pauvres étaient ignorés par la plus part des passants. Leurs pauvres petites voix étaient à peine entendues. C’était un jour comme les autres semblables, une journée maussade pratiquement identique à toutes les autres. Tout semblait calme, cependant le silence fut déchiré par un horrible cri. Une voix, un hurlement venant de l’intérieur de l’orphelinat. Qu’était-ce donc ? Les passants effrayés par ce son se dépêchèrent de presser le pas, tandis que les autres tournaient un regard curieux vers ce lieu qui accueillait tous ces orphelins.

Il était plus de midi et les charmants bambins s’étaient précipités afin de s’attabler et déguster le frugal repas qui leur était servit. Un bout de viande, semble-t-il, de troisième catégorie, quelques malheureux légumes, un quart de pain à l’aspect douteur ainsi qu’un verre d’eau. Ces derniers ne se plaignaient pas. Comment auraient-ils pu ? Ils s’estimaient déjà chanceux d’être en mesure d’avoir de quoi se nourrir dans leurs assiettes et ce, tous les jours. Le réfectoire était comme d’habitude bondé. Les orphelins de plus en plus nombreux ne trouvaient pratiquement pas de table et de chaises et ils devaient trouver un endroit afin de déjeuner et ce, sur la surveillance d’un des instituteurs. Ce dernier était un être grassouillet qui se gavait de sucrerie et de bonne chaire. Sa peau était si luisante que l’on avait la sensation de voir suinter la graisse. Son sourire avenant envers les autres n’était qu’une façade et cachait un caractère fourbe et cruel.

Assis dans un coin de la salle à même le sol, Saï grignotait un bout de pain plongé dans la lecture de son livre de poche. Il était rare que le brun sorte de sa chambre et descende au réfectoire, malheureusement son nouveau compagnon de chambré avait tant insisté pour ne pas dire tant enquiquiné et afin de ne plus entendre sa voix il avait finit par céder. Chose étrange surtout venant de la part de l’adolescent rebelle. Un mois s’était déjà écoulé depuis sa rencontre avec ce blond électrique qui l’avait au premier abord agacé au point qu’il avait été tenté de le faire disparaître. Trente jours depuis leur rencontre assez étrange, qu’il côtoyait ce blond, à vrai dire, depuis que ce gamin était sans cesse collé à lui. L’adolescent avait la sensation que c’était une punition divine. Malgré son air grognon, sa manière de le rembarrer Jens continuait à le suivre comme s’il avait découvert en lui un sauveur ou autre chose. Il ne se décourageait pas et revenait sans cesse à la charge. Le brun d’ailleurs se demandait ce qui avait bien causé une telle réaction chez lui. Cependant Saï ne cherchait pas à savoir ni à connaître ses raisons, il avait décidé de lui accorder sa protection, comme il l’octroyait à de nombreux enfants en ces lieux.

Pourquoi l’avait-il fait ? Il l’ignorait. A vrai dire il connaissait parfaitement la raison. Jens était différent de tous ceux qui gravitaient autour de lui. Le blond n’était pas seulement crédule mais il était innocent. Ce gamin se jetait sans se forcer dans les pièges qu’on lui tendait et semble t-il avec une facilité déconcertante. De plus il n’avait pas conscience de mal faire ou de se mettre en danger ou mettre en danger ceux qui cherchaient à lui venir en aide. Il faut dire que ceux susceptibles d’aider Jens pouvaient se compter sur les doigts, il agissait tout simplement à l’instinct de manière stupide le plus souvent mais selon son cœur… Peut être était-ce toutes ses raisons qui l’avaient poussées à étendre sa protection au-dessus de ce dernier. Bien qu’il veille sur lui, le brun ne se privait pas de lui remettre les idées en place et ce, de manière fort douloureuse, lorsque cela s’avérait nécessaire.

Saï trouvait le blond insouciant, en quelque part il se fichait des règles de l’orphelinat. Il les appliquait et les interprétait à sa manière, bien qu’il le fasse de manière moins prononcée que le brun. Depuis qu’ils partageaient sa chambre avec ce gamin, son petit train-train de vie quotidien avait été chamboulé. Jens au début s’était fait son lit à même le sol, Saï refusant de partager le sien et la directrice n’allait certainement pas se mettre en frais afin de fournir un lit au petit nouveau. Leur cohabitation avait assez mal débuté. Saï ne supportait pas réellement son colocataire imposé, ce dernier étant un peu trop bruyant à son goût, malheureusement il n’avait pu faire autrement. Les jours s’étaient lentement écoulés, et ils avaient apprit à se connaître, plus exactement le blond n’avait cessé de poser des questions auxquelles Saï prenait à peine le temps de répondre. Malgré tout, Jens décidé, avait continué jusqu’à ce la brun finisse par se faire à sa présence et l’accepte au point de lui faire une petit place dans son lit.

Jens en était tout heureux. Avec Saï il se sentait bien, il avait parfois la sensation d’avoir une famille. Le brun se montrait très protecteur mais pourtant il était très dur et lorsqu’il se hasardait à faire des bêtises, plus par ignorance que par choix délibéré, il se faisait proprement réprimander par un grand frère moralisateur. Jens trouvait cela adorable. Il faut avouer que la seule famille qu’il n’ait jamais connue ne s’inquiétait pas réellement de son sort. Dès l’instant où il se montrait être un investissement rentable le reste leur était indifférent, comme le sort du blond. Avoir quelqu’un qui se préoccupait de lui, qui tentait de le guider, bien qu’il ne le montra pas et que Jens soit assez imperméable à certains conseils, qui se souci de son bien être était quelque chose d’assez inhabituel et il n’était pas certain de parvenir à s’en passer. Malgré l’attention à la rigueur la surveillance de Saï il arrivait parfois et plus souvent que rarement que le blond s’égare…

Toujours assis à même le sol, le brun commençait à s’impatienter. Et dire qu’il avait écouté Jens et avait daigné descendre alors qu’il aurait préféré se trouver au calme dans sa chambre. Au lieu de cela il était assis dans une salle bruyante, grouillant de gamins indisciplinés pour la plus part. Et bien entendu toujours pas de blond innocent, inconscient et insouciant à l’horizon. Saï allait finir par se fâcher et aller lui-même le chercher. Combien de temps allait-il prendre pour une simple douche ? Le blond lui avait dit : « j’en aie pour quelques minutes », bien que Saï lui ait conseillé à maintes reprises d’éviter de se trouver seul dans les douches, à moins qu’il ne se douche tout habillé. Que voulez-vous l’innocence ne distingue pas d’obstacle que ceux qu’elle veut bien se créer…

A bout de patience et ne supportant plus ce bruit, le brun se leva le visage fermé, jetant un froid là, où il passait. Saï décida d’aller lui-même chercher son turbulent blond. Il était patient, cependant celle-ci avait des limites. En passant près de l’une des tables il entendit des gamins qui discutaient. Il semblait parler du nouveau qui était apparemment devenu le nouveau jouet de Jack. Jack, si ses souvenirs étaient exacts, se trouvait être un protecteur comme lui, il allait avoir ses quatorze ans dans trois mois. C’était un adolescent blond, de la même taille que lui, ayant quelques kilos en plus. Très bientôt il quitterait l’orphelinat et tous ces petits protégés se retrouveraient seuls, à la merci du prochain. Quoi qu’en y réfléchissant on pouvait dire que c’était un bien pour un mal. Jack était un protecteur, cependant son assistance n’était pas gratuite, celle-ci se monnayait à prix fort. Un prix que certains n’étaient pas en mesure de payer. Il avait une réputation dès plus douteuse et celle-ci ne paraissait pas usurpée. Saï fronça les sourcils, si Jens se trouvait avec ce Jack il était à parier que ce dernier était encore allé se jeter dans un piège de plus avec le sourire aux lèvres.

Le brun soupira. Quand cesserait-il de se comporter de manière insouciante ? Quand comprendrait-il que tout le monde n’était pas beau, gentil et riche et généreux. C’était une denrée qui se faisait rare à moins que l’on ne se rende au cinéma afin de la trouver. Réaliserait-il un jour que tout le monde n’était bien intentionné et ne possédait pas de sens moral comme lui. Et bien oui, sous ses airs grognons, froids, à la rigueur cruels, Saï possédait une sens de l’honneur, digne des samouraïs des temps anciens, cependant lui, serait plus avantagé, comparé à un samouraï des temps modernes. Etre un rebelle ne signifiait pas que l’on ne possédait pas de sens de l’honneur et le brun malgré les apparences était beaucoup fiables que ceux qui faisaient figure d’exemple. Pour l’instant le samouraï des temps moderne se trouvait être de fort mauvaise humeur, et un certain Jack allait en faire les frais. Frigorifiant au passage tout le réfectoire, le brun saisit une fourchette et se dirigea vers le troisième étage, fixant droit devant lui, ignorant les appels du surveillant.

Saï sentait monter en lui une colère, il ignorait pour quelle raison. Après tout, Jens n’était en rien à lui, juste un gamin parmi tant d’autres qu’il protégeait. De plus il était parfaitement conscient qu’une fois qu’il aurait quitté l’orphelinat, il oublierait ce blond innocent et se désintéresserait de son sort. Cependant pour l’instant il avait la sensation que le blond était en danger et que lui-même n’en avait pas conscience. Pourquoi avait-il fallu qu’il rencontre Jens ? Qu’on le mette précisément dans sa chambre. Décidément il avait quelque chose de pourri au paradis. Serrant fermement la fourchette dans sa main, il entreprit l’ascension des escaliers une colère sans nom grondant en lui. Le brun arriva enfin à destination alors qu’il pénétrait dans les vestiaires, il entendit des voix.

- Je trouve ton jeu un peu étrange. » Fit remarquer Jens dont Saï avait reconnu la voix.
- Pourtant je t’assure que celui-ci est très agréable. » Répondit son vis-à-vis que le brun reconnu pour être Jack.

Mais de quoi étaient-ils en train de parler ? Jens dans son innocence devait s’être encore fourré dans une situation inextricable.

- Ecoute Jack, je dois rejoindre Saï, s’il ne me voit pas il sera mécontent et va grogner. De plus je n’aime pas ce jeu, sans compter qu’il est idiot. Pourquoi est-ce toi qui dois toucher et moi demeurer inerte ? » Interrogea le blond innocemment.
- Pour la simple raison que je suis l’aîné, qu’il se trouve être mon jeu et que tu dois obéir. Je tiens à te signaler que si tu ne te plies pas aux règles de mon jeu, c’est ton ami Roy qui devra te remplacer. » Menaça t-il.
- Là, cela te fait trois raisons. » Répondit simplement Jens. « Cependant, j’ai donné ma parole, je prendrais sa place. Je dois avouer que je n’ai pas trop bien compris à quel jeu vous jouiez, mais j’en ai assez vu pour comprendre que Roy n’appréciait pas. Et puis, une parole donnée est sacrée, je ne reviendrais pas sur celle-ci. » Argumenta avec foi le blond.
- Dans ce cas cesse de te plaindre et continuons. » Lui conseilla Jack qui commençait à s’énerver et n’avait même pas réalisé que le blond se moquait de lui.
- Très bien, je suivrais tes règles mais je le répète, ce jeu est idiot. » Affirma t-il avec détermination.

Jens soupira. Comment s’était-il retrouvé dans les douches à jouer à un jeu idiot afin de sauver un camarde ? Décidément ce genre de choses n’arrivait qu’à lui.

*****


En un mois il avait apprit à cohabiter avec l’ours grognon qu’était son compagnon de chambre. Il faut avouer que cela n’avait pas été facile. Saï était secret, un véritable casse-tête chinois. L’approcher était quasiment mission suicide, pourtant le blond était parvenu à se frayer un petit chemin, à faire sa petite place. A grand coup de renfort de questions insistantes, de manipulation à peine voilées. Jens s’était finalement attaché à Saï et pour lui désormais il représentait sa famille, son frère, son protecteur. Le brun était si droit, trop même, tellement scrupuleux que le blond était impressionné. Il n’était pas le seul. Mais bien peu connaissait le véritable Saï, cependant Jens lui savait que sous cette couche froide à la rigueur cruelle se cachait un homme de cœur, son héros. Jens aurait tant aimé être aussi fort que lui, ne rien craindre, ce n’était malheureusement pas le cas. Il fallait toujours que Saï vole à son secours parfois il avait droit à des sermons assez douloureux, cependant il reconnaissait qu’il le méritait, ce n’était pourtant pas cela qui l’empêcherait de recommencer ses bêtises.

Pourtant Jens désirait faire des choses avec son amis aussi tenta t-il de le convaincre de s’adonner à des activités peu habituelles pour lui. Saï était un solitaire et se rendre dans un réfectoire bondé afin de grignoter une miche de pain n’était pas dans ses habitudes. Cependant, le blond était parvenu le convaincre. Il faut avouer qu’il l’avait tant asticoté, que le brun avait finit par céder. Le blond s’était précipité aux vestiaires afin de prendre une douche et retrouver son frère. C’était là, qu’il avait découvert un de ses compagnons de jeu, un gamin frêle incapable de se défendre. Et oui, il existait des êtres plus faibles que Jens et celui-ci était aux prises avec Jack. Le blond ne comprenait pas exactement ce qui se passait, tout ce qu’il voyait c’était que son camarade n’avait pas envie de jouer et tout naturellement il apostropha l’adolescent, lui ordonnant presque de le laisser partir. Jens était assez téméraire, voir suicidaire. S’il était parvenu à ne pas se faire aplatir par Saï, il pouvait espérait ne pas se faire ratatiner l’autre protecteur vivant dans cet orphelinat. Bien entendu il ne fallait pas rêver.

Jens se retrouva plaqué au mur des douches par un adolescent de très mauvaise humeur. Croyez vous que cela impressionna le blond ? Non. Saï était beaucoup plus intimidant lorsqu’il faisait les gros yeux. Aussi tout en ne sachant pas ce qui se passait entre les deux garçons, Jens se proposa comme remplaçant de jeu. Après acceptation de l’échange et la promesse de ne point se dérober, Roy s’enfuit des douches après un regard reconnaissant à son compagnon de d’infortune. Ainsi le blond entama un jeu qu’il trouvait idiot. C’était ainsi qu’il se retrouva dans cette étrange situation…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:07

*****


Saï serrait les poings de colère tandis que la fourchette dans l’une de ses mains était à moitié tordue. C’en était trop ! Il avait assez entendu. Jens se mettait toujours dans les pires situations, cela devenait vraiment insupportable. Quant à ce Jack, il était impardonnable. Profiter ainsi de l’innocence et de l’inconscience, de l’idiotie du blond. Cela allait se payer cher.

- Il me semble qu’il t’a dit qu’il trouvait ton jeu parfaitement stupide ! » Dit froidement le brun en pénétrant dans les douches. Son regard était dur, froid comme la mort.
- Ryura ! Je dois avouer que je ne m’attendais pas à te voir. Tu tombes malheureusement très mal, comme tu as pu le constater je suis assez occupé. » Fit-il remarquer.
- Il me semble que tu es en violation direct avec nos accords. Jens est sous ma protection, tu ne dois ni l’approcher, ni le toucher, aucun de mes protégés ne doivent être incommodés par toi où l’un des tiens. Et la réciproque est vraie. Tu sais ce qu’il en coûte d’enfreindre notre code. » Continua t-il, calmement.
- Je suis parfaitement au courant et je ne suis pas assez idiot afin de le transgresser. Je n’ai pas touché ton protégé contre sa volonté, il s’est lui-même proposé, dans ce cas là, je n’ai commis aucunes fautes. » Fit-il remarquer triomphalement, en se tournant vers Saï tout en maintenant Jens par le poignet.
- Est-ce vrai Jens ? Es-tu réellement allé vers le lui de ton plein gré ? » Interrogea le brun, en serrant les poings.

Le blond baissa la tête, comprenant qu’il avait fait une bêtise. Combien de fois lui avait t-on répété de ne jamais tenté de régler les conflits lui-même. Cela revenait aux protecteurs. Ce n’était pas de sa faute, si le brun était absent et que la situation demandait une solution urgente. Il avait cru bien faire.

- Oui. » Répondit-il d’une petite voix.
- Je vois, c’est donc ce que tu désires, t’adonner à ce genre de jeux avec ce profiteur. » Demanda t-il.
- Non ! Je trouve ce jeu idiot, je voulais juste aider je… » Se plaignit le blond en relevant les yeux qui peu à peu se remplissaient de larmes.
- Inutile de revenir sur ta parole, tu as promis et j’ai horreur que l’on prenne pour un idiot. » S’énerva Jack, en serrant le poignet du blond.
- Vas-tu me lâcher, tu me fais mal. Je ne veux plus jouer, ce jeu est stupide et ennuyeux. » Lui dit Jens en commençant à s’agiter.

Saï observait la scène qui se déroulait devant lui. Partagé entre l’envie de s’en aller, celle de frapper Jack qui profitait de toutes les occasions ou de taper Jens qui ne faisait que bêtises. Pourquoi cela n’arrivait-il qu’à lui ? Qu’avait-il fait ? Un cri inarticulé le ramena à la réalité, tandis qu’il voyait Jens glisser le long de la paroi de la douche. Le regard de Saï s’illumina.

- Tu viens de commettre une erreur, tu n’aurais jamais du porter la main sur lui. » Dit froidement le brun, en marchant lentement vers lui.
- Que je suis maladroit. Comment ai-je osé toucher à ton jouet, ta chose ! » Se moqua l’adolescent. « Je suis navré mais il n’y avait pas écrit propriété privée sur son front. Néanmoins je peux te comprendre, il est vraiment mignon, et avec ce corps on pourrait en faire des choses. » S’amusa t-il tout en provoquant Saï.
- Tu es vraiment ignoble et dégoûtant. Je ne suis pas de ton genre ni de ce genre, je ne profite pas de ceux que je protège. » Fit-il remarquer. « Mais cela tu ne peux et ne pourras jamais le comprendre. Peut être que là, où tu vas te rendre, tu auras tout le loisir d’y réfléchir. » Murmura t-il doucement, avant de planter, d’un coup sec la fourchette dans la gorge de Jack à un endroit qui ne pardonnait pas.
- Je n’ai nullement l’intention d’aller… » Commença t-il.

L’adolescent ne put de terminer sa phrase. La scène se déroula si rapidement. Qu’il ne vit rien et ne ressentit pratiquement rien pendant quelques secondes. Puis il porta sa main à sa gorge et sentit un liquide poisseux, il leva la main et vit celle-ci maculée de sang. Il la replaça afin d’essayer d’endiguer la coulée d’hémoglobine, malheureusement il état trop tard, l’instrument de mort était profondément enfoncé dans la carotide. Saï n’avait pas visé, n’avait pas frappé afin de faire mal, non il avait frappé afin de tuer. Jack tomba à genoux le regard empli de haine qui se révulsait. Sand doute ne respirait-il plus avant d’avoir touché le sol, cependant Saï s’était déjà détourné de lui afin de s’approcher de Jens inconscient, de se pencher et le soulever dans ses bras…

Sans un mot, sans un regard il quitta les douches publiques pour se diriger vers leur chambre, aucune expression ne trahissant ses émotions. Près du corps, on pouvait juste observer une plume de corbeau laissé délibérément ou perdu flottant dans la mare de sang. En sortant Saï croisa un gamin qui rasa presque le mur en le voyant. Quelques secondes plus tard on entendit un hurlement d’horreur…

Fin du flash back…

*****


Saï était dans son appartement, il fixait le plafond, silencieux, semblant réfléchir ou plutôt se souvenir. Il se demandait pourquoi il acceptait les débordements de Jens, sans vraiment se le demander. Il connaissait ce dernier par cœur. Il savait ce qu’il devait faire ou ne pas faire pour avoir ou pas des ennuis. Cependant, il devait avouer que la veille il avait faillit faire une sorte de fratricide. Les questions de Jens avaient passé certaines limites. Mais il n’avait rien fait, il n’avait juste pas répondu et offert la dite crêpe à ce dernier. Tout de même, il devait songer à lui imposer certaines limites à Jens avant que ce dernier ne lui cause de sérieux ennuis. Il était pris dans cette pensée lorsque le téléphone se mit à sonner. Le brun se redressa alors et décrocha le combiné non loin de lui, sur la table de nuit. Sans un mot, sans même se présenter, il écouta la personne au bout du fil. Des « quand ? Où ? Quelle heure ? Et nom de la cible ? » furent dits et le combiné fut raccroché… Saï se leva ensuite et alla se glisser sous la douche, silencieux, froid et presque invisible comme toujours…

*****


Jens était aux anges. Il ne voyait que trop rarement son Saï et profitait donc un maximum de sa présence, faisant le plein de souvenirs. Mais aussi s’inventant des histoires pleines de romances, nées uniquement de son imagination, et ce, avec des fantasmes plus énormes les uns que les autres. En plus, il avait vu une scène de crimes. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu ce genre de scènes. C’était excitant, mais à la fois inquiétant. Or, cela n’avait plus vraiment d’importance. Car le plus important pour lui, c’était son rendez-vous. Et il l’avait eut. Et pour rien au monde, il reviendrait sur cela, même pour voir une scène de crime. Ca jamais… Cependant, il devait avouer que son Saï était étrange hier. Même vraiment trop étrange. Il était vraiment très, très froid. Bon, d’accord, son protecteur adoré n’était pas la chaleur incarnée. Mais hier, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Jens ne saurait pas dire quoi exactement, cependant, il était certain que quelque chose avait cloché dans son comportement…

- En ce moment, il m’inquiète vraiment. Il n’est pas comme d’habitude. Plus sur ses gardes. Je me demande ce qu’il me cache. » Se demanda le blond alors qu’il terminait de nettoyer sa vaisselle avec un air mi-sérieux et mi-sérieux. C’est qu’il s’inquiétait vraiment pour son protecteur adoré… « - Il n’a pas voulu parler hier, mais je le ferais parler ce soir ! » Affirma t’il avec tellement de hargne que le pauvre torchon se retrouva serré avec force entre les doigts de ce dernier…

Réalisant cela, mais également qu’avec tout cela, il se mettait à parler tout seul, il se remit au ménage avec un sourire bien à lui, content de faire ce qu’il était entrain de faire. Enfin pas que content pour cela. Il y avait aussi une petite idée en tête. Un plan destiné à faire parler son brun d’amour. Il savait comment le prendre. Après toutes ces années. Même s’il devait avouer qu’hier, il n’avait même pas réussit à le faire réagir. D’habitude, quand on parlait de plume noire et de mort dans la même phrase, soit il changeait de sujet, soit il le laissait en plan. En tête-à-tête avec sa curiosité. Mais là, non, il avait gardé le silence. Il était devenu plus froid, plus distant. Même s’il lui avait offert tout de même sa crêpe. Ce qui eut pour effet de décupler la curiosité de Jens. Impatient, Jens allait faire regretter à Saï son acceptation pour un dîné pour le lendemain. C’est-à-dire, ce soir même…

Surexcité, il s’affairait comme un fou, nettoyant avec soin, avant de se mettre au fourneau, prêt à préparer le plat préféré de son protecteur. Il devait jouer d’armes subtiles pour obtenir ce qu’il voulait. Enfin, presque tout ce qu’il voulait. Car hélas, mettre son Saï dans son lit devenait de plus en plus une utopie pour lui qu’autre chose. Parfois, il avait l’impression que ce dernier avait un balai coincé là où il pensait. Enfin, sans ce balai, son Saï ne serait pas son Saï… Lâchant un soupir désolé à cette pensée, il haussa les épaules et se remit sans plus attendre au travail. Ce qu’il ne faut pas faire tout de même pour alimenter une curiosité sans borne… Et le pire, dans tout cela, c’était que cela l’amusait, et surtout, il avait ainsi l’impression de se rapprocher de lui… Ah l’innocence et ses méandres…

*****


Le brun était fin prêt, il se dirigea vers le fond de sa chambre, tâta alors le mur avant de déclancher un système bien camouflé. Une porte alors s’ouvrit. Saï, sans chercher bien plus loin, attrapa une petite mallette avant de tout refermer. Il attrapa son long manteau noir, et sortit en fermant derrière lui. Il avait attrapé une bouteille de vin blanc. Il avait un rendez-vous après, et s’il arrivait en retard, il était certain d’avoir un double mal de tête carabiné. Une fois prêt, sans un bruit de trop, il rejoignit sa voiture, avant de finalement rejoindre un point voulu. On venait de l’engager pour nettoyer un certain lieu d’une épine ennuyeuse. Un travail classique pour lui. Rien de bien extraordinaire, mais qui avait besoin d’un professionnaliste sans borne. La moindre erreur menait directement à la case prison ou pire, la case cimetière.

Plus concentré que jamais, le brun était arrivé une heure plutôt pour repérer les lieux. Une fois en place, tout se déroula très vite. Un coup de feu inaudible, un poids lourd qui tombe au sol, et des armes sorties de toute part, sur leur garde, des hommes de main cherchant l’assaillant… Mais il est déjà trop tard. Une plume noire tombe déjà sur la victime, alors que Saï déjà s’éloignait, invisible, sa mission enfin terminée… D’où venait la plume ? Là est toute la question… Comme d’où venait la balle. Personne n’avait rien vue… Personne n’avait rien entendu… On annonça que la colombe noire avait encore frappé. Comme les futurs titres des journaux dans l’édition du soir…

Loin de tout cela, le brun avait déjà regagné sa voiture. Il se dirigeait vers le centre ville, pour se fondre dans la circulation. C’était l’heure de pointe, donc le meilleur moyen de disparaître. Il tournerait dans les embouteillages durant une heure encore, avant de se rendre dans un parc, et s’aérer un peu. Il savait qu’après, une soirée pleine de questions, de curiosités, et de sous-entendus peu glorieux l’attendait. Enfin, s’il avait accepté, c’était qu’il le voulait. Plus ou moins. Bon, en fait, c’était pour éviter de le tuer. Il n’avait pas fait en sorte que rien ne lui arrive, ce n’était pas pour le tuer lui-même. Enfin bon, c’était des choses qui ne changeaient pas. Grognant quelque peu, il songea qu’il était temps qu’il reparte en voyage ‘d’affaires’, histoire de se retrouver seul, sans blond énergique, sans questions, sans rien, si ce n’est son boulot et son silence si précieux. Et croyez le, après deux jours avec Jens, il en avait réellement besoin.

Arrivé enfin dans les embouteillages, il mit son plan à exécution, tout en se préparant à l’avance à un dîner mouvementé…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:07

Chapitre 03
Sur la piste du tueur



Jens s’affairait à sa vaisselle, tout en imaginant un plan infaillible qui amènerait son grognon d’ami d’enfance à parler d’amour, à se laisser aller, à libérer son cœur. Il fallait avouer que pour inventer des histoires les plus étranges possibles, le blond était doué, surtout lorsqu’il s’agissait de Saï. Mais après tout n’était-ce pas son métier. Imaginer l’impensable, dénicher l’évènement rare là où il se trouvait ? Saï était, à vrai dire, un évènement rare, un défit sans cesse renouvelé. Il en avait fait du chemin, le petit orphelin tout juste capable de griffonner son nom. Et oui Jens était un journaliste et un sacré rapporter. Ce n’était pas étonnant étant donné le caractère qui était le sien. Le blond avait toutes les qualités requises afin d’être un très bon reporter : il était curieux, insistant, indiscret, téméraire, et plus que suicidaire...

Dans son métier, au journal où il travaillait, Jens n’était pas réellement populaire. Des amis il en avait très peu, uniquement des collègues de travail. Jeune journaliste ambitieux à l’affut de l’affaire du siècle, du scoop qui le propulserait au sommet vers la célébrité. Jens demeurait persuadé que cette affaire de tueur à la plume noir, que ce tueur mystérieux serait son billet d’entrée des les hautes sphères médiatiques.

Pour l’instant le blond n’était qu’un simple journaliste, photographe affecté à la rubrique nécrologique, il n’y avait pas de sous métier, cependant il ne se voyait pas, à longtemps terme, écrire des articles ennuyeux sur la mort d’individus vite oubliés après leur enterrement. Jens pouvait s’estimer heureux qu’il n’ait pas été affecté à la rubrique des chiens écrasés…Dans son métier il était rare que l’on parvienne à se faire des amis et Jens n’avait jamais œuvré dans ce sens, au contraire. Le blond était impopulaire, rebelle. Il avait une manière bien à lui d’introduire des sujets, de poser des questions innocentes qui menaient à des sujets bien plus sérieux. Jens avait l’art et la manière de s’introduire dans endroits interdits. Mine de rien, le jeune homme, sous des allures de garçon innocent et désintéressé, était un véritable manipulateur.

De ce côté-là, il n’avait rien à envier à personne et Saï était là pour en attester, il avait souvent fait les frais des manipulations de son bruyant camarade. Celles-ci d’ailleurs se retournaient toujours contre lui. Il faut avouer que dans le monde où avait grandit le bond, il avait bien fallu qu’il soit un tantinet manipulateur. L’innocence ne payait pas toujours. Il avait eut l’occasion de tester cette vérité après la disparition de Saï. Sans protecteur il avait du apprendre à se défendre seul, à ruser et à courir beaucoup plus vite que n’importe qui. Ces qualités, il avait du les garder et même les développer en grandissant…

Mais tout ceci était bien loin. Grâce à sa volonté et son désir de s’en sortir, il était parvenu à survivre. En rusant, en se faisant des amis là, où le fallait et en étant présent au bon moment et au bon endroit. Il était évident que Jens n’était pas quelqu’un de malhonnête. Ca jamais. Il profitait juste de certaine opportunité, ce qui lui valait parfois des problèmes. Même s’il faut avouer que Jens était réellement doué pour de s’attirer des ennuis… Mais il avait été assez malin afin de se faire un ami du lieutenant de police qui se trouvait être le plus souvent en charge des diverses enquêtes.

C’était une jeune femme très bien sous tous rapports. Ayant tout ce qu’il fallait là, ou il le fallait. Alicia Marrick, doté d’un un caractère bien trempé. En tant que femme ayant un nombre assez impressionnant d’hommes sous ses ordres elle devait démontrer quelle n’était pas uniquement une splendide jeune femme à regarder, mais une personne possédant du caractère, intelligente. Etre une femme dans ce monde typiquement masculin n’était pas chose facile, cependant Alicia était parvenue à se faire sa place, grâce à son travail, son tempérament et son intelligence. Elle avait gagné le respectait et l’admiration de ces hommes, néanmoins il ne demeurait pas moins une femme, et une très belle femme. Ayant à certain instants des réactions de femme. Et c’est cela que blond avait mit à profit, afin de donner un petit coup de pouce à sa carrière. Il lui arrivait d’aider le lieutenant au cours de certaines enquêtes, en lui procurant des renseignements que certains de ses indicateurs lui fournissaient. En échange, la jeune femme lui fournissait certaines informations en priorité. A vrai dire chacun utilisait l’autre. Toutefois, Alicia demeurait une femme et Jens était plus que séduisant. Il leur arriva de sortir mais le blond était beaucoup plus intéressé par un brun avec un balai coincé en quelque part, que part une magnifique et pulpeuse lieutenant de police. Ce n’était pour lui que des sorties entre amis.

Malheureusement Jens étant le roi de la maladresse, il ne lui avait fallu qu’une seule soirée afin de tout casser entre eux. Il avait tendance à dire ce qu’il pensait, et à penser ce qu’il disait et à ne point faire de détails lorsqu’il le faisait. Les relations entre le lieutenant et le reporter s’étaient vite dégradées au point que ce dernier n’était plus le bienvenu dans les bureaux de la police. Ses privilèges avaient bien vite disparu, après cette soirée. Croyez que cela ait découragé le brun ? En aucune manière. Ce n’était qu’un petit incident dans son cheminement, qui n’entravait en aucune manière la continuité de sa route. Jens état demeurait très longtemps à suivre des enterrements ennuyeux, certaines de ses photos servaient de support à des articles mais sans grande prétention. Et ce n’était pas avec ceux-ci qu’il parviendrait à décrocher le Pulitzer.

C’est alors qu’avait commencé cette série de meurtres. Pas réellement d’indices, juste un cadavre et une plume noir. Jens s’était bien vite intéressé à cette affaire qui n’avait pourtant rien d’exceptionnel. Le blond avait le nez pour les repérer. Ce qui avait attiré son attention du blond était cette plume noire. Il connaissait bien ces plumes, il ne pouvait en avoir deux identiques. Elle lui rappelait un certain orphelin, taciturne, grognon qui aimait en faire collection.

Les meurtres avaient continué. Ce n’était pas l’œuvre d’un sérial killer. Ceux-ci étaient réalisés de manière parfaite, pas le moindre indice susceptible d’aider la police, à part la plume. Jens s’était focalisé sur cette affaire. Il s’était mit dans l’idée de trouver le fameux tueur à la plume noire. Le blond s’était mit à rêver de lui, depuis ce jour, il n’avait qu’un désir : connaître ce mystérieux tueur. Le blond électrique était fasciné et bien entendu dans son esprit, il échafaudait, imaginait d’innombrables de plans, tous aussi farfelus les uns que les autres. Il lui arrivait même de le voir en rêve. Celui-ci était grand, fort, puissant, malheureusement ses traits lui étaient toujours dissimulés. Cependant il trouverait qui était ce mystérieux et intriguant tueur.

Pour l’instant le mystérieux tueur fut relégué dans un coin de son esprit. Sa soirée n’allait pas se préparer d’elle-même. La pensée qu’il allait pouvoir passer une soirée en tête à tête avec l’homme de ses rêves, amena un sourire éclatant sur ses lèvres. Qu’allait-il pouvoir lui préparer ? Le blond après sa vaisselle se plongea dans ses recettes. Saï était difficile question nourriture, dans le sens où il n’aimait pas grand-chose à part le café. Cuisiner des pattes, il connaissait les goûts de Saï pour celles-ci, cependant à part cela, il ne connaissait pas grand-chose. Ce soir devait être différent, il devait se surpasser. Le blond se mit à farfouiller dans ses recettes. Il allait se surpasser et lui confectionner un festin de roi à son cher Saï et… Ses réflexions furent interrompues par les vibrations de son portable puis de la sonnerie de celui-ci. Le blond abandonna ses recettes afin de saisir l’objet sur la table et décrocher.

- Harry ! Tu as vu l’heure ? Je suis occupé là ? Quoi ? Il a de nouveau frappé ? Où ? » Interrogea Jens.

Le blond se précipita sur un carnet et nota ce que lui disait le fameux Harry. L’expression de Jens au et mesure se transformait.

- Tu es le meilleur de mes indics Harry, oui comme d’habitude, je la laisserais au journal. Une sacrée chance que tu aies été dans les parages. Entendu je n’oublierais pas. » Lui promit Jens en raccrochant.

Son tueur avait enfin frappé, et cette fois là, la police n’avait pas encore été avertit, s’il se dépêchait il pourrait trouver des indices. Jens saisit son appareil photo, et sortit précipitamment de l’appartement. Il hurla un taxi qui arriva presqu’immédiatement. Le blond s’y engouffra le cœur battant. C’était peut être là, l’occasion de sortir de l’ombre. Le taxi prit quelques minutes afin d’arriver à destination.

Il paya la course avant de se précipiter sur les lieux du crime. Le blond était parfaitement conscient qu’il n’avait aucun droit d’être là, mais croyez-vous que cela l’arrêterait ? C’était très mal connaître Jens. S’il se faisait prendre, il lui suffirait de prendre son air innocent en attestant que sa présence était le pur fruit du hasard. Jens embrasa du regard la scène du crime. Il vit la victime allongée. Il ne perdit pas de temps et commença à prendre des photos. Apparemment un cadavre ne paraissait pas l’impressionner le moins du monde. Le blond fit attention à rien piétiner, et ne point effacer les indices. Après avoir prit toutes les photos nécessaires, sous tous les angles. Il observa encore une fois de plus le cadavre. Oui c’était du travaille impeccable. Cela lui rappelait quelqu’un. Un être méticuleux, précautionneux. Oui cela lui rappelait son frère à l’orphelinat. Mais cela ne pouvait être la même personne. De plus Saï était colérique, grognon, mais jamais il n’avait perpétré de meurtre. Il commençait à sérieusement divaguer. Saï était bon, droit et avait un sens de l’honneur à toutes épreuves…

- Je deviens fou moi ! Penser que mon Saï pourrait être ce tueur à la plume noire. Mais quelle idiotie ! Je commence à sérieusement délirer » Soupira Jens.

Tandis que le blond faisait cette constatation, son attention fut attirée par la plume. Le signe distinctif des meurtres, la marque, la signature du tueur. L’assassin qui signait ces meurtres d’une plume noire. Comme guidé par une force autre que la sienne, le blond se baissa et lentement ramassa la plume.

Devenait-il fou ?
Cela ne s’appelait-il pas de l’obstruction ? De la dissimulation de preuves ? Le blond n’avait pas prit cette plume dans le but d’entraver la marche de la justice, non il désirait juste vérifier sa théorie. Et oui, il arrivait que le blond réfléchisse. Jens depuis que ces meurtres avaient commencé, depuis qu’il avait décidé de s’occuper de cette affaire se posait des questions. Des questions auxquelles il était fermement décidé à trouver les réponses...

Ayant obtenu ce qu’il désirait, le blond quitta le lieu du crime et repartit pour son appartement. C’est alors que son portable vibra pour se mettre à sonner. Le blond décrocha et ayant immédiatement reconnu le numéro.

- Saï ? Mais où es-tu ? Tu es encore sur la route ? Tu risques d’avoir du retard ? Tu ne me feras pas comme la dernière fois ? Je t’ai attendu plus d’une heure au café ce jour là. Et surtout n’oublie pas les pâtisseries, hein ? A plus tard. »

Mais le brun avait déjà raccroché depuis longtemps, certainement avant que les reproches ne viennent. Jens était sûrement en train de parler dans le vide. Avec le brun s’était devenu une habitude. Il connaissait bien son Saï. Lorsque ce dernier n’avait aucun désir de discuter et de ne pas l’écouter, il sortait un livre ou jouait les ignorants. Jens n’aimait pas cela, et ça avait le don de le faire abandonner très vite. Son ami connaissait les ficelles capables d’articuler le pantin Jens ou les cordes en mesure de stopper les Jens. Aujourd’hui, il était d’une humeur inattaquable, rien ne pourrait venir entamer sa bonne humeur, ni gâcher ses plans afin de forcer le brun à lui parler d’amour. Le pari était risqué voir même, téméraire. C’était comme parvenir à lui faire se prendre un portable et à l’utiliser. Mais Jens était quelqu’un de très entêté lorsqu’il désirait quelque chose. Rien ne pouvait le détourner de son but lorsqu’il s’était fixé des priorités… Jens arrêta un taxi et s’y engouffra…

Le retour fut assez rapide. Le blond regagna son appartement, mais au lieu de pénétrer dans la cuisine, de se mettre aux fourneaux, il se dirigea vers la bibliothèque emplie de livres. Cependant, il n’en prit qu’un, non pas pour le lire, mais tirer dessus. On vit alors une sorte de trou avec une porte. Le blond l’ouvrit et pénétra dans la pièce. C’était en cet endroit que se trouvait son labo. S’était une pièce normale, les murs étaient couverts de photos, toutes de Saï. Bien entendu c’étaient des photos prises en cachette parce que le brun n’aurait pas apprécié et les aurait certainement détruites. Il avait des photos de cadavres éparses sur un grand bureau à côté d’un portable encore allumé, des photos de plumes, des feuilles, de carnets. Des négatifs suspendus dans un coin. Un vrai capharnaüm.

Le blond sortit la plume qu’il avait dérobé, et ouvrit un tiroir. Il y prit une boite et l’ouvrit, elle contenait de nombreuses photos, encore des instants dérobés à Saï. Il souleva un compartiment, et sortit du fond de la boite une plume identique à celle qu’il avait ramassé dans la ruelle. Jens demeura un long moment à fixer la plume. Les deux étaient identiques.

L’une venait du meurtre récent, tandis que l’autre était celle qu’il lui avait dérobée il y avait quatorze ans. C’était pour lui un souvenir. Le seul souvenir qu’il avait pu obtenir de lui avant qu’il ne disparaisse.
Etait-ce cela la vérité ? Ce tueur et Saï ne faisaient qu’une seule et même personne ?
Non cela ne pouvait être vrai. Son Saï ne pouvait pas être un meurtrier, ce meurtrier.
Non c’était de la folie pure et simple. Ces deux plumes identiques ne pouvaient être que le résultat d’un concours de circonstances.
Saï ! Il fallait qu’il songe à faire une thérapie parce que cela devenait une véritable obsession.

Le blond plaça la plume avec l’autre, referma la boite, la remit en place, s’assit devant son ordinateur afin d’écrire quelques mots, puis il quitta son siège et enfin la pièce afin de se diriger vers la cuisine et se mettre à ses fourneaux.
Saï n’allait pas tarder à arriver. Et le connaissant, il aurait son air grognon… Comme d’habitude. Saï était toujours grognon.
Le blond eut un large sourire tandis qu’il préparait le dîner, son esprit vagabondait à des idées pour le moins étranges.
Saï un tueur n’importe quoi…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:08

*****


Saï était encore dans les embouteillages. Il était parti il y a peu de son « travail » et se donnait un alibi, calmement, sans laisser passer un seul sentiment. Comme toujours. C’était comme toujours, sauf que ce soir, il avait un repas de prévu. Un dîner avec une certaine pile électrique qui lui promettait des migraines en pagaille. Enfin, il était habitué après tout. Et Jens, une fois ses tentatives de séductions terminées, n’était pas si épuisant. Juste bruyant. Un poil assistant. Un blondinet quelque peu borné, mais que pour rien au monde, quand il y réfléchissait, il n’échangerait. Il s’était habitué à lui. Il prenait donc son mal en patience. Les pensées du brun naviguaient alors que l’embouteillage se faisait plus dense. Cela allait provoquer un plus grand mal de crâne. Le tueur, sachant cela, et voulant surtout éviter un nouveau scandale de son ami d’enfance, se décida à l’appeler, alors qu’à présent, son véhicule était totalement immobilisé.

- Oui. Dans les embouteillages et je serais en retard. »

Ce furent les seuls mots que Saï prononça avant de couper court à la conversation téléphonique et raccrocher au nez de la pile électrique qui partait dans une série de rappels et de reproches qu’il n’avait nullement envi d’entendre. Il savait ce qu’il avait à faire. Il n’avait pas besoin qu’on lui dise. Bref, suivant le trafic. Cependant, il ne pourrait se rendre au parc. S’aérer l’esprit. Goûter cet instant de liberté qui était si rare, il devait bien l’avouer. Il faut dire qu’il ne se laissait guère de temps à des instants de détente. Perte de temps à son goût, même si cela est fortement apprécié. Le brun n’était pas du genre à se laisser glisser dans le plaisir ou tout bonnement s’accorder un peu de bon temps. Il préférait se borner dans cette vie qu’il s’était construite. Même si cela signifiait morosité, froideur et parfois ennui. Un mal pour un bien. Une survie dans le monde dans lequel il évolue. Avec ses soucis, ses pensées, et surtout un blond trop dynamique pour être vrai.

La voiture sortit enfin de ce bouchon qui semblait ne pas en finir. Le brun tourna immédiatement à gauche pour s’engouffrer dans une petite ruelle. Appuyant sur l’accélérateur, il se dirigea directement vers l’appartement de Jens. Il avait déjà une bonne heure de retard. Il sentait pointer à l’horizon une migraine de reproche. La soirée allait être dure. Ou longue. Au choix. Dans les deux cas, Saï savait qu’il devait prendre son mal en patience. Après tout, il n’avait pas qu’à accepter ce dîner, connaissant par avance les conséquences. Conscient de ce qui l’attendait, il continua à conduire avec cette froideur qui faisait sa personnalité. Si bien qu’il arrive dix minutes après au pied de l’immeuble recherché. Il se gara avec facilité, avant de descendre et se diriger vers l’entrée du bâtiment. Il réalisa seulement à cet instant qu’il avait oublié l’entremet dans son frigidaire. Grognant quelque peu, il songea qu’il cherchait les ennuis parfois. Cependant, repoussant cela, il fit demi tour.

Il devait à présent acheter un dessert. Un truc au café de préférence. Saï ne mangeait que des choses au café. Bref, mains dans les poches, regard froid, il s’éloigna à pieds, à la recherche d’une pâtisserie encore ouverte. Ce qu’il trouva au bout d’une demi heure, deux rues plus loin. Sans plus attendre, il entra, et acheté le premier gâteau à base de caféine. Ce fut un Moka. Après avoir payé, il fit le chemin inverse avant d’enfin entrer dans l’immeuble, et monter au troisième avant de cogner. Il entendait déjà Jens et ses petites remarques l’air de rien. Dites au détour d’une phrase. Du genre : « - Tu es en retard. Tu avais dit une heure. A cause de toi mon rôti est trop cuit. ». Bref, des banalités qui allaient très vite le pousser dans ses limites. Enfin bon, il l’avait cherché avec son oubli. Juste leçon qu’il était certain de retenir. Plus jamais il n’oublierait un entremet chez lui. Il était dans cette pensée lorsque la porte s’ouvrit et que son regard sombre se posa sur une boule pleine d’énergie qui le happa vers l’intérieur.

*****


Jens, au coup sur la porte, sut qu’enfin SON Saï était enfin là. Il regarda la pendule, fit un rapide calcul, et sourit en songeant que protecteur préféré n’avait finalement pas autant de retard que prévu. Mais il comptait bien quand même lui faire une petite réflexion. Histoire que ce dernier lui soit redevable d’un autre dîner. Le blondinet avait tout prévu. Et le pire, dans tout cela, c’était que cela marchait à chaque fois. Enfin presque. Bref, tout souriant, il alla ouvrir la porte. A peine vit-il son brun préféré, qu’il l’attrapa par le pan de son manteau pour l’entraîner à l’intérieur de la pièce. Il ferma ensuite derrière lui à double tour, avant de se tourner, tout sourire, devant son protecteur et incliner doucement la tête sur le côté. Son Saï était là, la soirée pouvait enfin commencer. Et dire qu’il avait osé le prendre pour un tueur. Lui, ce brun… Non… Vraiment parfois, il devait arrêter de penser à des idioties pareilles.

- Ah ! Enfin te voilà. Tu as vu l’heure ? Heureusement que je te connais bien et que je n’ai pas mit la viande à cuir trop tôt. Ce soir, gratin de pattes avec des côtelettes de veaux. J’espère que tu aimes ça. Sinon ? Tu as pensé au dessert ? Il le faut, car moi je n’en ai pas prit. C’était ta tâche. Et… »

Jens ne put finir son monologue car il réalisa qu’il parlait joyeusement à un mur. Saï ayant mystérieusement disparu pour laisser place à un vide. Un point d’interrogation apparue au dessus de la tête du blond, alors que le brun lui, avait ôté ses chaussures pour aller ensuite à la cuisine et déposer la pâtisserie. Il regarda en même temps ce que Jens avait préparé. Quelque chose de simple. Parfait. Il ne tenait pas à plus. A cette pensée, il se servit un verre alors qu’un certain journaliste entrait dans la pièce à son tour. Un journaliste qui ne semblait pas content. Si on se référait au contenue de ses mots, et l’intonation donnée à sa prise de parole. Et voilà, ça recommençait. Franchement, comme s’il avait besoin de ça, après un de ses travails.

- Mais tu pourrais m’écouter quand je parle. En plus d’être en retard, tu es très impoli. Alors que moi je me suis donné tellement de mal. Tu étais où d’abord ? Et puis comment ça ce fait que tu étais dans les embouteillages ? Tu habites pourtant au centre ville… » S’exprima avec un peu d’énergie Jens sur le coup.
- Il y a du café de fait ? »

Ce fut la seule prise de parole de Saï qui ne tenait franchement pas à entrer dans une discussion animé avec cette pile électrique. D’ailleurs, la requête marcha puisqu’on se retrouva avec un blond qui attrapa une tasse, et qui prit le café encore tout chaud pour servir son protecteur rien qu’à lui. Et voilà comment détourner le sujet réprimande sur le sujet café. Café que Saï attrapa et dégusta avec un plaisir bien camouflé. Bien qu’entrecoupée d’un nouveau blabla made in Jens. Et dire que la soirée ne faisait que commencer…

- Alors ? Il te plait ? Tu sais je l’ai fait venir de Colombie rien que pour toi. Il parait que c’est le meilleur. J’ai aussi prit du cappuccino. Pas de Colombie. Mais j’ai goûté et je le trouve vraiment très bon. Alors ? Tu aimes ? » Insista t’il avec un sourire bien digne de lui.
- Oui. Parfait. » Grommela le brun tout en quittant la cuisine pour rejoindre le salon, toujours suivi de sa pile électrique.
- Vraiment ? » Interrogea le blond vraiment satisfait de la réponse. « - Alors tu vas adorer la suite. Enfin, je parle de la glace digestive que j’ai fait avec tout l’amour que j’ai pour toi. Au fait, alors ? Tu étais où pour te retrouver ensuite dans les bouchons ? Tu devrais savoir qu’à cette heure-ci c’est toujours l’heure de pointe voyons. » Fit-il avec un ton plein de réprimande.

Ayant passé l’âge des réprimandes depuis bien longtemps, Saï préféra couper court à tout cela, puisqu’il s’installa dans un fauteuil et garda le silence. Comme toujours dans ce genre de situation. Sirotant son café, avec calme et froideur, laissant Jens se calmer, si tenté il pouvait se calmer. Là était une toute autre histoire. Allumant la télévision, il tomba sur une chaîne d’information. La laissant, il les écouta avec un sérieux qui ferait froid dans le dos. Surtout qu’on parlait d’une affaire qui l’intéressait. D’un certain meurtre à la plume noire. Ils avaient donc trouvé le corps. Plutôt rapide. Saï n’avait pas prévu si tôt, mais cela était sans importance. L’important était l’information principale. Le meurtre ressemblait à tous les autres. Pas d’indices, aucunes empruntes. Le seul hic à cela, c’est qu’il n’y avait pas de plume. Impossible. Il était certain qu’il en avait laissé une. Saï grogna en songeant que quelqu’un l’avait suivit sur son lieu de « travail » et que cette dite personne avait prit sa signature. Il avait donc un pisteur…

N’aimant guère cela, il laissa passer un grognement. Grognement qui fut remarqué par Jens qui le fixa, alors que lui-même regardait les informations, tout en se souvenant de la plume jumelle qui était cachée dans le fond d’une boite, dans une salle connue de lui seul. Il regarda un long moment son protecteur, estimant, réfléchissant, se souvenant. Non… Ce n’était pas possible. Son Saï n’était pas un tueur. Bon un peu beaucoup grognant. Il ne montrait pas beaucoup de sentiments humain. Mais il était gentil. Il veillait sur lui. Sans jamais rien demander en échange. Son Saï était juste quelqu’un de fermé, de solitaire. Son ours mal léché. Pas un tueur. Pourtant… Oui, pourtant. Il avait déjà tué devant lui. Dans leur enfance. Quand on lui voulait plus qu’une simple prise de parole. Il y avait aussi ce grognement. Cette réaction devant la plume qu’il avait dérobé. Perplexe, Jens ne savait plus sur quel pied danser. Que croire. Et surtout comment traduire toutes ces informations qu’il avait en mains.

- Saï ? » Finit-il par dire, décidant de laisser au temps le loisir de lui donner sa réponse. « - Quelque chose ne va pas ? C’est à cause de ces meurtres ? Tu sais, je pense que cet homme doit tuer au contrat. Tu sais, comme dans les films de mafia. Mais, il veut se distinguer, mettre son emprunte sur ces crimes. Alors il laisse une plume noire. D’ailleurs, c’est étrange, elle ressemble à tes plumes. Tu sais, celles que tu collectionnais quand nous étions encore à l’orphelinat. »
- Hm… Si tu le dis. De toutes façon, ces plumes je ne les ai plus depuis longtemps. » Coupa Saï avec un mensonge qui se voulait surtout voulu.

A ces mots, le brun se redressa et laissa Jens à ses questions. Il se doutait que le sujet ne se clôturerait pas là. Mais pour le moment, il l’avait clos. Il se dirigea d’ailleurs vers le balcon, sa tasse à la main, pratiquement vide. Il s’accouda sur le rebord et fixa la vue, silencieux. Il réfléchit à la scène de son « travail ». Il n’y avait personne, il était certain, mise à part les hommes de main. Serait-ce après qu’il serait arrivé ? Il devait déjà donc être entrain de s’engouffrer dans les embouteillages. Pas bon… Vraiment pas bon. Il était dans cette idée lorsque Jens le rejoignit, l’air inquiet. Le brun se tourna vers lui, juste à temps pour entendre sa question.

- Saï ? Ca ne va pas ? Tu es étrange ce soir. » Demanda t’il un peu inquiet sur le coup.
- Tout va bien. » Soupira Saï, tout en rentrant à l’intérieur. « - Juste un peu de fatigue. Si nous mangions à présent ? Ca ira mieux après. » Termina t’il pour le rassurer, et surtout avoir la paix.

A ces mots, il rentra à l’intérieur, suivit d’un blond au regard inquiet et au sourire rayonnant.

- Oui, c’est vrai, il est tard, tu dois avoir faim. » Confirma t’il sans qu’on ne lui ait demandé avant de filer dans la cuisine et surtout se remettre aux fourneaux pour remplir l’estomac de son Saï adoré.

Il n’avait toujours pas de réponses à ses questions. Il ne comptait d’ailleurs pas abandonner. Mais pour le moment, il voulait croire son protecteur et surtout passer une bonne soirée avec lui. Protecteur qui d’ailleurs reprit sa place dans le canapé pour se remettre dans la télévision et cette fois-ci là, regarder un téléfilm américain, une enquête policière, histoire de ne rien changer à sa vie actuelle… Et le tout, en attendant un dîner qui promettait des questions par milliers.


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:08

Chapitre 04
Erreur de parcours



Jens tout en s’affairant dans la cuisine, jetait des coups d’oeils en direction du salon. Son protecteur adoré était sur le divan, occupé à visionner un téléfilm. Rien ne changeait. C’était là, une scène des plus anodine, une scène de la vie de tous les jours d’un couple, selon les idées d’un certain blond. Malgré tout Jens ne pouvait s’empêcher d’être inquiet, de se poser des questions. Saï ne paraissait pas être dans son état normal. Bien entendu il était à l’aise, ce n’était pas la première fois qu’il venait à l’appartement pour dîner, cependant cette soirée était spéciale. L’avait-il ressentit ? Etait-ce pour cela qui paraissait si comment dire ? Le blond avait un peu de mal à définir dans quel état d’esprit son brun à lui se trouvait. Il faut avouer que Saï n’était pas d’un naturel souriant et enjôleur. Il était plus à classer dans la section aussi bavard et accueillant qu’une porte de prison. Il faut reconnaître que Jens abordait toujours les sujets sur lesquels son ami n’avait aucun désire de s’étendre. Pourtant le blond avait l’étrange sensation que le brun devenait nerveux chaque fois qu’il abordait un sujet pointilleux, tel que le mystérieux tueur à la plume noir. Si le brun continuait ainsi il allait finir par penser que sa folle théorie n’était aussi dénuée de sens que l’on pouvait croire.


- Que suis-je en train de faire là ? Il faut vraiment que je cesser de jouer au détective moi et que j’arrête de penser à tout cela je vais finir par avoir des ennuis »

A l’avenir il était préférable qu’il se montre un peu plus prudent et qu’il surveille ses paroles. Se serait une catastrophe si le brun apprenait qu’il menait sa propre enquête concernant le mystérieux tueur à la plume noire. Il serait d’avantage mortifié s’il apprenait qu’il s’était rendu sur le lieu d’un crime et avait dérobée la seule pièce à conviction valable. Il préférait ne pas imaginer ce que lui ferait Saï…

Tout disposant les côtelettes de veaux sur un grand plat, Jens réfléchissait. Le cerveau du blond était en constante fonction. Et apparemment il faisait mentir le dicton sur les blonds. Mais ce n’était vrai qu’à moitié puisqu’il arrivait qu’il se comporte réellement comme tel. Cette soirée devait être la première d’une longue série. Les dîner en tête à tête avec Saï il pouvait le compter sur les doigts… Ce devait être une sorte de prologue à leur future relation qu’il souhaitait plus poussée. Jens était un incorrigible rêveur et un incontrôlable romantique.
Après avoir sortit le gratin du four où il l’avait mit à réchauffer le blond posa le tout sur le plan de travail, tout en continuant à réfléchir à la manière la plus efficace d’introduire le sujet qui lui tenait à cœur. Son gratin dans une main, le plat de côtelettes dans l’autre il pénétra dans la salle à manger et les disposa sur la petite table ovale où étaient déjà disposés les couverts de manière fort harmonieuse. Tout avait était fait pour une soirée romantique…

- Nous allons pouvoir passer à table, laisse donc ton film et vient. » Ordonna presque Jens tout joyeux. « - Hum, une bonne bouteille de vin aurait largement agrémenté ce repas, mais monsieur ne bois pas. Reprocha t’il discrètement en se tournant vers lui. « - C’est d’ailleurs une très bonne résolution. » continua t-il en se rattrapant quelque peu.

Le blond se lança alors dans un discours sur les méfaits de l’alcool, en passant par l’accoutumance au café. Propos qui firent le brun se lever en grognant. Pourquoi était-il aussi dynamique ? Où se trouvait le bouton mute sur Jens ? Le blond continua dans sa tirade, jusqu’à que le brun l’interrompt en lui administrant une magistrale tape derrière le crâne, et lui ordonne de se taire et de passer à table.

- Mais euh ! Qu’est-ce que j’ai encore fait ? Tu ne m’écoutes jamais lorsqu’il s’agit de sujets sérieux. » Gémit-il en se massant l’arrière du crâne.

Pour Jens tout était matière à entamer des conversations philosophiques et à introduire des sujets sérieux. Du moins selon le code Jens…

- Si tu continues, pas de dessert ! » Le menaça Jens. « - Saï je suis en train de te parler. » Fit-il remarquer. « - Vas-tu m’écouter ? » S’écria le blond. « - Je… »

La suite demeura coincée au fond de sa gorge en voyant l’expression du brun. Il avait le visage fermé et le fixait avec une certaine animosité. Qu’avait-il dit ? Qu’avait-il fait ?

- Pourrais-tu m’expliquer ceci ? » Hurla Saï qui s’était redressé et marchait à grands pas en pointant un doigt accusateur vers lui.
- De quoi es-tu entrain de parler ? Il me semble que nous devons passer à table. » Fit remarquer le bond qui ne paraissait pas le moins du monde alarmer par la lueur qui était apparue dans le regard du brun.
- Où as-tu eut ceci ? » S’écria Saï, en montrant le tablier à son effigie.

Jens ouvrit de grands yeux surpris et baissa les yeux dans la direction que montrait le doigt accusateur. « Le tablier », il l’avait complètement oublié. Le blond n’avait pas pu résister. Malgré le danger d’un tel acte, il s’était rendu dans un magasin spécialisé et s’était fait faire ce tablier à l’aide d’une photo prise en cachette. Tout en sachant que si le brun le découvrait il le tuerait. Dans son empressement, sa joie, son euphorie, son bonheur d’être enfin seul avec celui qu’il aimait de toutes ses forces, il en avait oublié « le tablier secret ».

Qu’allait-il bien pouvoir lui dire ? Quelle excuse allait-il inventer ? Avait-il besoin d’inventer quelque chose ? Pourquoi ne pas lui dire la vérité ? Mais quelle vérité ? Comment lui expliquer la photo ? Une explication en entrainerait une autre et il lui faudrait également parler de la pièce secrète de sa maison ? De son passe temps du moment : la poursuite de tueur mystérieux.

- Il me semble t’avoir posé une question ! Pourrais-tu m’expliquer cette chose ? Et surtout de quelle manière es-tu parvenu à obtenir cette photo ? » Interrogea t-il de très mauvaise humeur.

La belle soirée était sur point de tourner au vinaigre. A quoi avait-il pensé ? Depuis le temps qu’il possédait ce tablier. Pourquoi avait-il fallu que Saï découvre se présence aujourd’hui ? Quelle malchance !

- Saï, ce n’est qu’un tablier. » Fit remarquer innocemment le blond. Cherchant une solution afin de régler le problème et d’éviter que cette soirée ce termine en queue de poisson.
- Jens, je ne suis pas d’humeur. Où t’es-tu procuré cette photo ? » Questionna t-il sur un ton qui n’admettait aucune mensonge.
- C’est une photo que j’ai prise il y a très longtemps tu sais. Qu’y a-t-il de mal ? » Demanda t-il, jouant les victimes.
- Tu oses demander ce qu’il y a de mal. Jens connais tu le sens de ces mots, privé, personnel ? Tu t’es permis de me prendre en photo sans mon accord. » Maugréa le brun qui commençait à sérieusement s’impatienter. « - Comment les as-tu prises et quand ? Et je veux la vérité. » Ordonna t-il.
- Je n’en ai prit qu’une seule. » Mentit effrontément le blond. « - Et cela date de très longtemps, pourquoi es-tu si furieux ? » Interrogea Jens qui ne paraissait pas comprendre qu’il avait encore une fois fait une bêtise.

Etant donné l’état d’esprit du brun. Il était plus sage d’éviter de lui dire qu’il s’était constitué tout un album, qu’il possédait de nombreuses photos prises sur le vif en des instants les plus anodins. Il savait pertinemment ce que le brun allait en faire. Hors de question de laisser Saï s’emparer de son trésor et d’en faire des confettis.

- Tu sais parfaitement que je déteste que l’on me prenne en photo. » S’écria t-il. « - Comment as-tu osé faire fabriquer cette chose. Jens ! » Hurla presque Saï.

Le blond eut un mouvement de recule. Les carottes étaient apparemment cuites pour lui.

- Mais Saï, ce n’est qu’une manière de t’avoir auprès de moi, tu es si souvent absent. Tu sais à quel point je t’aime. » Commença le brun, en faisant des yeux de chat peinés.
- Combien de fois vais-je te répéter que je ne suis pas ce genre d’hommes. Il n’y a et n’aura jamais rien entre nous, nous sommes des amis de longues dates. » Souligna t-il en se massant les tempes.

Saï sentait les maux de têtes poindre à l’horizon. Pourquoi avait-il accepté ce dîner ? Il était tout à fait conscient de ce qui l’attendait. Il connaissait les mimiques, les manières, les pièges que lui tendait le blond afin de parvenir à ses fins et il savait à chaque fois comment s’en tirer. De quelle manière détourner une conversation lorsqu’elle devenait embarrassante. De quelle manière remettre les pendules de Jens à l’heure lorsqu’elles se déréglaient. Comment réfréner les débordements de blond sur dynamisé, mais ce soir le blond avait un peu poussé le bouchon, avec cette photo et ce tablier. Il le connaissait pourtant. Le brun poussa un soupire. Pourquoi lui ? Saï fut saisit d’un violent désire de frapper son vis-à-vis. Il ne faisait que des bêtises et en plus il en était fier.

- Jens… » Commença le brun d’une voix froide. « - Donne-moi immédiatement cette photo. »
- Mais euh… » Commença le blond. « - Pourquoi faire ? Ce n’est qu’une photo, je n’ai rien fait de mal. » Couina t’il avec plainte.
- Je ne le répéterais pas deux fois, j’exige que tu me remettes cette photo sur le champ, ainsi que les négatifs. » Annonça t’il d’une voix froide.

Ne jamais rien laisser au hasard avec le blond. S’était la devise de Saï. Son regard du brun était devenu glacial. Jens l’avait rarement vu ainsi, du moins pas depuis l’orphelinat. Pourquoi s’emportait-il pour une simple photo ? Qu’avait-il fait de mal ? Le blond ne voyait jamais ses erreurs, il ne réalisait jamais qu’il faisait mal. Tout ce qu’il entreprenait était dicté par l’amour qu’il éprouvait pour le brun et pour lui cela suffisait à excuser son comportement. Penaud, le blond se dirigea vers le fond de la salle où se trouvait sa chambre, il y pénétra et en ressortit quelques secondes plus tard. Dans sa main on pouvait observer un cadre décoré de jolis petit chats à l’intérieur duquel il avait placé la photo de Saï. Il était rare que le brun lui rendre visite sans l’avoir prévenu au préalable, de plus Saï ne risquait pas de mettre les pieds dans sa chambre avant des décennies, donc le risque qu’il découvre un jour cette photo avait été réduit à zéro. Tel un gamin prit en faute il s’avança vers le brun en colère et lui tendit l’objet du délit. Ce dernier attendait Jens près de la table, une expression indéfrisable sur le visage.

- De mieux en mieux. Tu l’as encadré ? » Hurla Saï. « - Où sont les négatifs ? »
- Il n’y en a pas c’est un exemplaire unique. » Mentit le blond encore une fois, une expression de sincère tristesse sur le visage.

C’en était beaucoup trop pour lui. Jens ne cessait de le poursuivre, de s’imposer, ça il pouvait admettre, il avait du mal à comprendre ce que le blond trouvait de si particulier en lui. Il était un être solitaire, taciturne. Cependant Saï acceptait son affection tant que cela ne devenait pas embarrassant. Il ne cessait de commettes erreurs et gaffes l’une sur l’autre pourtant il lui pardonnait, enfin pardonner était un bien grand mot. Néanmoins il ne s’y arrêtait pas trop souvent. Il faut avouer que Saï n’avait pas d’amis, de fréquentations, et ce, depuis l’orphelinat. En grandissant cela avait continué ainsi et dans le métier qu’il exerçait il était hors de question d’espérer avoir une vie normale. Jens était le seul qui l’acceptait tel qui l’était et qui l’idéalisait également et le seul que Saï tolérait. Le blond était parvenu sans faire de bruit à se rendre indispensable, comme Saï aimait son café, il tolérait le blond malgré les erreurs qu’il ne cessait de commettre au nom de l’amour et de son innocence…

- Je désirais juste quelque chose de toi. » Informa le blond avec une petite moue. « Qu’y a-t-il de mal ? » Demanda t-il en faisant une mine d’enfant à qui l’on vient de reprendre son jouet préféré.
- Tu oses me demander ce que tu as fait de mal ? Jens ! Je me demande parfois s’il y a une cervelle sous cette masse de cheveux blonds. Ce que tu as fait est mal et tu le sais. » Hurla t-il en faisant de grand gestes.

Le brun était si furieux qu’il en oublia qu’il tenait encore le cadre dans sa main. Sans doute était-ce mieux qu’il l’ait oublié. Jens aurait pu se faire assommé à coup de portrait de Saï.

- Ne pourrais-tu pas réfléchir avant d’agir de temps à autres ? Tu n’es plus un enfant tu as quand même vingt deux ans. Quand vas-tu cessez de te comporter comme que si tu en avais que sept ? » Cria t-il en frappant, sans le vouloir le cadre sur le bord de la table.

Jens entendit des bruits de verres brisés avant de le voir, ceux-ci s’éparpillé sur le sol. Il entendit un grognement, tandis que le cadre lâché par Saï terminait sa course, sur le sol.

- Tu l’as brisé ! » S’écria le blond, en se précipitant vers le cadre en morceau et la photo fortement abîmée.
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:09

Le blond prit le cadre en morceau avec précaution, comme s’il s’agissait d’un précieux trésor. Pourquoi Saï avait-il fait cela ? Pourquoi s’était-il énervé pour une simple photo. Il n’avait rien fait de mal. Pourquoi ne pouvait-il pas avoir une photo de l’homme qu’il aimait. Cela se faisait non ? Le blond sentit une colère monter en lui. Qu’est-ce qui poussait le brun à se montrer aussi odieux envers lui ? Levant les yeux vers lui, bien décidé à lui dire ce qu’il pensait… Mais ce furent d’autres mots qui fusèrent de ses lèvres.

- Tu t’es blessé ! » Hurla t-il en lâchant de nouveau le cadre qui alla terminer d’agoniser de manière définitive au sol pour se précipiter vers lui et lui prendre la main.

Un éclat de verre, lui avait entaillé le dos de la main. Peut être n’était-ce qu’une éraflure mais en voyant le sang Jens s’inquiéta. Il ne s’émouvait pas à la vue d’un cadavre, cependant il suffit que Saï se coupe pour qu’il panique.

- Il faut te soigner. Je suis désolé, je n’avais aucun désir de te contrarier, je désirais juste que cette soirée soit spéciale pour toi comme elle l’est pour moi, du moins aurait du. » Fit-il piteusement.
- Ce n’est qu’une égratignure. » Coupa froidement le brun en se dégageant de l’étreinte du blond. « - Je suis parfaitement capable de me soigner seul. » Grogna t’il en se dirigeant vers la salle de bain.

Jens regarda le brun s’en aller puis baissa la tête. Quelle soirée particulière. Il avait tout gâché. Une fois de plus il était parvenu à transformer une magnifique opportunité en rien du tout. Il connaissait le brun, une fois sortit de la salle de bain, il prétexterait un mal de tête ou lui dirait tout simplement qu’il rentrait. La soirée romantique venait de s’achever avant d’avoir commencée. Il leva yeux vers les plats qui étaient en train de refroidir sur la table. Tout cela pour rien. Une fois de plus il avait fait fort, il avait réussit à dépasser les limites de l’acceptable dans la bêtise.

Tout était à refaire. Jamais Saï n’accepterait une nouvelle soirée de ce genre. Il faudrait déjà que le brun veuille bien lui pardonner pour le tablier et la photo. Connaissant Saï, il risquait d’avoir des cheveux blancs avant que cela n’arrive. Jens renifla comme un gamin malheureux pourtant il n’éclata pas en sanglot. Il ne pleura pas. Non, il était juste furieux, furieux contre lui-même et son insouciance. Son détachement face à certaine situation pouvait bien lui avoir coûté la relation privilégiée qu’il entretenait avec le brun…

Brun qui d’ailleurs s’était enfermé dans la salle de bain dans l’espoir de quérir un peu de paix dans tout cela. Il savait que la soirée serait tumultueuse, qu’il y aurait une ou deux catastrophes. Mais là, ça avait atteint un paroxysme inenvisageable. Pourtant, ce n’était pas faut de connaître le blond. Saï grogna à cette pensée, tout en passant le dos de sa main sous l’eau froide. Une photo de lui. Non mais franchement. C’était la pire chose que Jens pouvait faire. Cela semblait peut-être exagéré comme réaction, mais ça avait tout son sens quand on savait le métier réel de Saï et que donc, passer comme l’homme invisible était bien que mieux, que top modèle pour blondinet en manque de câlin. Bref, le tueur n’appréciait vraiment pas cette situation. Cependant, la salle de bain, son isolement plutôt, le calma. Inutile de faire un meurtre pour cela… Bien que… Enfin, passons… Arrêtant le sang qui ne coulait pas non plus avec déraison, il fit un pansement rapide et finit par sortir des lieux. Il devait affronter la tornade blanche à nouveau. Non pas qu’il le désirait, mais maintenant qu’il était là. En plus, il avait si faim qu’il pouvait manger un bœuf en entier s’il le voulait.

A peine fut-il dans la pièce principale, que son regard bleu tomba sur un Jens qui ne semblait pas, comment dire, bien joyeux. Peut-être avait-il enfin compris qu’on ne s’immisce pas dans la vie de quelqu’un sans lui demander son avis avant ? Mais de cela, Saï en doutait. L’espoir n’était pas un sentiment que le brun ressentait. Le fixant un long moment, restant à deux pas de la porte de la salle de bain, il finit par se mettre en mouvement et venir rejoindre la table de la salle à manger. Après s’y être assit, il prit la parole. Enfin… Coupant ce silence mortuaire qui commençait réellement à s’installer.

- As-tu l’intention de dîner à terre ? » Grogna le brun.

Jens qui était toujours au sol, prostré, maudissant son crétinisme et le destin qui selon lui était responsable du fait que cette soirée était complètement gâchée. Le reporter était cependant plus à blâmer que le destin. Relevant lentement la tête, il fixa son vis-à-vis, une lueur de surprise dans les yeux. Il ne rêvait pas, Saï était revenu. Il n’avait pas quitté l’appartement en claquant la porte comme en criant. Finalement tout n’état pas perdu si le brun lui adressait la parole. Peut être que Saï ne lui en voulait plus. C’était bien entendu bien vitre sauter aux conclusions, surtout lorsque l’on connaissait Saï Ryura comme le connaissait le blond. Jens admettait que peut être il y était allé un peu fort vu le comportement de son ami, la photo et le tablier étaient très mal passés. Pourtant Jens n’était pas tout à fait décidé à admettre qu’il avait commis une erreur. Une photo prise en tout innocence ne justifiait que le brun entre dans une telle colère. Après tout il n’était qu’un être humain. Il avait juste suivi un désir, celui d’avoir un souvenir de l’homme qu’il aimait. Il ne voyait vraiment pas de mal à ce qu’il avait fait. Malheureusement le tueur n’était pas du tout de l’avis du blond.

- Saï… » Commença le blond. « Tu… »
- Qu’y a-t-il encore ? » Interrogea le brun en lui jeta un regard noir.

Jens sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. Saï n’était pas encore calmé et ne se trouvait certainement dans de bonnes dispositions afin de pardonner. Jens aurait du comprendre le message, ce regard aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Apparemment ce dernier était certain de connaître parfaitement Saï et de parvenir à arranger les choses avec de simples excuses, aussi maladroites fussent-elles.

- Je… rien… » Soupira t-il en se levant tout en se dirigeant, la tête basse, vers la table comme un enfant prit en faute et à qui l’on venait de faire un sermon.

Le reporter après sa grosse bêtise, et surtout d’après la réaction du brun s’était imaginé que ce dernier quitterait simplement l’appartement et qu’il ne le reverrait jamais plus. Pourtant il se trouvait là, devant lui à se servir des pattes qu’il lui avait amoureusement préparé. Tout espoir n’était donc pas perdu, il avait encore une chance de rattraper cette soirée qui, à proprement parlé, était complètement raté. Pour être tout à fait franc, jamais une soirée passée en compagnie de son ami ne s’était bien terminée. Et pourtant, à chaque fois cela le surprenait. Ce fut donc plein d’espoir que le blond, après s’être assis, qu’il fit le service, tout en demeurant un bon moment silencieux.

L’atmosphère commençait à devenir vraiment pesante. Jens, d’un naturel dynamique, avait, semblait-il, perdu sa vitalité. Quand à Saï, il demeurait égal à lui-même, sombre, froid, silencieux, mangeant calmement. Si ça continuait il allait l’ignorer pendant tout le dîner et s’en irait sans lui avoir adressé un seul mot. Jens soupira. Pourquoi fallait-il qu’il s’arrange toujours, lorsque tout allait bien, pour tout faire basculer dans le chaos ? Qu’est-ce qui le poussait à se montrer irresponsable ? S’il le savait, il ferait en sorte, au moins en apparence, de tout faire pour ne plus faire de telles erreurs. Après une grande inspiration, il leva les yeux vers Saï. Saï qui bien entendu ne le regardait pas. Et se lança dans l’espoir d’amoindrir tout cela…

- Est-ce à ton goût ? » Demanda t-il timidement.
- Hum, cela se laisse manger. » Répondit évasivement le brun, sans daigner le regarder.
- Tant mieux si ça te plait. » Répondit Jens un peu déçu.

Il poussa un soupire. Il aurait quand même pu lui faire un compliment. Après tout, il lui avait préparé ce repas avec amour. Décidément, Saï ne lui facilitait pas la tâche pour tenter de renouer le dialogue. A ce train là, il allait finir la soirée en fixant sans un mot. Mais c’était mal connaître le blond que de penser qu’il allait abandonner si facilement. Il avait déjà eut à faire à plus forte tête et son tueur il le connaissait sur le bout des doigts. Il finirait pas trouver la faille.

- Veux-tu un peu de jus ? » Interrogea t-il de nouveau. « C’est un nouveau parfum que j’utilise. Je dois dire que je suis tombé dessus par hasard. Un mélange de jus d’ananas avec du lait de coco et d’autres parfums. C’est délicieux, tu devrais essayer. » Lui conseilla Jens avec un certain espoir de couper court à cette scène plus que pesante.
- C’est inutile d’argumenter de la sorte, je préfère un verre d’eau. » Coupa froidement le brun, brisant net l’élan du blond.
- Très bien de l’eau alors. » Soupira t-il en tendant sa main vers la bouteille d’eau minérale.

Il fut cependant devancé par un brun.

- Je suis parfaitement capable de me servir seul. »

Saï avait la bouteille en main et était entrain de la déboucher et se servir. Chacun de ses gestes étaient froids, mais mesurés. Jens le remarqua, et se souvint à quel point son brun était quelqu’un d’intriguant, mais qui attirait le respect et parfois la culpabilité.

- Je suis désolé. » S’excusa le blond en soupirant. « Tu sais, je n’avais aucune mauvaise pensée en prenant cette photo. Je ne pensais pas à mal. Je tenais simplement à garder une partie de toi prêt de moi. Tu me connais, je suis ainsi. J’agis et je réagis à l’instinct, sans parfois penser aux conséquences. Je suis vraiment désolé. »
- Silence ! » S’exclama Saï, son regard s’étant fait beaucoup plus dur. « C’est beaucoup trop facile de demander pardon. Chaque fois le scénario est identique. Tu provoques ta catastrophe, ensuite tu arrives avec tes yeux d’innocents, tes piteuses excuses et le tour est joué, tout est pardonné. Cette fois-ci il n’est pas question de t’excuser. Jens, tu vas devoir assumer les conséquences de tes actes. »

Jens cru que le monde venait de lui tomber sur la tète. Saï refusait de lui pardonner. Non c’était impossible. Jamais le brun ne lui avait refusé son pardon. Ils s’étaient de nombreuses fois trouvés en conflit. Le plus souvent en raison de bêtises du plus jeune. Mais le brun lui avait toujours accordé son pardon. Pourquoi ce soir la lui refusait-il ?

- Mais pourquoi Sai ? » Demanda Jens comme si on venait de lui annoncer la fin du monde.
- Pose toi la question Jens Arthwiller. Réfléchit à ce que tu as fait et peut être trouveras-tu la réponse. Maintenant mange. » Termina t’il avec la même attitude qui faisait qu’il était lui.

La mort dans l’âme, le blond commença à manger sans appétit. Qu’allait-il leur arrivé ? Avait-il définitivement brisé leur amitié ? Tout cela à cause de cette maudite photo ? Il ne voulait pas y croire… Non, pas d’une façon aussi idiote !

- Que vas-tu faire Saï ? Vas-tu me quitter ? » Demanda t-il avec la ferme intention de savoir ce qui va arriver par la suite. « Après tant d’années, tant d’épreuves notre amitié va-t-elle brusquement prendre fin ? »

Malheureusement aucune réponse ne vint ni dissiper ni confirmer ses craintes. Saï était en mode grognon fermé. Tout ceci n’augurait rien de bon pour l’avenir sentimental du blond amoureux. Vraiment rien…

*****


Tout était calme. La nuit était tombée sur la ville, et l’infernal brouhaha des véhicules dans les embouteillages avait cessé depuis deux heures déjà. Le brun venait de rentrer chez lui. Il avait eut une journée tranquille, sans ennuis, sans rencontre hasardeuse, sans Jens en fait. Il n’avait d’ailleurs pas vu ce dernier depuis presque un mois déjà. Depuis ce dîner photo qui avait été la goutte de trop dans l’acceptable de Saï. Il lui avait donné pour consigne de réfléchir à tout cela. Fini de manger. Et finalement avait quitté les lieux sans rien ajouter. Il était peut-être parti sans la moindre politesse, mais cela restait lui. Et il ne regrettait rien. Ce fut donc dans ce silence que le tueur était installé dans son fauteuil de cuir noir, non loin de la fenêtre. Il avait un livre en main et laissait le temps s’écouler seul. Ce fut le bip d’un nouvel e-mail qui coupa cette scène. Lentement, il posa alors son livre avant de se diriger vers son portable, et ainsi lire le contenu du message.

‘Rendez-vous à vingt deux heures au vieux port. Un nouveau contrat.’

Il n’eut rien d’autre en information. Et cela était sans importance. Après tout, c’était toujours ainsi. Il se leva donc, effaça correctement toute preuve de ce mail. Ce, après avoir envoyé en fichier joint, une plume de colombe noire, pour réponse positive. Et alla prendre une douche. Il avait une heure devant lui. Il devait donc se préparer. Ce qu’il fit avant de se mettre en route, vêtu d’un pantalon, d’un col roulé, tout deux noirs, tout en attrapant son long manteau qui cachait à présent son holster et son petit calibre avec une facilité plus que suspecte. Ce fut dans une attitude silencieuse, qu’au volant de sa voiture, il avait prit la direction du port…

*****


- Le message a été lu et nous venons d’avoir une réponse patron ! »
- Bien… positive je présume ? »
- Oui. Comme vous l’aviez prévu. »
- Parfait, nous allons bientôt manger de la Colombe Noire ce soir. Il est temps de se débarrasser de ce tueur qui m’a fait perdre trop de contrat. »

L’homme se leva et s’alluma une cigarette. Il fixait la ville, derrière sa vitre, dans son bureau au dixième étage. L’homme derrière lui le fixait toujours, un poil inquiet. Il se demandait où tout cela allait le conduire. Cependant, il fut sorti de ses pensées par son patron qui reprenait la parole.

- Fait comme nous avons prévu. Préviens journaliste et police que le célèbre tueur à la plume noire sera au port à vingt deux heures ! »
- Bien patron. » S’inclina l’homme avant de quitter la pièce pour mettre les ordres à exécution.

*****


Jens était chez lui, à se lamenter sur la photo de son protecteur adorer, le combiné de téléphone dans une main, entrain de répéter des excuses qu’il connaissait par cœur, tellement il l’avait répéter, quand on téléphone sonna, lui faisant faire un bon de dix mètres. Se remettant de ses émotions, il fixa son téléphone portable avec le secrète espoir qu’il s’agissait de son Saï adoré qui finalement lui avait pardonné. Cependant, il fut fortement déçu quand il décrocha et découvrit qu’il ne s’agissait que de son journal qui l’envoyait sur le port. Il manqua de leur raccrocher au nez quand le mot Colombe Noire, enfin les mots, résonnèrent en son oreille. Bon, il n’était là que pour prendre les photos, un vrai journaliste écrira l’article, mais il s’en moquait. Ce soir, à vingt deux heures, il aurait le dernier élément pour son enquête secrète. Il verrait le vrai visage de ce tueur aussi énigmatique qu’invisible pour tous.

- C’n’est pas vrai ? Je n’y crois pas ? »

Le blond se leva avec une vitesse impressionnante et raccrocha au nez de son patron, tout en l’informant tout de même qu’il sera là à l’heure. Il fila droit dans la salle de bain, se lava et opta pour une tenue tout ce qu’il y a de moulante mais parfaite pour se dissimuler. Il fut prêt assez vite. Attrapa sa veste, son appareil photo, assez de pellicules pour couvrir trois mariages et ses clefs de voiture. Voiture qu’il rejoignit avec rapidité. Et le voilà en route vers le vieux port, grand sourire aux lèvres.

- C’n’est pas vrai… Je vais enfin le voir. Je vais savoir ! »
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:09

Il avait encore en tête les deux plumes dans sa boite secrète. Ses questions étaient de plus en plus présentes. Il fallait qu’il ait des réponses. C’était plus fort que lui. D’ailleurs, il réalisait que plus il se rapprochait, plus il avait une crampe à l’estomac. Comme quand quelque chose allait se passer mal. Il avait ce genre d’impression dans son travail. Le blond soupira en songeant que ça serait bien que ça arrive quand il s’agissait de son grincheux préféré. Réalisant que le temps n’est pas à Saï, il se baffa mentalement, tout en ressentant de plus en plus cette sensation de malaise.

- C’est bizarre. Ca n’arrive jamais avec autant d’intensité. Je dois me montrer prudent. Surtout que je me demande bien qui a bien pu savoir que la Colombe Noire allait être là, à cette heure précise. Tout ça est vraiment bizarre. »

Jens soupira à cette idée, pas du tout démotivé. Il s’inquiétait juste. Comme il s’inquiétait quand son Saï se blessait que ce soit une simple égratignure ou pire…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:09

Chapitre 05
Un piège à double tranchant...



Jens ne parvenait pas à croire que son fantasme le plus fou, afin après celui de vouloir mettre Saï dans lit, allaient enfin se réaliser. Il allait désormais pouvoir mettre un visage sur le nom de son tueur. Il ne serait plus le tuer à la plume noir à la physionomie mystérieuse. C’était un Jens particulièrement excité qui s’apprêtait à quitter l’appartement. Pourtant en saisissant les clefs de sa voiture le blond ne cessait de se poser des questions. Toute cette situation paraissait réellement étrange. Depuis combien temps poursuivait-il le tueur à la plume noir comme il l’avait surnommé ? A vrai dire il ne savait plus exactement. Le journaliste avait la sensation que cela faisait une éternité. Sans vouloir se vanter, il se targuait de le connaître assez pour dire sans la moindre hésitation que jamais son tueur n’aurait fait une telle erreur : laisser des indices susceptibles de l’identifier. Durant toutes ses nombreuses heures d’enquête, de recherches, pas une seule fois il n’avait laissé un indice qui aurait pu permettre de le reconnaître. Même ses plumes laisser afin de signer ses crimes refusait de livrer leur secret, dans ces conditions pourquoi aujourd’hui ? Etait-ce une réponse à sa curiosité ? Le blond aurait tant souhaité que cela soit le cas, malheureusement il avait réellement du à y croire. Le reporter qu’il était commençait à se demander si ceci n’était pas un canular.

- Heureusement que je t’ai retrouvé ma vieille. » Dit-il en tapotant sur le volant.

C’était une chance que le garagiste la lui ait remise. Il faut avouer que cette pauvre américaine, plus qu’ancienne en avait vue des vertes et des pas mûres avec ce blond sur dynamisé. Avec sa manière complètement « Jenesque » de conduire. Les bouches d’incendies et autres matériaux publiques n’étaient plus à l’abri avec lui. Le blond tenait réellement à son tas de ferraille comme l’avait surnommée ses collègues. Cette confiance venait du fait qu’il ne lui avait jamais fait défaut et ne l’avait en aucun cas trahi. Pour rien au monde il ne l’abandonnerait, même si celle-ci venait à tomber en ruine, il trouverait un moyen de la remettre sur pied.

Cet engouement pour cette vieille américaine pouvait paraître étrange, mais pas tant que cela si l’on se référait au fait que c’était grâce à Saï qu’il avait pu l’obtenir. Encore un souvenir de son brun préféré qu’il n’avait aucun désir de perdre. En regardant bien, sans le brun, il ne se serait jamais présenté au permis et n’aurait jamais songé à acheter une voiture. Les raisons en étaient simples. Premièrement le blond avait eut d’autres préoccupations, de plus ses finances ne lui permettaient pas de se les offrir. Malgré son air grognon, sa manière de constamment le rembarrer Saï s’occupait de lui. Il faut avouer que le fait qu’il ait été forcé à de nombreuses occasions de jouer les chauffeurs avait en quelque part motivé sa décision de le pousser à prendre son permis et s’acheter une voiture. Cependant pour un petit journaliste débutant tout juste dans le métier, ce ne fut pas chose facile, et une fois de plus le brun lui avait apporté son soutien. Finalement quelques soient les situations Saï était toujours présent. Bien entendu c’était avant qu’il ne fasse cette grosse bêtise et que le brun décide d’oublier momentanément qu’il avait un blond sur-dynamisé dans ses fréquentations.

Un mois venait de s’écouler depuis ce fameux dîner en tête à tête qui avait tourné au vinaigre, cela faisait trente jours que son brun adoré n’avait plus donné signe de vie. Le blond avait mille fois retourné la situation dans sa tête avant de réaliser qu’il était allé vraiment trop loin et que cette affaire ne s’arrangerait pas par de simples excuses. Il avait finit par comprendre que Saï ne reviendrait pas ainsi. Là, s’était apparemment la bêtise qui avait fait déborder le vase. Lorsqu’il comprit tout l’ampleur de la situation Jens s’était précipité sur le téléphone afin d’appeler son cher Saï et lui présenté de plates et sincères excuses, malheureusement ce dernier refusait de lui parler. Avant même qu’il tente de dire quoi que se soit il raccrochait.

Après plusieurs tentatives infructueuses, le journaliste comprit que Saï ne lui parlerait pas de si tôt et que de simples excuses ne suffiraient pas aussi sincères fussent-elles. Durant un mois, il avait tenté de le joindre, laissant des tonnes de messages larmoyant sur sa messagerie, qui apparemment n’avait possédait pas le pouvoir d’attendrir le brun, étant donné que pas une seule fois il ne l’avait rappelé. Finalement alors qu’il allait tenter une énième fois de le joindre, et ainsi lui présenter ses plus plates excuses qu’il connaissait désormais sur les bout des doigts après avoir les avoir maintes fois répétés, son portable coupa court à tout ceci. La nouvelle venait de tomber le tueur à la plume noir avait été repéré et son chef le chargeait de couvrir l’évènement. C’était vraiment une chance incroyable, mais Jens ne croyait pas à la chance ni au destin. La vie lui avait apprit que chaque événement qui se produisait avait toujours un aboutissement et surtout résultat d’une manipulation en quelque part. Que ce scoop lui tombe tout chaud dans les bras était franchement étrange, cependant il ne pouvait se permettre de rater une telle occasion… Malgré ses soupçons Jens était bien décidé qui était réellement ce tueur, même si pour cela il devait tomber dans un piège ou risquer sa vie. Au volant de sa voiture il avait le cerveau qui fonctionnait à la vitesse de la lumière.

- Si réellement cette information est exacte, il demeure tout de même des points de détails beaucoup trop évidents. Tout ce temps à exécuter son travail à la perfection, sans laisser le moindre indice et aujourd’hui une telle erreur. Non cela n’a aucun sens. » Murmura Jens, en klaxonnant une voiture qui paraissait faire du sur place devant lui.

Vraiment tout ceci sonnait faux. C’était beaucoup trop beau pour être réel. Tandis qu’il continuait à se diriger vers le lieu du rendez-vous, il sortit son portable et appuya sur une touche un numéro se composa immédiatement. Au bout de quelques secondes son interlocuteur décrocha.

- Salut grand chef, c’est moi. » Fit-il joyeusement. Pourtant son regard n’avait rien de rieur, et un pli soucieux barrait son front.
- Arthwiller pourquoi m’appelles-tu maintenant ? Que se passe t-il ? Es-tu déjà sur les lieux ? Je conseille de ne pas m’appeler pour me dire que tout ceci n’était qu’une farce ! » Menaça t-il son employé en hurlant.
- Non, je ne suis pas encore suicidaire. » Dit-il en éloignant légèrement le téléphone de son oreille. « J’avais juste besoin de renseignements. Je suis perplexe. Cela concerne l’information que vous avez reçue. De quelle source la tenez-vous ? » Interrogea t-il.
- Pour qui te prends-tu Arthwiller ? Je ne suis pas un bureau d’infirmation. Crois-tu que je ne te vois pas venir ? Si je puis te donner un conseil c’est de te mêler de tes affaires. Contente toi de faire ce pour quoi je te paye. Ton travail consiste à prendre des photos, pas autre chose. Tu es photographe, pas journaliste, contente toi de la rubrique nécrologique. Le reste ne te regarde pas. » Coupa t-il assez méchamment.

Jens serra le volant. On ne lui donnait aucune chance de montrer son talent, comment voulait-on qu’il fasse ses preuves dans ces conditions. Il n’avait pas fait cinq années de journalisme pour s’entendre à chaque fois répéter de retourner à sa rubrique nécrologique. Respirant calmement, le blond prit sur lui afin de ne parler hurler sur son supérieur.

- La provenance de l’information ne risque pas de te servir à grand-chose. » Continua t-il à hurler. « Je te conseille de continuer à faire ce pour quoi je te paie si tu tiens à garder ton travail, ne tente pas de jouer aux héros. » Le menaça t-il.

Jouer les héros. Ce n’était pas du tout ce qu’il cherchait à faire, mais contrairement à certains, lui il réfléchissait. Et la conclusion de toutes ces réflexions aboutissait à une seule chose : tout ceci ne sentait vraiment pas bon. Il trouvait d’ailleurs un peu étrange que son chef n’ait pas cherché à vérifier l’information avant de lancer quelqu’un sur l’affaire.

- Chef je suis très sérieux. » Lui dit le blond d’une voix froide.

Il y eut un long silence au but du fil.

- Tu es réellement un petit emmerdeur, tu le sais Arthwiller ! Très bien. Nous avons reçu ce message, sur la messagerie de journal. Qui disait : si vous désirez connaître l’identité de la colombe noir, rendez-vous à vingt deux heures au vieux port.
- C’est tout ce que disait le message ? » Demanda Jens.
- Que voulais-tu qu’il dise d’autre ? » S’énerva le supérieur de Jens. « Tu t’imaginais qu’il allait nous laisser ses coordonnées également ? »
- Vous allez arrêter de hurler ! Je ne suis pas encore sourd. Je ne suis pas non plus un débutant, néanmoins vous ne trouvez pas cela étrange. Réfléchissez deux minutes. Le tueur à la plume noire est apparu en ville et a commencé son travail de faucheuse de la mort, pourtant jamais il n’a laissé le moindre indice, et même les plumes qu’il abandonnait derrière lui afin de signer ses crimes n’ont jusqu’ici apporter à la police aucun indice. Jusqu’à ce jour nul n’est parvenu à l’attraper, pas même à l’identifier ou ne serait-ce à mettre un nom sur son visage. Ne trouvez-vous pas un peu curieux que l’on nous le remette sur un plateau d’argent ? Cela ne vous met pas la puce à l’oreille ? » Interrogea le blond en hurlant presque. « Je sais que je ne suis qu’un petit gribouilleur à la rubrique nécrologique, toutefois je sais reconnaître un piège quand j’en vois un. Peut être que cette information est valide, cependant je sens que derrière cette proposition plus qu’alléchante se profile autre chose. »
- A trop vouloir avancer beaucoup plus vite que la musique tu risques de manquer un pas et de te retrouver au sol gamin. Un jour tu quitteras la rubrique nécrologique et tu feras des propres articles, cependant ne force pas les choses. » Sermonna l’homme en un conseille.
- Etes-vous sérieux ? » S’écria Jens tout joyeux oubliant sur le coup ses inquiétudes.
- Bien sûr que non ! » S’esclaffa le patron du blond en riant.
- Je vous déteste. Et j’espère que vous, vous étoufferez avec vos muffins. » Grogna assez vexé le blond plus que furieux.
- Petit... » Commença tout à coup son interlocuteur. « Fait attention à toi, si tu sens que la situation t’échappe ne tente rien de dangereux. L’assurance du journal nous revient déjà assez cher, je commence à en avoir assez de rembourser pour les dégâts que tu provoques. » Hurla presque son chef, camouflant une certaine inquiétude.
- Espèce de radin, et dire que je croyais que vous, vous inquiétiez pour moi. » Coupa t-il en lui raccrochant au nez. « Tu peux toujours parler, je sens que toute cette affaire est louche. Et si tout n’était qu’un piège ? Mais pourquoi voudrait-on piéger mon tueur ? » Soupira Jens.

Le tueur à la plume noire était son tueur. Parce qu’aussi vrai qu’il fantasmait sur Saï, il rêvait également à ce tueur. Sans se douter que les deux ne faisaient qu’une seule et même personne. Le blond continuait à réfléchir et il ne voyait que cette seule solution. Quelqu’un cherchait à nuire à son tueur et il n’allait pas laisser faire une telle chose. Le blond donna un brusque coup de volant afin d’éviter le camion qu’il roulait d’un peu trop près.

- Tout ceci n’est qu’un piège afin que l’on découvre le véritable visage du tueur et si le journal a été prévenu, la police également. Hors de question de laisser faire une telle chose. »

Jens appuya sur l’accélérateur tout en passant la vitesse.

- Allez ma belle, Nous devons être au rendez-vous avant notre tueur, si non il risque de tomber dans le piège qu’on lui a tendu et pour nous il ne sera plus question de le poursuivre. » Souffla t-il, en lançant la voiture à toute vitesse…

*****


Saï conduisait avec calme et froideur, comme pour chaque chose qu’il entreprend. Il avait un travail à faire, enfin pour le moment, un employeur à rencontrer. Il se concentrait pour ne laisser passer aucun sentiment, aucun indices quand à qui il est en réalité. Comme toujours, il restera dans l’ombre, parlant à son interlocuteur, sans se faire voir. Il aurait son arme de sortie. Le brun ne laissait jamais rien au hasard. C’est pour cela qu’il se dirigeait avec un peu d’avance sur les lieux. Histoire de les repérer et savoir où il mettait les pieds. Il était bien loin de se douter du piège qui se formait peu à peu autour de lui, mais il était un professionnel et n’agissait jamais comme un débutant. Que ce soit lors d’un contrat ou une rencontre avec le commanditaire. Pour lui, c’était la même situation et il ne comptait pas la changer. Cela lui avait permis d’être invisible jusqu’à maintenant. Être seulement le tueur à la plume noire, une légende sans visage, un tueur de renom.

Conduisant donc vers le port, il se répétait déjà chaque geste qu’il allait faire. Ce qu’il allait dire. Il n’oubliait rien. Et finalement le port se dessina à ses yeux. Il le fixa un long moment, assit, derrière son volant, venant d’arrêter son véhicule. Aussi étrange que cela pouvait paraître, il n’aimait pas ce qu’il voyait. Il ne sentait pas cette rencontre avec ce client. Son instinct lui fournissait une boule dans l’estomac. Boule, qui juste qu’à maintenant signifiait toujours pour lui un danger imminent. Cependant, la tête du tueur lui disait également qu’il ne pouvait faire demi tour maintenant. Qu’il était entraîné et qu’au final, il n’y aurait aucun problème s’il suivait le plan à la lettre. La tête triomphant sur la boule à l’estomac, le brun appuya sur l’accélérateur pour finalement aller se garer dans un coin assez éloigner du point de rendez-vous, mais pas trop non plus. Il devait pouvoir atteindre sa voiture dans les plus bref délais en cas de problèmes. Le brun ne laissait vraiment rien au hasard. Le faire, il le savait, serait du suicide clair et net...

Ainsi garé, il attrapa son arme qu’il vida, vérifia, nettoya, pour enfin la re-remplir de balle. Il visa un point invisible, vérifia qu’elle marchait bien sans pour autant tirer vraiment, avant de finalement la ranger dans un holster de ceinture. Une fois cela fait, il descendit du véhicule, remit son long manteau en place avant de regarder autour de lui. La scène avait quelque chose d’irréaliste, avec le vent qui venait s’engouffrer dans les cheveux de Saï, les mettant encore plus en bataille qu’ils ne l’étaient déjà. Le brun semblait être devenu statut tellement sa présence était invisible. Il continuait de repérer les environs de son regard bleu perçant, cherchant l’élément contradiction à toute la scène, sa boule à l’estomac étant de plus en plus présente en lui. Cependant, ne voyant et estimant que le temps d’inspecter les lieux du rendez-vous de plus prêt était venu, il se mit en mouvement, ramenant son manteau vers l’arrière, glissant en même temps ses mains dans les poches de son pantalon. Le pas était léger, la marche vraiment silencieuse. On voyait le professionnel. La tension que cela laissait devenait presque palpable tellement Saï était sérieux...
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:10

Ainsi garé, il attrapa son arme qu’il vida, vérifia, nettoya, pour enfin la re-remplir de balle. Il visa un point invisible, vérifia qu’elle marchait bien sans pour autant tirer vraiment, avant de finalement la ranger dans un holster de ceinture. Une fois cela fait, il descendit du véhicule, remit son long manteau en place avant de regarder autour de lui. La scène avait quelque chose d’irréaliste, avec le vent qui venait s’engouffrer dans les cheveux de Saï, les mettant encore plus en bataille qu’ils ne l’étaient déjà. Le brun semblait être devenu statut tellement sa présence était invisible. Il continuait de repérer les environs de son regard bleu perçant, cherchant l’élément contradiction à toute la scène, sa boule à l’estomac étant de plus en plus présente en lui. Cependant, ne voyant et estimant que le temps d’inspecter les lieux du rendez-vous de plus prêt était venu, il se mit en mouvement, ramenant son manteau vers l’arrière, glissant en même temps ses mains dans les poches de son pantalon. Le pas était léger, la marche vraiment silencieuse. On voyait le professionnel. La tension que cela laissait devenait presque palpable tellement Saï était sérieux...

C’est ainsi, dans cette mimique qu’il arriva au dit point de rendez-vous. Un regard sur les alentours confirma que le lieu n’était vraiment pas idéal pour une fuite obligée. Il n’aimait pas cela, vraiment pas. Cependant, continuant son inspection, il resta dans l’optique de rencontrer son client. Et ce, écoutant toujours sa tête, que cela soit bon, ou pas. Et c’est ainsi qu’il arriva à une position qui lui semblait parfaite pour voir ceux qui allaient arriver et surtout vérifier si personne d’autre ne vient troubler ce rendez-vous de travail. Assit en hauteur, invisible de tous, mais lui voyant tout, il resta concentré sur le bord de ce hangar abandonné. Et il fit bien si on considérait le bruit de voiture qui venait de l’Est. Fixant en cette direction, il repéra une voiture banalisée qui se gara à l’abri des regards. Saï fronça les sourcils, grognant quelque peu, sans quitter les yeux le véhicule mal cacher. Suivit alors d’autres véhicules, ainsi qu’un fourgon. La police. Que faisait cette dernière sur le port ? Sa boule à l’estomac lui répondit sans le moindre mal...

- Un piège ! » Grommela le brun qui comprit en cet instant qu’il n’y aurait pas de client.

Cependant, il y aurait une cible. Ce traître allait comprendre qu’il ne faut pas provoquer la Colombe Noire. Et cela, à ses dépends. Ne bougeant néanmoins pas, il resta caché. Sa voiture venait d’être repérée. La prochaine fois, il se garerait à l’Ouest. Le brun fulminait intérieurement, tout en cherchant un moyen de se sortir de ce guet-apens. Il devait trouver ce moyen et ce, très vite, avant que ce dock soit complètement quadrillé. Encore très calme, il sortit cependant son arme et nota chacun des détails qui se dessinaient à son regard. Il vit ainsi une ouverture au nord, petite qui ne permettait pas la moindre erreur. Mais il vit aussi les trois hommes à sa droite et les deux autres à sa gauches se rapprocher dangereusement se sa position. Sortant de sa poche un petit tube. Il le vissa à son arme, et se releva, pour être en meilleure position. Tuer des flics n’étaient pas vraiment sa tasse de thé, mais si pour s’en sortir, il devait passer par là, il le ferait sans l’ombre d’une hésitation. C’était une question de survie et dans ce genre de cas, rien ne pouvait l’arrêter...

Rien ou peut-être...

*****


Jens appuyait comme un fou sur l’accélérateur espérant arriver à temps. Il poussait beaucoup sa voiture, la stimulant par des mots doux pour ne pas qu’elle flanche. Cela aurait été une véritable catastrophe. Le blondinet s’imaginait une tonne de scénarios plus abracadabrants les uns que les autres, mettant en scène à chaque fois un Saï dans un mauvais état. Ce qui évidemment le faisait appuyer encore plus sur le champignon, et donc augmentait les douleurs de son pauvre véhicule. Fort heureusement pour cette dernière, le port se retrouva très vite en vue, ce qui soulagea sans soulager le jeune reporter qui commençait à se faire sérieusement des cheveux blancs. Arrivant comme un fou, il freina en faisant crisper ses pneus, se faisant ainsi remarqué dans un bruit monstrueux. Et évidemment, ce n’était pas vraiment le but recherché. Heureusement, il avait sa carte de reporter. Comme quoi, être simple photographe pour un grand journal pouvait servir. Il descendit donc du véhicule et se dirigea vers le lieu de l’information.

Jens était arrivé par le Nord, ayant trouvé que cette voie dégagée de toute circulation. Entrant donc en action par ce côté, il fut rassuré, sans vraiment l’être, du non comité d’accueil. Il espérait sincèrement ne pas être arrivé en retard. Et il imaginait déjà le pire des scénarios, son Saï, sur un brancard, mort, avec la satisfaction des forces de l’ordre d’avoir fait disparaître un tueur pareil. Le blond était horrifié et accéléra le pas pour se retrouva en plein milieu, sans même s’en rendre compte, du point de rendez-vous. Très loin d’être conscient de cela, il chercha des preuves de luttes. N’en trouvant pas à son grand soulagement, il se mit en tête de retrouver son tueur, plus que certain à présent qu’il s’agissait de son Saï d’amour. Il se mit à tourner sur lui-même, observant comme jamais il avait observé, priant que son tueur soit dans les parages et qu’il puisse l’apercevoir...

*****


Saï continuait son observation avec intention lorsqu’il entendant des crissements de pneus du côté nord, sa seule issue de secours. Grognant, il fixa la personne qui en sortait, bien trop pour le moment, pour qu’il puisse la reconnaître. Décidant que c’était bien trop dangereux de rester sans bouger, il se mit en mouvement, passant par derrière, sachant que fait un gros détour était la meilleure façon de ne pas tomber dans de sombres filets. Ce fut dans cette optique qu’il devient une ombre vivante, naviguant entrer les containers et frôlant les murs pour ne pas se faire capturer. Il avait fait son choix. La voiture au nord allait être sa sortie de secours. Il allait devoir tuer le solitaire assez stupide pour venir seul. Arrivant finalement au bout d’un moment à l’endroit idéal pour l’abattre. Cependant, alors qu’il le mettait en visé, il s’arrêta et fixa la cible pas vraiment inconnue sur le coup. Il grogna mais ne baissa pas son arme pour autant.

*Qu’est-ce qu’il fout là ?* Grommela intérieurement le tueur qui finalement se remit en mouvement.

Silencieux, comme toujours, il ne tira pas finalement, et décida d’assiéger la voiture du curieux. Grognant, il était bien décidé à lui faire une tête au carré. Enfin, une fois en sécurité et loin de ces flics qui n’auraient jamais du se trouver là. S’il tenait ce traître. Il en ferait de la charpie vivante et la donnerait aux poissons, histoire de les nourrir un peu. Bref, assez hors de lui, Saï navigua encore très discrètement pour enfin arriver à la voiture de Jens. Il s’y glissa par l’arrière, forçant la portière sans pour autant l’abîmer et se cacha, attendant que ce foutu... Bref, attendant que le propriétaire n’arrive. Il restait cependant sur le qui-vive, arme au poing, et prêt à tirer, sur le dos, guettant le moindre bruit suspect. La Colombe ne tenait pas à se faire prendre, et croyez le pour cela, elle était capable de faire un véritable massacre et tuer son meilleur ami pour ne pas finir les pieds devant ou pire, entre quatre murs...

*****


Jens observait donc les environs avec le secret espoir, qui n’était plus vraiment un secret à présent, de voir son tueur et ainsi l’aider. Mais le temps passa et toujours pas de tueur. Il entendit bien les mouvements de la police et les ordres qui n’étaient plus vraiment discrets à présent. Mais rien d’autre. Il comprit également, pas si bête que ça le Jens, que son Saï n’était pas là. Il n’y avait qu’à écouter les ordres de la police. Ceux de fouiller tous les hangars sans et de le trouver. Il soupira complètement déçu, et se dirigea vers sa voiture. Deux heures venaient de passer. Deux heures perdues pour rien. Enfin, dans un sens, il était rassuré. Il n’aurait pas besoin d’aller à la morgue pour reconnaître son ami. C’était déjà cela. Un tout petit bien pour beaucoup de déception tout de même. Marchant en traînant des pieds, il vit les autres véhicules de journalistes, et haussa les épaules. Qu’ils y aillent, de toute façon, il y avait ici autant de Colombe Noire, que d’extraterrestres. D’ailleurs, sans même répondre à ses confrères, il grimpa dans son véhicule, et soupira avant de mettre le contact. Il sentait que son patron allait lui souffler dans les bronches. Il faut vraiment qu’il fasse de bonnes photos pour noyer le poisson. C’est qu’il tenait à son poste...

- Je me demande quel idiot a fourni cette information. Si c’était pour ridiculiser la police, c’est réussit... » Soupira pour lui-même le blond qui sortait du port, appuyant sur l’accélérateur sur le coup.

Sortant du port en trompe, il fixa son appareil photo et songea à sa boite secrète et aux deux plumes. Il soupira à nouveau, avant de revenir à la route, songeant qu’il ne saura jamais si son Saï est vraiment ce tueur à la plume noire. Même si au fond, il en était certain.

*****


Saï était resté couché durant tout ce temps sur le siège arrière de la voiture, caché aux yeux de tous. Il avait parfaitement entendu les autres véhicules arriver. Et il avait su tout de suite à qui ils étaient. Des journalistes. Il n’y avait qu’à entendre leur sujet de discussion. « - Vous pensez que l’info est bonne ? », « - La Colombe Noire est ici ? », « - Ca a quelque chose d’étrange tout de même... », « - Je ne sais pas si c’est étrange, mais je sens que cet article sent le Pulitzer...». Le brun avait du se contenir pour ne pas faire un massacre. Au moins, il y aurait eut des gros titres là. Et certainement un Pulitzer, mais pas pour l’un de ces journalistes en tout cas. Enfin bon, il resta tout de même sage et ne bougea pas de sa planque, restant dans l’optique que sa liberté primait sur ces prétentieux avar d’article qui ne voyait qu’en lui un moyen d’avoir de la renommée et de l’argent. Enfin, cela était sans importance. Il resta sans bouger et ce, jusqu’à la portière du véhicule ne s’ouvre et qu’un jeune homme aux mèches blondes qu’il connaissait trop bien, pour son malheur parfois, ne pénètre dans la voiture et s’installe derrière le volant.

Le tueur entendit Jens parler seul, et arqua un sourcil. Ses soupçons étaient fondés. Il avait été vendu par ce pseudo client. Le brun regretta amèrement d’avoir effacer ce mail. Il aurait pu le tracer et découvrir ce traître pour en faire un futur cadavre. Se retenant de grogner, il attendit que Jens le conduise assez loin du port pour enfin se redresser. Il posa son arme sur la nuque de son chauffeur, froid comme jamais. Oh, il savait parfaitement quelle réaction aurait le blondinet, mais il s’en moquait. Il avait besoin de réponse et il avait cette furieuse envie de tuer cet homme qu’il pensait être son ami, mais qui ne semblait au final guère mieux que ses collègues. Le tueur avait noté la carte de journaliste du blond lorsqu’il l’avait mis la première fois en joue. D’ailleurs, il s’était demandé depuis quand ce dernier faisait ce métier, et en avait grogné, il n’avait pas fait assez attention à ce dernier…

- Tu as deux secondes pour m’expliquer tout ce que cela signifie si tu ne veux pas mourir dans la minute qui suit ! » Grogna Saï se doutant parfaitement de la peur qu’il causerait à ces mots.

Et cela ne manqua pas. Surtout si on considérait le braquage brusque du véhicule avant d’être redressé inextrémiste. Jens, après quelques sueurs froides fixa dans le rétroviseur pour voir un brun assez hors de lui mais qu’il connaissait parfaitement. Il était rassuré, donc extrêmement souriant, très loin de se soucier du fait qu’il est une arme pointée sur nuque. Il continua d’ailleurs de conduire normalement, ramenant son passager clandestin vers son domicile, tout content que son instinct de journaliste ne l’avait pas trompé. Saï était bien le Tueur à la plume noire. Il en était tout excité, bien que passablement ennuyé… Il ne pouvait sur le coup, maintenant qu’il était certain, faire un article sur son Saï d’amour. Il ne tenait pas à le mettre en prison. Cette pensée le fit soupirer de déception avant de, bien entendu, prendre la parole avec son entrain habituel qui avait, normalement, le don de fatiguer son ami…

- Oh… Tu étais donc bien là. Mais comment tu as fait pour t’en sortir sans te faire voir ? » Demanda le blondinet avant de sentir l’arme s’enfoncer un peu plus dans sa nuque. Etrangement, ça lui rappela la question, et y revint donc. « - Bon… Ce qui arrive est simple. Un informateur anonyme à signaler à la police et à la presse que La Colombe Noire se trouverait au dock à une heure précise. Il donna évidemment les coordonnées exactes. Alors, moi, toujours aussi curieux, j’ai décidé d’aller voir. Tout simplement. »
- C’est ça, tout simplement. Alors pourquoi tu n’es pas surpris de ma présence ? » Grommela le tueur en retirant l’arme de la nuque de Jens.
- Bah euh… vois tu … euh… Promets que tu ne t’énerveras pas… »
- Jens ! » Fit d’une voix plus sombre Saï qui commençait à perdre plus que patience, déjà que là…
- Oui, oui, c’est bon… » Soupira le blond. « - Disons que ça fait longtemps que j’enquête sur ce tueur. Mais il y a peu, j’ai eut des indices qui m’ont conduits jusqu’à toi. C’était facile. Je te connais par cœur et j’ai grandit avec toi… Alors dès que j’ai eut une des plumes du tueur à la plume noire, j’ai tout de suite fait le rapport. Tu sais, tu avais une collection assez étrange et ça marque un enfant ce genre de chose… »
- Je vois… »

Saï fulminait comme jamais, mais il ne prononça plus un seul mot, trop hors de lui. Jens, de son côté, préféra jouer pour le moment la carte de la discrétion. Il voyait parfaitement que son ami était hors de lui. Il ne tenait pas à mettre un peu plus de l’huile sur le feu. Il préféra donc, une fois n’étant pas coutume, conduire en silence, plutôt content d’être toujours en vie. Il était certain que son ami l’aurait tué sans la moindre hésitation si la réponse ne l’aurait pas satisfaite ou qu’il aurait douté de la réalité. L’amitié est une chose, mais Saï était ce genre de personne qui voyait plus la survie que ce genre de sentiment. Il était bien trop solitaire pour cela. Ce qui avait toujours déçu le jeune journaliste qui faisait tout pour s’intégrer à sa vie et qui se mangeait la plus part du temps de douloureux murs, sans vraiment parvenir à atteindre comme il le souhaitait cet homme à la carrure si envoûtante. Mais il n’abandonnait pas. Il était Jens Arthwiller et fois de lui, il allait casser cette couche de pierre qui protéger le cœur de son protecteur et il se ferait un nid dedans pour ne plus s’en déloger.

Mais en attendant cela, il se contentait de conduire pendant qu’un certain brun faisait en sorte de se calmer et rassembler les informations reçues pour savoir quelles seront ses directives par la suite. En clair, dans cette voiture mise douloureusement à contribution, le silence était maître et réflexion son allier…

A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:10

Chapitre 06
Premier Prélude – Le chant de la Colombe Noire...



La pluie tombait de tout son saoul. Le clapotis des gouttes tapant contre la fenêtre résonnait dans la petite chambre du premier étage. Là, deux adolescents étaient installés. Un sur le lit, observant avec curiosité et amusement l’autre, qui lui, était à une boite, rangeant avec des gestes calculés le contenue de cette dernière. Rien ne semblait vouloir perturber cette scène qui semblait réelle et irréelle en même temps. Le silence était roi en ce lieu alors que pour berceuse, la pluie venait chanter une mélodie à la fois plaintive et morose. Un étrange accompagnement pour une scène qui pourrait paraître irréelle pour n’importe qui de dit normal. Cependant, était-ce cela l’essentiel ? Après tout, il s’agissait d’une scène comme une autre. A peut-être un détail prêt… Enfin, pour le moment le sujet n’était pas. Le blondinet fixant le brun avec curiosité avait gardé le silence jusqu’à maintenant. Néanmoins, bien trop curieux pour sa propre sécurité, il ne put empêcher ses jambes de se mettre en mouvements seules et ainsi descendre du lit pour rejoindre son aîné et sa boite. Il se pencha et fixa le contenu avant de finalement prendre la parole avec ce sourire plein de malice, mais tellement naturelle chez lui…

- Dit Saï, pourquoi tu gardes toutes ces plumes dans ces boites. Ceux ne sont que des plumes de pies ou de corbeaux, je ne vois vraiment pas en quoi cela peut-être un si précieux trésor qui vaille la peine d’être aussi parano… »
- Hm… » Fut la seule réponse du brun en cet instant.
- Youhou… Saï ! En quoi tes plumes sont un si grand trésor que ça ? » Insista le blond alors qu’il prenait en main une de ces plumes. « - Ceux ne sont vraiment que des plumes communes tu sais. »

~ La liberté… Chant funeste murmuré dans le coin d’un cœur. Désolation sombre que nul ne comprend, nul ne ressent. La liberté… Couleur noire qui n’est connu que de peu. Passage obligé vers l’obscurité avant de connaître un nouveau chemin. Illusion éphémère coupé par l’espoir d’un avenir. La liberté… Volonté d’un être de faire ce pas et d’effacer le passer pour une autre réalité. Rêve d’un enfant mort, simple chant mortuaire voilant le vrai chemin… La liberté… ~

- Ne touche pas à ça… » Grogna Saï en reprenant son bien. « - Comment peux-tu juger de quelque chose dont tu ne connais même pas la signification ? »
- Comment veux-tu que je la connaisse ? Tu ne dis jamais rien monsieur je suis grognon et je mords. Moi je ne demande qu’à comprendre. Après tout, sommes-nous pas amis ? »
- Ferme-la tu veux… » Grommela le brun avec ferme la boite et tourner une clef qui disparue presque aussitôt dans le fond de sa poche. « - Et dit moi ce que tu connais des colombes ? »
- Les colombes ? Les beaux oiseaux blancs qu’on lâche pour les mariages ? Qu’est-ce que ça à voir avec tes plumes ? Les colombes, elles sont belles, libres. Elles sont mêmes pour certains pays et croyances, un symbole de liberté. Je ne vois franchement pas en quoi ça à voir avec tes plumes de corbeaux… Vraiment pas là ! »

Jens était tout ce qu’il y a d’honnête et très loin de comprendre ce que Saï voulait dire. Il le fixa d’ailleurs avec intensité, espérant trouver dans ce regard froid, un soupçon de réponse. Mais il n’eut rien, si ce n’était de la noirceur et de l’agacement. Le blondinet eut un sourire quelque peu dépité alors que son cher protecteur, de son côté, reprenait la parole, se décidant, une fois n’étant vraiment pas coutume, surtout chez lui, d’expliquer le fond de sa pensée. Cette réaction laissa perplexe le cadet qui se demandait sur le coup, si son Saï rien qu’à lui ne faisait pas une poussée de fièvre sur le coup…

- Tu te trompes. Le blanc ou la pureté ne sont pas le symbole de la liberté. Ceux ne sont que des voiles destinés à tromper et cacher la vérité. Pourquoi le blanc serait positif et pas le noir. Nous sommes les mieux placés pour le savoir que de la lumière rien n’arrive mais plus des ténèbres. »

~ Les ténèbres… Liberté dévoilée offerte aux vivants de passage. Avenue sombre qui mène à une nouvelle étape. Les ténèbres… Nuit qui nous enveloppe pour mieux nous offrir un matin lumineux. Simple étape dans la vie, un chant pas si funeste à qui sait l’écouter. Les ténèbres… Lueur d’espoir obscurcit par les faux-semblants et les mensonges que la volonté combat pour la traverser sans grands dommages. Les ténèbres… ~

- Comment ça ? » Coupa Jens qui désirait réellement comprendre tout cela.
- Tout simplement que je vais créer une colombe noire et qu’un jour, cette colombe démontrera à tout le monde que le blanc n’est qu’une illusion faite pour tromper les vivants. »
- Oh ? » Fit surpris Jens qui découvrait une nouvel facette de son protecteur.

Effrayant et captivant, déroutant et enivrant. Le blondinet aima que plus le brun, souriant content, il retourna à son lit, imaginant une colombe ainsi que son message… Cela lui plaisait. Oui, vraiment beaucoup. Il avait hâte de découvrir cette colombe noire et la suivre…

- Oui… » Grogna le brun qui se ferma de nouveau dans ses pensées pour ne plus être dérangé.

La pluie continuait de battre contre la fenêtre rythmant ce nouveau silence… Le chant de cette histoire continuait de résonner dans deux cœurs… Un qui ne l’oublia pas. L’autre qui effaça son souvenir, avec le temps qui passa…

~ Le noir… Début d’un chemin, fin d’une chose. Mort ou vie, choix ou désespoir, action d’un être pour franchir la frontière. Le noir est la fin du blanc et le commencement de toute chose. Pour que l’un naisse, l’autre doit mourir. La colombe noire créera cette nouvelle voie semant ses plumes comme signe de vie. Le Noir… ~

*****


~ Non mais quel idiot… ~ Se frappa mentalement Jens. ~ Comment ai-je pu oublier cela ? ~

Le blond conduisait toujours, et fixait le rétroviseur alors qu’un rêve oublié venait de refaire surface, observant son ancien protecteur, grognant, mais si grand en cet instant. Il fit un sourire amusé, avant de revenir à la route.

~ On dirait que la Colombe Noire est née et qu’elle commence à semer son message avec ses plumes noires… ~

Jens se sentait tout joyeux à cette idée. Son cœur battait la chamade alors que doucement l’immeuble de leur destination se dessinait à ses yeux…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:11

Chapitre 07
L’Ombre au-dessus de la colombe



La limousine se gara devant l’immense immeuble. Celle-ci ne passait pas inaperçu. Elle était blanche et donnait une impression de grandeur. A l’emplacement de l’emblème de la limousine, où d’ordinaire l’on trouvait un ange, il y avait une arche, représentant la lettre W grec : Omega. L’emblème paraissait être fait uniquement en or. Quelques minutes après, un homme vêtu d’un uniforme blanc marqué lui aussi de la lettre oméga en descendit. C’était un homme était de carrure assez grande, à la chevelure sombre, au regard gris. Son visage dénué d’expression, il contourna la limousine et alla ouvrit la porte et la maintint ouverte. Au bout de quelques secondes un homme en sorti. Ce dernier semblait mesurer dans les un mètre quatre-vingt, une longue chevelure flamboyante, se répondait en langue de feu sur ses épaules et terminait en une queue de cheval plus bas que son dos. L’homme était, lui aussi, vêtu d’un costume blanc, à la coupe irréprochable. Autour de son cou l’on pouvait remarquer une écharpe immaculée, qui à la rigueur jurait presque avec la perfection du costume. Le chauffeur s’effaça afin de laisser passer le roux puis toujours aussi froid, il referma la porte avant de suivre à distance respectable son employeur.

Les deux hommes pénétrèrent dans l’immense immeuble où l’on pouvait lire sur la façade en lettres dorées « Omega Prime Electronic ». C’était un édifice identique à n’importe quel autre immeuble. A l’intérieur, de nombreuses personnes se croisaient. Le rouquin était à chaque fois respectueusement salué. Salut que jamais ne rendait ce dernier. A la manière dont il était traité, il était évident qu’il ne pouvait être que quelqu’un d’important au sein de la société. Passant sans se soucier des employés, il resta dans une mimique froide et silencieuse, tout comme son chauffeur qui le suivait toujours à intervalle raisonnable. Ils finirent par arriver à un ascenseur qui semblait être privé. Les deux hommes s’y engouffrèrent et ce dernier se ferma dans un silence mortuaire pour monter de quelques étages et se rouvrir dans les mêmes conditions. Ainsi, ils pénétrèrent dans cet étage qui paraissait encore plus vaste que le hall qu’ils venaient de quitter. Ils arrivèrent très vite devant la porte de ce qui paraissait être un bureau. Sur la porte, on pouvait lire la lettre grecque Alpha. Le brun demeura debout devant la porte. Puis il appuya sur la poignée, et ouvrit la porte puis s’effaça, laissant de cette manière passer celui qui signait ses chèques de fin de mois. Le PDG, semble t’il, de cette grande société. Ce fut sans prononcer un seul mot, que le dit homme pénétra dans les lieux.

La pièce donnait une impression d’exagération tant elle était vaste. Avec son large bureau en verre qui trônait en son centre. Son canapé en cuir, tout aussi immaculé que son costume lui-même, installé dans un coin de la pièce. Ses tableaux de maîtres qui étaient accrochés aux murs. Ce bureau respirait la modernité et la luxure. Même la moquette qui siégeait sous leurs pieds argumentait ce fait. Alors que parallèlement, les murs étaient capitonnés et les baies vitrées tintées. Une opposition qui pourtant argumentait plus encore la richesse, un peu excessive des lieux…

Certainement trop habitué à ce décor, le roux, toujours aussi silencieux, s’installa dans le large fauteuil non loin du canapé. A peine installé, il appuya sur un bouton, et le bureau se sépara pour laisser apparaître un écran. On pouvait observer sur ce dernier, un nombre impressionnant de diagrammes aussi compliqués les uns que les autres. Des chiffres qui défilaient, signalant des augmentations et des diminutions, comme on le verrait dans un hall de bourse. L’individu entreprit, en cet instant, de pianoter sur le clavier, d’autres diagrammes alors s’affichèrent, ainsi que des statistiques. Son regard ne quittait pas l’écran. Et ce fut encore plus le cas, lorsque la sonnerie du téléphone se mit à retentir, rompant le silence rythmé par le bruit des touches du clavier. Avec une nonchalance presque envoûtant, il décrocha et sa voix s’éleva. Elle résonna avec un côté rauque presque désagréable. Mais si habituel pour tous…

- Faite-le entrer ! » Fut la seule prise de parole du roux, et ce, avant de raccrocher.

La porte s’ouvrit, le chauffeur qui, il y a quelques minutes, avait accompagné son patron jusqu’à son bureau, réapparu, suivi d’un inconnu. Inconnu qu’il fit entrer avant de se retirer. L’individu était un homme d’une trentaine d’années. Celui-ci était vêtu d’un costume sombre, très sérieux. Il s’avança dans la pièce. Son expression était froide, il portait des gants. On avait la sensation d’être en présence d’un être énigmatique ou encore de ces tueurs excentriques, concernant leurs tenues. Ou peut-être cherchait-il à dissimuler quelque chose. Qui pouvait vraiment le dire, mise à part l’inconnu lui-même ? Il s’inclina ensuite, puis attendit que le roux l’autorise à s’asseoir. Au bout de quelques secondes ce dernier lui fit signe de prendre un siège. Ce qu’il fit, avant de poser sur ses genoux, sa mallette. Durant quelques minutes, son vis-à-vis continua à pianoter sur son clavier, pour, sans quitter son écran des yeux, enfin prendre la parole.

- Qu’avez-vous découvert numéro 8. » Interrogea le dirigeant.
- Je pense que vous allez être satisfait R. Nous avons non seulement retrouvé le jeune homme, mais je suis certain que vous serrez surpris lorsque vous découvrirez l’identité de la personne qu’il côtoie. »

Le fameux R. leva un sourcil interrogateur, puis jeta un regard froid à son vis-à-vis.

- Ne me faites pas attendre plus longtemps numéro 8, vous savez pertinemment que je déteste cela. Faites-moi votre rapport.
- Très bien. Sur votre ordre j’ai donc commencé les recherches sur la cible. En m’aidant des premières indications que vous m’aviez fournies, j’ai pu commencer assez facilement. Je dois avouer que votre rapport m’a beaucoup aidé. Les quelques indices que je possédais m’ont fait économiser beaucoup de temps et d’énergies. Je tiens d’ailleurs à vous remercier pour m’avoir autorisé à utiliser le réseau Omega. » Termina t’il avec une reconnaissance certaine.

R. lui jeta un regard froid, lui faisant ainsi comprendre qu’il n’avait que faire de ses remerciements, ne souhaitant que connaître les résultats de ses fameuses recherches.

- Bref… » Fit l’homme de main qui comprit qu’aller au but était la meilleure solution pour sa survie. « - La cible a séjournée dans de nombreux pays. Apparemment elle semble s’être beaucoup déplacée. Sa plus récente trace date de quelques années… Au japon… Ici même… C’est un jeune homme qui de toute évidence sait se débrouiller. Il a un travail convenable, et une vie tout ce qu’il y a de correcte. »

L’homme fit une pose, laissant à son patron le temps de diriger ses informations, donnant par la même occasion ses fonctions dans cette organisation. Un enquêteur pour ce fameux R. ...

- Vous trouverez, dans ce dossier, le compte rendu complet de mes recherches ainsi que des photos. » Lui dit-il en lui donnant le dossier. « - Vous y trouverez également des photos intéressantes. J’ai pensé arrêter mon enquête là, mais en glanant quelques informations de si et de là, j’ai découvert que le nom de la Colombe Noire était associé au sien. »
- La Colombe Noire ? » Grogna le roux en serrant les poings. « - Encore lui ?... Je le retrouve toujours sur ma route celui-là. »

L’homme d’affaire pianota à nouveau sur son clavier et fit apparaître un dossier sur l’écran principal, avant de reprendre la parole.

- Notre plan afin de la démasquer a échoué, pourtant Omega ne s’avoue jamais vaincu. » Siffla R. entre ses dents. « - Je ne m’avoue jamais vaincu. »

Il appuya sur la touche « echap » et le dossier se ferma, alors que le roux retournait à son homme de main, la question sur le coup.

- Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il est lié à cette épine que nul ne connaît mais qui ose entraver la bonne marche de mes affaires ? »
- Il semblerait que le jeune homme s’intéresse de très près à lui. » Répondit, sans vraiment répondre, le brun.
- Comment pouvez-vous le savoir ? » Interrogea t-il.
- Et bien, selon mes sources, la plus part de ses enquêtes ne sont centrées que sur la Colombe Noire. Je dois avouer que certains de ses informateurs ne sont pas fait priés, moyennant quelques billets, bien entendu, afin de me confier tout ce qu’ils savaient. » Répondit le brun assez fièrement.

R. demeura silencieux. Il jeta un rapide coup d’oeil au compte rendu, qui détaillait ce que venait de lui dire numéro 8, puis, prit les photos et commença à les parcourir du regard. Elle représentait, un certain blond bien connu, en différentes situations. A son travail, faisant ses courses. Sortant de son immeuble. Le regard de R. se fit dur. Ensuite, il prit une autre photo. Dessus, on put voir le dit blond, avec un brun, tout aussi connu du chef d’affaire. Cette photo avait été prise lors d’un achat de crêpes dans un certain parc. Il hoqueta de surprise et de rage, puis serra violemment la photo, la froissant pratiquement.

*Encore ce Saï… Jens, tu es toujours avec ce Saï…* Fulmina t’il intérieurement avant de s’exprimer à voix haute mais uniquement pour lui-même.

- Je vous retrouve enfin ! … Vous ne m’échapperez cette fois là… »
- M’avez-vous parlé R. ? » Interrogea numéro 8 qui avait entendu sans entendre le mot de son patron.

Durant de longues secondes il demeura silencieux, son regard froid fixé sur les photos, et ce, avant de le rapporter sur l’employé. Employé qui sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. Cet homme était effrayant, surtout avec ce regard vert flamboyant.

R. était arrivé il y avait quelques années de cela et avait reprit la société qui se trouvait être au bord de la faillite. Omega Prime Electronic était sur le point de déposer le bilan, de mettre tous ses employés au chômage technique… Et un miracle s’était produit. Un jeune requin au dents longues s’était présenté, injectant de nouveaux fonds et un sang neuf au sein de l’entreprise. Les dettes furent épongées. La fabrication put repartir. Nul ne savait d’où sortait ce jeune homme. Les anciens employés continuèrent à assurer la bonne marche de l’établissement, de nouveaux furent engagés. Elle commença peu à peu à se développer, étendant ses tentacules dans toutes les sphères. Les affaires auxquelles s’adonnaient le groupe n’étaient pas toutes claires et la plus part s’avéraient être plus que douteuses. Drogue, trafic d’armes, prostitution, meurtre etc. ... Aucun des employés n’avaient osé et n’osaient faire la moindre remarque concernant la politique de la maison. Mieux le valait-il pour survivre. Car la seule fois qu’une personne tenta d’imposer sa voix, elle avait subitement disparue pour ne plus jamais faire connaître son opinion.
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:11

Chaque semaine, de grandes réunions se déroulaient dans le plus grand secret. Mais, depuis l’arrivée de la Colombe Noire, les affaires s’étaient mises à diminuer et la police avait commencé à s’intéresser d’un peu trop prêt à d’Omega Prime Electronic. Il faut dire que les morts semés par contrat de ce volatile de malheur avaient pas mal attirés l’intention sur eux. Ce qui n’était vraiment pas souhaitable pour le bon déroulement des affaires...
De cette façon, la Colombe Noire était devenue pour le groupe la cible à abattre.

Cependant Saï et Jens représentaient des cibles que pour une personne du groupe.
Pourquoi ? Cela était un mystère qu’il ne dévoilerait à qui conque.

- Que faisons-nous R. ? » Interrogea le brun, brusquement pressé de quitter la pièce.
- Nous allons commencer par donner un petit avertissement à ce journaliste un peu trop curieux. Un petit accident, je vous laisse vous charger des détails. Si vraiment il existe une connexion entre Arthwiller et notre ennemi, s’attaquer à lui, nous aidera sans doute dans notre croisade anti-Colombe Noire. Sur ce, laissez moi ! » Termina le numéro un du groupe.
- Concernant la marche à suivre ? Cet accident doit être mortel ou ? » Commença l’homme de main.
- Vous le paierez de votre vie si Jens Arthwiller meurt. » Coupa le blond d’une voix froide et glaciale. « - J’ai dit un avertissement, peu importe lequel, mais il doit s’en sortir. Je veux qu’il souffre, mourir est encore trop bon pour lui. Je veux que Ryura connaisse l’angoisse, l’agonie face à son impuissance devant des évènements qu’il ne pourra contrôler. Ensuite ils pourront mourir dans d’atroces souffrances. »

Le regard du PDG s’était illuminé d’une lueur dangereuse. Il avait brusquement l’air d’un dément.

- Très bien Mon... Monsieur. » Bégaya t-il presque en refermant sa mallette, tout en se levant.

Presque immédiatement il quitta calmement le bureau. Enfin, le plus calmement possible tout du moins.
R. demeura quelques secondes à fixer les photos de son regard froid, traversé par une lueur de haine. Rageusement il les froissa. Puis son esprit se mit à vagabonder. Vers des contrées connues de lui seul, un lieu que son esprit se rappelait.
Vers son passé... Ce passé qui le hantait semble t-il mais qu’il avait l’intention d’exorciser...

*****


Un silence pesant s’était installé dans la voiture. Jens lui continuait à conduire, jetant de tant à autre un regard dans le rétroviseur au glaçon qu’était Saï. Qu’allait-il pouvoir faire maintenant ? Il n’état plus question pour lui de briguer le Pulitzer en pondant un article sur le tueur à la plume noire. Comme il s’en était toujours douté Saï et le tueur sur lequel il fantasmait, étaient une seule et même personne. Cela ressemblait bien à Jens : tomber deux fois amoureux la même personne. Cependant, ça ne répondait pas à sa question. Maintenant qu’allait-il faire ? Ses relations avec le brun n’étaient déjà pas au beau fixe, mais maintenant que le secret du tueur avait été éventré et que Saï avait découvert quelle était sa véritable profession, leur relation ne risquait pas de s’améliorer. Finalement, il y avait des choses que chacun gardait secret. En attendant un froid était tombé dans la voiture, mais c’était sans compter sans le dynamisme du blond.

- Veux-tu que je te ramène chez toi ? » Hasarda le blond. « - Je pense que cette journée a été éprouvante pour toi. »

Se serait également une bonne occasion de connaître enfin le petit nid de son Saï adoré. Au fond toutes mauvaises choses avaient du bon. Mais finalement il fut fortement déçu. Jens cherchait toujours à faire se retourner la situation quelle qu’elle soit en son avantage.

- Crois-tu pouvoir t’en sortir ainsi ? Penses-tu que je ne te vois pas venir avec ta délicatesse habituelle ? Tu n’es réellement pas discret ? » Grommela le brun un poil agacé.

Jens poussa un gros soupir. Il avait tenté. On ne pouvait pas gagner à tous les coups. Ce n’était pas aujourd’hui que son ami l’inviterait chez lui. Dommage… Mais bon, il y aurait d’autres occasions.

- Et cesse de jouer les victimes. Prends la direction ton appartement. » Ordonna froidement Saï.

Le blond déglutit péniblement. Aïe ! Il comprit qu’il n’allait, cette fois là, pas d’échapper à la colère de son ami et tueur adoré. Il réalisa également qu’il n’échapperait pas à l’interrogatoire en règle qu’avait l’intention de lui faire subir Saï. Pour un peu il serait presque rentré dans la voiture qui se trouvait devant lui. Le reste du trajet se fit dans un silence de mort. Le blond gara sa malheureuse compagne en bas de l’immeuble. Il descendit calmement tandis que le tueur en faisait de même. Jens contourna la voiture puis alla tapoter doucement sur le capot de cette dernière.

- Merci ma belle, repose-toi maintenant, tu l’as bien mérité. » Lui dit-il avec sérieux et simplicité.

L’expression du brun était indéfinissable. Il se prit le visage dans les mains, saisit d’une brusque envie de frapper celui à qui il avait décidé d’accorder sa protection il y avait quelques années. Et qu’il supportait depuis lors.

- Je ne le crois pas ! Tu es toujours aussi idiot à ce que je vois. » S’énerva le brun. « - Vas-tu arrêter de discuter avec cette poubelle comme si c’était une personne. »
- Comment oses-tu traiter celle qui vient de te sauver la vie de poubelle ? Elle est une fidèle compagne. Elle m’a toujours soutenue et c’est bien grâce à elle que tu n’as pas terminée aux mains de la police. » Lui rappela Jens un chouïa vexé.

C’en fut trop pour Saï. La journée avait été une véritable catastrophe. Il avait faillit tomber dans une embuscade, terminer en prison ou se faire tuer. Il venait de découvrir que Jens lui avait mentit pendant de nombreuses années. Venait se rajouter à cela le babillage de Jens. Et pour couronner le tout, il n’avait pas encore pardonné au blond les nombreuses bêtises pour lesquelles il s’était déjà distingué. Tout ceci mis bout à bout, avait apparemment entamé la légendaire patience froide et stoïque de Saï. Jens n’eut pas l’opportunité d’en dire d’avantage. Il ne vit que le poing du brun qui arrivait vers lui à une vitesse incroyable, qu’il reçut en plein visage. Un second coup l’atteint au ventre. Jens surpris s’écoula au sol, en se le tenant. Saï était dur. Bon il était habitué a être corrigé, cependant depuis l’orphelinat, il ne l’avait plus remit à sa place aussi durement. Le blond se mit à tousser alors qu’un filet de sang coulait de la commissure de sa lèvre.

- Je ne suis vraiment pas de bonne humeur Jens, alors évite de me pousser à bout. » Conseilla le brun, en saisissant Jens par le col pour ensuite le traîner dans l’immeuble.

Ignorant les protestations indignées d’un blond souffrant apparemment le martyre, il traîna littéralement ce dernier jusqu’à l’ascenseur. Il semblait que sa malchance, à moins que se soit une malédiction, ait décidé de le poursuivre. Puisque l’assesseur s’avéra être en pane, et cette découverte décupla la fureur de Saï qui se mit à grogner.

- Ce n’est pas vrai ! » S’énerva t-il en tapant sur la cage de l’ascenseur.
- Il est inutile de t’énerver sur cette cage d’ascenseur, elle ne t’a rien fait, cela fait une semaine qu’il est en panne, si tu n’avais pas brusquement cessé tes visites, tu t’en serais aperçu. » Fit simplement remarquer Jens.

Il y avait des blonds qui étaient réellement suicidaires. Jens n’avait pas encore compris qu’il se trouvait au bord du gouffre en passe de trépasser.

- Jens, si je puis te donner un conseil, c’est de taire. Tu n’es vraiment pas en position de faire ce genre de rappel. » Fulmina le tueur à la Plume Noire.

Le blond, une fois de plus, déglutit péniblement avant de pousser un petit cri de surprise. Saï venait de le charger tel un vulgaire sac de pommes de terre, sur son épaule et avait entreprit une ascension d’une série de quatre escaliers, en grognant, et tout en ignorant les protestations du journaliste. Lorsque enfin ils arrivèrent à destination, Saï s’arrêta devant la porte. Après un autre grognement, et puis un autre grognement encore plus significatif, il lâcha brutalement le journaliste au sol. Le pauvre y atterrit lourdement.

- Aïe ! Comment peux-tu être aussi cruel avers moi ? » Se plaignit-il, en se redressant et se massant ses zones charnues moulées dans le jean, maintenant douloureuse.
- Ouvre immédiatement cette porte avant que je ne m’énerve d’avantage. » Informa le brun sur le poing d’exploser.
- Il est inutile de t’énerver. » Lança Jens, tout en fouillant dans sa poche, sortant un trousseau de clefs.

Jens introduisit cette dernière dans la serrure. Après deux tentatives infructueuses d’ouverture, en raison d’une serrure résistante, de grognements de la part du brun, il parvint enfin à l’ouvrir. Jens pénétra dans l’appartement, sans se préoccuper de la chose grognon qu’il avait pour ami. Cependant le bruit d’une porte refermée brutalement le fit sursauter et se retourner, vers un Saï au regard étincellent.

- A nous deux ! » Annonça t-il assez froidement.

Le journaliste fit un pas en arrière, effrayé par le regard de Saï, par l’étrange impression qu’il ressentait. L’heure de vérité semblait être arrivée. Il avait la sensation qu’il allait également avoir mal… Très mal…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:12

Chapitre 08
Un passé mêlé – Naissance de la vengeance


~ Hop AND Joy, quinze ans plus tôt ~

Un hurlement d’horreur se fit entendre ! Les volatiles qui se trouvaient dans le parc s’envolèrent affolés.
Le cri était sortit de la gorge d’un roux, sans doute âgé de sept ans. Il avait une apparence frêle. Sa présence devait s’expliquer par le fait qu’il profitait selon lui de l’absence de monde dans le vestiaire, et aller prendre sa douche. Il était de notoriété publique que prendre une douche alors que celles-ci étaient bondées, était dangereux. Ce qui expliquait que chaque jour, il s’adonnait à se petit jeu de cache-cache : attendre patiemment que les douches soient vident. Ou que son protecteur soit présent. Cependant ce qu’il y trouva, ce jour là, dépassa son imagination.

Lorsqu’il avait croisé Saï, Jens évanoui dans ses bras, son imagination avait commencé à travailler. Le brun était un des protecteurs, cependant le gamin éprouvait une profonde haine et une peur irraisonnée en vers lui. Il faut avouer que Saï ne se distinguait pas pour sa douceur et sa magnanimité. Aussi lorsqu’il le croisa il rasa pratiquement les murs. Puis poussa un soupire intense de soulagement lorsque ce dernier se fut éloigné. Le rouquin avait alors pénétré dans les vestiaires, soulagé. Cependant le soupire qu’il s’apprêtait à pousser ne vint jamais, ce fut un cri d’horreur qui fusa de ses lèvres. L’enfant, les jambes tremblantes, fixait le spectacle qui s’offrait à lui.

Jack, son protecteur, était, là, allongé dans une marre de sang, une fourchette plantée dans sa carotide. Le garçon se mit à trembler et demeura un long moment sans réagir. Au bout de longue seconde, il finit par tout de même sortir de sa torpeur, réalisant ou plutôt comprenant la situation.

- Jack ! » Hurla le rouquin en se précipitant vers le corps allongé.

Le roux s’agenouilla dans la flaque de sang et toucha son aîné. Puis, il commença à le secouer. Malheureusement ce dernier ne bougeait plus. Son sang continuait à s’écouler de sa gorge.

- Jack ! Jack ! » Criait-il. « - Comment vais-je faire sans toi maintenant ? Qui va me protéger ? Tu m’avais promis que tu me protégerais jusqu’au bout. Que lorsque tu partirais, tu m’emmènerais, tu m’as menti… » Reprocha le garçon à l’adolescent réduit à l’état de cadavre par Saï.

L’enfant se mit à pleurer sur le corps de son protecteur. Pleurait-il la mort d’un être cher, où pleurait t-il sur son sort ? Combien de temps était-il resté ainsi prostré sur le corps de Jack. Une heure, deux… Voir simplement quelques minutes… Toujours est-il que le jeune roux fut délogé par deux bras qui le soulevèrent, tandis qu’un bruit de voix résonnait de loin en ses oreilles. Les questions qu’on lui posa, parvenaient à lui sans vraiment arriver, les entendant, sans les entendre. Il était encore sous le choc. Embrouillé, il vit, cependant, qu’on tentait de l’éloigner de son protecteur. Refusant ce fait, il s’était mis à hurler. Hurler qu’on ne l’éloigne pas. Mais malheureusement ses paroles ne furent pas entendues. On continuait de l’éloigner. A force de lutte et vision cauchemardesque, le garçon finit par perdre connaissance.

Il y eut des voix, des sons, des images flous, puis la lumière. L’enfant roux ouvrit les yeux que quelques heures plus tard ou était-ce de longues minutes ? Il avait trop l’esprit confus pour le savoir. Lentement, il se redressa et chercha à voir autour de lui. Ce qui n’était pas évident. Sa vision était trouble. Il lui fallu donc quelques secondes afin que celle-ci ne se précise. Puis il embrassa la pièce dans laquelle il se trouvait, du regard.
Où était-il ? Que s’était-il passé ? Le garçon se passa la main sur le visage avant de se figer.
Tous les événements lui revinrent en mémoire… Jack, son protecteur n’était plus.

- Jack ! » Hurla t-il en se souvenant.
- Allons mon petit Roy calme-toi. » Lui dit une voix douce.

A qui appartenait cette voix ? Il ne la connaissait pas. Mais où était-il ? Comme pour lui donner un début d’explication, une jeune femme souriante se pencha vers lui. Elle était vêtue de vêtements propres et jolis, pas comme les défroques que portaient les orphelins.

- Te sens-tu mieux ? » Demanda la propriétaire de la voix douce.

Roy ne répondit pas. Il était prudent, ignorant ce qu’était le lieu où il se trouvait, il préférait garder le silence.

- N’ai crainte, tu es à l’infirmerie de la ville. Cela fait deux jours que tu es inconscient. Miss Mayfind a déjà envoyé deux employés aux nouvelles. » Lui apprit la jeune femme.

Roy demeurerait toujours aussi silencieux, réalisant qu’il était absent non pas quelques heures ou minutes, mais jours.

- Mais je manque à tous mes devoirs. Je suis l’infirmière et je me nomme Marie. » Continua t-elle, toujours avec voix douce et agréable. « - Et toi, tu as l’air de mieux te porter. » Termina t’elle en caressant la chevelure du rouquin.

Ce dernier ne bougea pas, ni ne dit mot. Il paraissait être dans un autre monde, loin de ce monde présent…

*****


Roy était assis à une table son regard haineux posé sur Jens en grande discussion avec d’autres garçons. Ce qu’il était agaçant avec sa bonne humeur, sa vitalité. Comment pouvait-il heureux dans cet orphelinat ? Comment pouvait-il respirer la joie de vivre alors que Jack n’était plus là. Qu’il était seul, sans protecteur. Le regard posé sur le blond était en empli de haine. C’était à cause de ce blond insupportable qu’il se retrouvait seul et à la merci des autres protecteurs. Malgré sa manière de profiter des plus faibles, Jack était quelqu’un de bien, le rouquin avait vu de lui un aspect que nul n’avait jamais vu. Le vrai Jack, seul Roy le connaissait. Tout comme Jens connaissait le véritable Saï. Mais maintenant à cause de cet écervelé de Jens, il ne l’aurait plus auprès de lui. Pour cela, il allait payer, ainsi que son protecteur. Cela prendrait le temps qu’il faudra, cependant Jens et Saï paieraient…

Son regard était toujours posé sur le blond. Au bout de quelques minutes, il réalisa que celui-ci regardait dans direction. Surpris, il le vit se lever et se diriger vers lui. Roy, serra les poings.
Que venait-il faire ? Que voulait-il ?
Le blond s’arrêta devant lui, puis lui sourit.

- Bonjour, tu te nommes Roy n’est-ce pas ? Moi je suis Jens. J’ai apprit pour ton protecteur. Tu te retrouves seul maintenant. As-tu eut des propositions d’un autre protecteur. » Demanda Jens innocemment.

Roy, serrait de plus en plus les poings, cependant il fit non de la tête.

- Je suis désolé. Sait-on ce qui s’est passé ? Qui a fait du mal à ton protecteur ? » Continua à demander Jens, sans se douter qu’il était en train de remuer le couteau dans la plaie.

Prenant toujours sur lui, une fois de plus l’enfant répondit un non de la tête.

- Je vois. Tu ne peux demeurer ainsi, Je une idée, je vais demander à Saï de te prendre sous sa protection. Il a l’air effrayant mais au fond c’est quelqu’un de réellement bien, attentif à notre bien-être. » Expliqua le blond, une lueur admiratives dans le regard.

Roy se mordit la lèvre afin de ne pas sauter à la gorge du dit blond. Il aurait voulu hurler, cependant il se calma. Au lieu de cela, lentement, il releva un regard vert étrangement froid, étrangement vide vers Jens.

- C’est inutile, je n’ai nullement besoin de protecteur Arthwiller. Et je n’ai aucunement besoin de ta pitié. » Annonça t’il farouchement.

Son regard s’illumina tout à coup d’une lueur meurtrière, tandis qu’il se redressait. Jens surpris, et à vrai dire un peu effrayé recula, jusqu’à ce qu’il se heurte à quelque chose de solide, très dur et qu’une main pesante s’abatte pratiquement sur son épaule.

- Que se passe t-il ici ? » Interrogea la voix froide de Saï.
- Saï ! » S’exclama Jens, en se retournant pour se jeter contre la poitrine du brun. « - Tu es là ! »

Le brun repoussa assez vivement le blondinet, sans pour autant l’éloigner de lui.

- Je t’ai déjà maintes fois répété que j’ai horreur de ce genre de débordement. » Grogna t’il, toujours aussi fidèle à lui-même. « - Qui es-tu et que veux-tu ? » Lança t’il sans la moindre hésitation à l’enfant roux.

Le regard du rouquin s’illumina d’avantage, faisant trembler Jens.

- De vous ? Je ne désire rien. Je ne suis personne. Je sais ce que vous avez fait, vous paierez tous les deux. Je vous en fais le serment. Si j’ai un conseil à vous donner. C’est de ne plus m’approcher. » Les mit-il en garde, avec tant de colère et de haine, que Saï fronça les sourcils, avant de tourner le dos et de quitter le réfectoire.

Le brun fixa le roux de son regard froid. Quelque chose lui disait que ce gamin empli de haine allait encore croiser leur route. Pourquoi disait-il leur route ? Le jeune homme se frappa mentalement, histoire de se remettre en place. Il n’avait nullement l’intention de traîner ce boulet de Jens après lui. D’ailleurs tous ces ennuis ne venaient que du blond.

- Il me fait peur Saï. » Révéla Jens, qui sortit, sur le coup, Saï de ses pensées…
- Tient toi éloigner de lui cela t’évitera de provoquer des catastrophes et arrête de me coller comme ça. » Grogna le brun en le repoussant.
- Méchant ! » S’exclama Jens, pas du tout convainquant, si on considérait son sourire innocent qui accompagnait ce mot.

Le brun soupira et préféra abandonner. Il n’aurait pas gain de cause à moins de l’assommer… Et pour le moment, mieux valait éviter…

Roy, de son côté, avait quitté le réfectoire furieux. Comment avait-il osé ? Comment pouvait-il penser un seul instant qu’il accepterait que l’assassin du seul être qui s’était occupé de lui, et qu’il considérait comme sa seule famille, devienne son protecteur. Il avait faillit sauter à la gorge de cet idiot de blond. Mais cela viendrait. Chaque chose en son temps… Le rouquin s’apprêtait à prendre les escaliers qui menait à l’étage des chambres, lorsqu’il aperçu, plus bas la directrice, accompagné d’un homme. Celui-ci était vêtu de vêtements assez riches et beaux. Il avait des cheveux sombres. C’était tout ce qu’il voyait de lui. Mu par une subite inspiration, il les suivit. Celle-ci le fit entrer dans son bureau, elle s’en occupa comme s’il était quelqu’un d’important. Roy s’approcha et écouta à travers la porte entrebâiller.

- Mister Marcus, quelle bonne surprise ! » S’exclama la directrice. « - Je suis ravi de vous revoir. Cela fait longtemps que vous ne nous avez pas rendu visite. » Finit-elle remarquer assez nerveusement.
- Inutile de nous étendre en civilité, répliqua froidement l’individu. Le dernier garçon que vous m’avez vendu c’est avéré être malade, il n’a pas tenu trois mois. » Annonça t’il assez mécontent.
- Mister Marcus, comment pouvez m’accuser d’avoir voulu vous… » Commença t-elle en tremblant.
- Il suffit ! Vous savez qui je suis, ce dont je suis capable. Sachez que j’ai horreur d’être manipulé. Cependant je n’ai ni le temps, ni l’envie de vous punir Miss Mayfind. Cependant si vous tenez à demeurer la directrice de cet orphelinat, je vous conseille de me trouver un garçon en remplacement. » Menaça t’il assez froidement.
- Mister Marcus, comment voulez-vous que je trouve un garçon qui convienne immédiatement, donnez-moi quelques jours. » Supplia t-elle, paniqué.

Roy resta perplexe devant la scène qui se déroulait devant ses yeux. Jamais il n’aurait pensé voir cette mégère être un jour tremblante et en panique. Il ne savait pas pourquoi, mais il aimait déjà ce Mister Marcus. Non pas pour la droiture et la froideur qu’il dégageait. Mais pour le fait qu’il était un cauchemar pour la directrice de l’orphelinat. Et cela, pour le garçon, c’était le meilleur curriculum vitae qu’on pouvait avoir… Tout du moins à ses yeux. Cependant, toujours mu de cet étrange instinct, il resta caché, à écouter, histoire de voir où cette conversation allait mener…

- Cela vous regarde, je ne souffrirais pas de contre temps. » Continua t’il, toujours aussi menaçant.
- Mais… » Commença la Directrice.
- Je suis prêt à vous suivre. » Coupa Roy avec énergie et surtout compréhension, en faisant soudainement éruption dans la pièce.

L’enfant avait compris pourquoi son instinct lui avait fait choisir cette voix. Il avait compris que c’était sa chance. Plus de protecteurs trop gourmand. Un homme riche. Du temps pour une vengeance. Tout arrivait à point nommé. Cet homme était sa porte de sortie. Et il ne la lâcherait pas facilement, comme le démontrait en cet instant ce regard vert rayonnant et plein de détermination.

- Mais qu’est-ce que… ? » Commença Miss Mayfind.
- Qui es-tu ? » Interrogea froidement Marcus, en saisissant Roy par la gorge et en l’élevant jusqu’à lui, coupant ainsi une nouvelle fois la directrice.
- Je… Je ne suis pers…personne. » Cria le roux qui se voulait courageux et surtout déterminé sur le coup, et ce, malgré le côté tremblant de sa personne.
- Je suis désolé Mister Marcus… je ne… » Bégaya t-elle quelque peu paniquée.
- Taisez-vous ! » Ordonna l’homme, tenant toujours le garçon.

La directrice fit un pas en arrière, réellement effrayée. Le dit Mister Marcus darda son regard froid comme la mort sur le gamin.

- Sais-tu que je suis en mesure de te tuer ici. Nul n’en saura rien, et ce n’est certainement pas cette chère directrice qui dira quelque chose. » Signala l’inconnu d’une voix glacial, en serrant de plus en plus la gorge de Roy.

Le rouquin n’allait certainement pas résister longtemps à ce traitement. Marcus serrait si fort qu’il lui était impossible de répondre ou de dire quoi que se soit. Cependant dans son regard, on pouvait toujours voir cette lueur décidée. Le dit Marcus la vit et cela lui suffit comme réponse, et argumentaire, puisque lentement il relâcha Roy et la laissa tomber au sol. Et ce, assez lourdement. Roy se mit alors à tousser, tout en se tenant la gorge.

- Sache que, si tu acceptes de me suivre, la vie à l’orphelinat va te paraître vraiment douce à côté de ce que je te réserve. » Annonça Marcus toujours avec ce regard froid et déstabilisant.
- Emmenez-moi d’ici et je ferais tout ce que vous m’ordonnerez. Je vous obéirais aveuglément. » Répondit le roux avec détermination. « Je serais prêt à passer un pacte avec le diable lui-même pour me venger d’eux ».

Roy se redressa. Ses yeux verts étaient froids, décidés. Il fixa Marcus sans ciller, puis glissa sa main dans sa poche et en sortit la plume de corbeau, celle qu’il avait trouvé prêt du corps de Jack. Il la fixa, puis la serra dans ses mains.

- Je deviendrais impitoyable, je ferais une croix sur mon cœur, sur tout ce qui pourrait m’entraver. J’écarterais impitoyablement ceux qui se mettront sur ma route. J’y passerais ma vie, cependant ils mourront ». Se promit le roux intérieurement, sur la plume de corbeau qu’il serrait dans sa main, alors que Marcus revenait à la directrice.


Dernière édition par le Sam 12 Mai 2007, 17:18, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:12

La discussion ne fut pas bien longue. Et le résultat fut simple à comprendre. Roy put enfin quitter ce lieu maudit. Il ne jeta même pas un dernier regard à cet orphelinat quand il monta dans la voiture. Il se contenta d’affirmer un peu plus son serment.

La vengeance est un plat qu’on dit qui se mange froid. Le temps n’est qu’une arme pour l’alimenter. La détermination les munitions. L’enfant ne savait pas quand et comment sa vengeance se ferait. Mais il savait que cette haine serait sa force pour survivre au traitement prévu par ce Marcus. Une autre épreuve dans sa vie pour l’aboutissement d’un projet sombre dans son cœur et son arme. Ses prunelles se posèrent alors sur l’homme qui allait être la machine qui allait rendre tout cela possible, avant de revenir à la route, silencieux…

~ Hop AND Joy, fin ~

*****


Jens fixait Saï… Il était si hors de lui. Il savait qu’il aurait été en colère quand la vérité serait d’actualité. Mais il n’avait pas pensé à ce genre de colère. Il avait ce regard fou du temps de l’orphelinat. Le blond avait reculé. Simple question de survie. Mais le pas fut trop lent et la correction en même temps que des mots fusèrent comme le glas d’une sentence trop longtemps restée en suspend….

Un coup… Un reproche…
Deux coups… Une colère…
Trois coups… La douleur…


Une pluie de coups qui lentement, très lentement conduisirent Jens vers l’inconscience. Seul son fin sourire persistait… Il comprenait. Il n’en voulait pas à son protecteur adoré. Non, jamais il ne lui en voudrait…

- Ton secret sera préservé Saï… » Avait fait le blond avant de sombré.

L’interpellé avait alors cessé es coup, fixant son point maculé de sang, puis fixant le corps de Jens. Cela le calma net. Il s’abaissa, toujours aussi grognon, et vérifia les points vitaux de ce dernier. Rassuré, prenant soin de ne pas plus l’amocher qu’il ne l’avait déjà fait, il le soulevant, poussant un autre grognement…

- Imbécile… Pourquoi tu fais toujours ce genre d’idiotie. »

Le brun se dirigea vers la chambre de Jens et allongea le dit propriétaire sur son lit. Il s’éloigna et se mit en tête de le soigner, réparant ce qu’il avait fait. Mais pas de regrets, pas de volonté d’effacer. Jamais Saï n’avait ce genre de sentiment. Jens l’avait poussé à bout, comme toujours, et le retour de flamme avait été conséquent aux actions d’un petit blondinet qui avait le don de se créer des ennuis plus insurmontables les uns que les autres. Soignant donc Jens, Saï finit sa tâche assez tard dans la nuit. Il le nettoya et le borda, avant de se retirer. Il se redit sur le grand balcon de l’appartement, s’allumant une cigarette. Il fixa la ville endormie et les quelques lumières encore présentes, se plongea avec sérieux dans ses pensées…

Des questions comme : « Qui est le commanditaire de ce piège ? » ou « Pourquoi un tel piège ? », tournaient dans la tête du brun. Brun qui cherchait des explications à tout cela sans pour autant trouver de réponse. Chose qui l’agaça que plus encore, comme le démontrait sa main qui enserrait la rambarde du balcon avec une telle force que le sang n’arrivait plus dans cette dernière…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:24

Huit chapitre d'un coup ^^;
Heureusement que j'ai déjà tout lu ^^;

En tout cas c'est une fic que j'adore. J'aime plus particulièrement Ryo, notre méchant de service... Je le trouve attachant sans même savoir vraiment pourquoi.
Au niveau du style j'aime votre façon d'écrire à toi et Cathou. Cette histoire se lit toute seule.
Je la conseille vivement à tout le monde. ^___^

Bravo pour tout ça et merci Myushi et Cathou. :bisous:

PS: Interdit de tuer Roy...
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 17:35

Géniale XD 8 chapitres d´un coup !! Je pense que je vais faire des nuits blanches moi :alaide:

Merci Myushi :bisous:

Val-rafale a écrit:
J'aime plus particulièrement Ryo, notre méchant de service... Je le trouve attachant sans même savoir vraiment pourquoi.

Lol Val c´est pas le premier méchant de service que tu aime XD
Je t´ai percé à jour!! Tu as un faible pour les méchants :joyeux:
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shakounette
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 12 Mai 2007, 22:52

Chuis d'accord avec Val, il a quelque chose le Ryo mais j'avoue que sur la derniere scene, il n'y va pas de main morte.... Enfin, ce type est un peu derangé je trouve. Mais j'attend la suite avec impatience ! Mais ca, je te l'ai deja dis ^^
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 02 Juin 2007, 11:32

Euh... Et bien vous allez être ravie, chapitre spécial Roy !

Chapitre 09
Initiation



Premier Jour

Un homme à la chevelure brune pénétra dans une grande salle. Celle-ci était immense, de nombreux écrans s’étalaient le long des murs, toute la pièce semblait en être décorée. Des pupitres, des consoles y étaient installés et de nombreux techniciens y travaillaient. L’individu qui venait de pénétrer dans la pièce, regarda les écrans, on pouvait y apercevoir un gamin à la chevelure rousse. Il était allongé à même le sol, face contre terre. Son corps semblait meurtri, couvert de blessures. La pièce était nue.

- Où en est-on avec notre nouvelle recrue ? » Demanda l’homme au regard froid et à la chevelure sombre.
- Il n’a toujours pas bougé Mister Marcus, comme vous l’avez ordonné nous avons fait appel aux hommes les plus féroces. Cela fait déjà trois jours qu’il affronte ces derniers. »
- Et qu’en est-il ? Avons-nous des résultats ? » Interrogea Marcus.

Un des techniciens lui tendit un dossier où les résultats avaient été notés. Le brun le parcourut du regard avant de le refermer brusquement et revenir à l’écran de contrôle.

- Ce garçon est en effet prometteur, s’il ne meurt pas au bout de cette semaine de mise à l’épreuve, je le formerais personnellement. » Dit-il une lueur intéressée dans le regard. « Continuez donc les testes. »


Deuxième Jour

Roy ouvrit difficilement les yeux. Depuis combien de temps était-il présent dans cette pièce ? D’ailleurs où se trouvait-il ? Que s’était-il passé ? Non ça, il le savait. Même au bout d’un moment, tout devenait confus. Son corps n’était que douleurs et plaies. Le garçon se redressa péniblement. Il trébucha même. Et finalement dut s’asseoir afin de ne pas s’effondrer. La souffrance qu’il ressentait aux niveaux de ses côtes était difficilement supportable. De plus, un terrible mal de tête le tiraillait. Ses souvenirs, tout du moins quelques uns, commençaient à lui faire légèrement défaut. Le jeune roux ferma, devant tout cela, les yeux et se concentra, puis il les ouvrit de nouveau. Peu à peu ceux-ci les souvenirs manquants revinrent en mémoire.

Il se rappelait avoir suivit cet homme étrange à l’orphelinat. Ce dernier l’avait emmené dans une immense maison. Jamais il n’aurait imaginé que ce genre d’endroit pouvait réellement exister. Il se souvenait d’être resté sans voix en la découvrant. L’habitation était si grande… immense. Une de ses demeures d’hommes d’affaires riches, décorés avec beaucoup de richesses, comportant de nombreux meubles, bibelots rares. Cependant il n’était pas demeuré assez longtemps à l’intérieur de celle-ci pour en voir d’avantage. Puisqu’il fut pratiquement traîné jusqu’à un sous-sol. Qu’allait faire cet homme de lui ? C’était la question qu’il s’était posé en réalisant sa destination… Il avait alors commencé à s’imaginer tout un tas de scénarios. Comme l’enfermer dans un lieu sombre et lui faire subir toutes sortes de tortures ? Ca avait quelque chose d’effrayant. Mais après tout, au fond, cela n’avait pas d’importance. N’avait-il pas promis d’obéir, de tout faire afin d’obtenir sa vengeance ?

Roy s’était donc laissé entraîner. Suivant cet homme qu’il avait pris pour choix de suivre. Si bien qu’en peu de temps il se retrouva poussé dans une pièce immense pour y être enfermé, seul. Le jeune garçon était resté, là, dans cette pièce froide, sans le moindre éclairage, attendant. Mais nul ne vint le voir. Pas cet homme mystère ou un des résidents, si résidents il y avait. Personne. Il était seul, et la nuit qui arriva par la suite ne fit marquer qu’un peu plus cet état de fait. Sans oublier la faim qui le tiraillait, personne ne s’étant donné la peine de lui apporter quoique ce soit. Le lendemain, très tôt, Roy en avait la sensation, la porte de sa prison fut ouverte. Là apparurent quatre garçons plus âgés qui lui s’ils comparaient leur taille à la sienne. Se redressant immédiatement, le jeune garçon comprit vite, à ses dépends, que cette visite n’avait absolument rien de courtoise. En effet, sans prononcer un seul mot, ils se jetèrent sur le rouquin et le frappèrent. Tout cela résonnait encore dans la tête du jeune homme. Il n’avait pas compris. Ces garçons n’avaient pas donné la moindre indication. Pas la moindre raison. Ils avaient tapé, tapé… tapé toujours plus. Beaucoup trop fort pour lui, il ne pouvait que se protéger, tant bien que mal. Au bout de quelques minutes tout cela prit fin et ils avaient quitté la pièce comme il était arrivé. Dans le silence. Impuissant, Roy était resté allongé à même le sol. Ne parvenant pas à bouger le petit doigt tant il souffrait. Il passa son second jour de captivité ainsi. Et tout recommença le jour suivant.

De nouveau quatre nouveaux garçons furent envoyés. De nouveau Roy reçut une correction. De nouveau les coups fusèrent sans rien qu’il puisse faire. De nouveau il sombra dans l’inconscience. A même le sol. Sans eau. Sans nourriture. Seul encore. Le pensait-il tout du moins, alors que l’obscurité, sa compagne de ces derniers jours ne l’enveloppe. Il ne revint à lui que quelques heures plus tard. Et là, il trouva de l’eau et de la nourriture, dans un coin de la pièce. Il avait si faim qu’il se précipita sur cette dernière. Il ne soucia pas du fait qu’il devait paraître ou ressembler à une bête sauvage. Il avait faim, donc mangeait. Il était conscient qu’il devait se nourrir afin de pouvoir affronter ceux qui viendraient le lendemain. Car il était certain que cet étrange recommencerait encore et encore. Il ne savait pas le but. Mais il savait que cela n’était pas encore finit.

Au final, Roy s’endormit le ventre plein. Pas de mort. Pas de plainte. Il était blessé, mais au fond, tout cela ne comptait. Il avait une vengeance à accomplir. Et pour cela, il était prêt à subir dix fois plus. Rien ne l’arrêterait. Et surtout pas des coups et un corps meurtri. Il ne savait pas ce que cet homme avait en tête. Mais il lui avait promis. Ce Marcus lui avait promit que s’il demeurait en vie durant une semaine, il le formerait et lui permettrait d’accomplir sa vengeance. Il devait donc tenir, une semaine, juste une semaine… rien qu’une semaine.

C’est ainsi que se déroulèrent les deux premiers jours.


Troisième Jour

Une terrible fièvre l’avait saisit. Roy grelottait. Son crâne bourdonnait. Ses membres tremblaient. Et sa vision était des plus imprécises. L’enfant crut que sa dernière heure allait arriver. Pourtant, sa détermination, sa volonté de se venger était plus forte que ce découragement qui semblait vouloir l’envahir de toute part, l’empêchant ainsi, de perdre connaissance. Si bien que lorsqu’un groupe de quatre adolescents fut de nouveau envoyé, il tient bon. Il ne flancha pas. Et pour la première fois, il ne sombra pas dans l’inconscience après leur visite. Il demeura debout. Et ce, malgré le fait qu’il n’avait pas été en mesure de se défendre. Quelque chose avait changé en Roy. Il n’avait plus cillé sous les coups de ses tortionnaires. Il avait ressenti les coups sans réellement les ressentir. Même son regard avait changé d’intensité, troublant à un moment les adversaires du garçon, sans pour autant les stoppé. Il avait tenu le coup. N’avait pas bronché. Ce troisième jour, malgré la fièvre envahissante, avait signé la naissance d’un nouveau Roy. Encore un bébé. Mais un bébé qui allait grandir et démontrer au monde entier que la force de l’esprit et la volonté d’abattre un ennemi étaient des sentiments redoutables et indispensables pour survivre…

Les assaillants quittèrent la pièce. Le souffle était lourd, saccadé. Ses jambes tremblaient. Tout n’était que douleur. Mais il resta debout… Suffisamment en tout cas pour laisser un sourire satisfait naviguer sur ses lèvres, et ce, avant de tomber sans connaissance, quelques minutes après, ramené à la réalité par un corps qui n’en pouvait plus…


Quatrième Jour

Roy était assis, dos appuyé contre le mur, les yeux fermés. Il semblait réfléchir à ce qui se passait. A ce qui lui arrivait. A l’attitude à adopter. Et surtout, ce qu’il avait déjà pu tirer de ces jours de mauvais traitement. Plus que trois jours à tenir et enfin il pourrait commencer les préparatifs de sa vengeance. Etrangement, il ressentait une certaine impatience. Ses pensées furent interrompues par le bruit de la porte. Rouvrant les yeux et fixant cette dernière, s’attendant à retrouver ses visiteurs journaliers, il fut surpris de trouver une autre personne. Se redressant, tant bien que mal, il fit face à son visiteur. Cet homme qui l’avait conduit jusqu’ici. Ce Marcus. Toujours vêtu impeccablement. Costume à la coupe parfaite. Cet homme gardait cette stature imposante. Roy avait pensé que cela changerait. Mais non. Même s’il n’y avait pas d’effroi, il restait cet imposante malsaine qui émanait ce dernier. Debout devant le propriétaire des lieux, le jeune garçon voulait lui faire comprendre qu’il n’avait pas peur de lui. Que quelque que soit ce qu’il s’apprêtait à lui faire, il tiendrait le coup. Et pour rien au monde n’abandonnerait. Le brun s’avança vers lui, un sourire mauvais étirant imperceptiblement ses lèvres, il leva la main et gifla violemment l’enfant du revers de celle-ci. La calotte fut assez brutale et douloureuse. Roy s’écroula devant la puissance de cette dernière. Pourtant il ne resta pas à terre bien longtemps. Il se redressa rapidement et fixa, une fois de plus, son vis-à-vis droit dans les yeux. Plein de défis et de volonté. De nouveau, Marcus le gifla violement. La même scène se répéta alors, comme un mécaniste qu’on activait indéfiniment. Cette scène se répéta de nombreuses fois, Marcus giflant sans la moindre retenu et Roy se redressant toujours en le défiant du regard… et ce jusqu’à que le silence soit rompu…

- Ne me fixe pas ainsi petit insolent. » Lui ordonna Marcus, en le giflant de nouveau.
- Non ! Vous m’avez peut être, mais mon âme, ma personnalité ne vous appartiennent pas et ce ne sera jamais le cas. » Lui annonça farouchement Roy.
- Il faut une certaine dose de cran ainsi que de folie pour oser me tenir tête. » Commença le brun avec un sourire atteignant presque la folie. « Cependant j’apprécie ces qualités chez toi. Je n’avais donc pas commis d’erreur, cette lueur dans ton regard ne m’avait pas trompé. Cela me plait. Je te le redis, si tu demeures en vie encore trois jours, je te formerais personnellement. » Informa simplement l’homme, en lui offrant toujours ce sourire cruel avant de quitter la salle.

Le regard du rouquin n’avait pas perdu sa vivacité. L’expression décidée qui marquait son visage ne faisait qu’argumenter ce fait, lui donnant une lueur effrayante.

- Peut importe les épreuves, je ne perdrais pas, je ne mourrais pas, je ne vous ferais pas se plaisir. Je n’ai plus que ma vengeance, hors de question de renoncer à elle. » Déclara Roy alors que la porte était déjà refermée.


Cinquième et sixième Jour

Un cycle sans fin reprenait les rênes de ses journées. Un sommeil peu réparateur. Quatre molosses qui jouaient du poing sur sa personne. Un peu de nourriture et d’eau pour fortifier son corps meurtri. Et la solitude. Rien d’exceptionnel. Rien de troublant. Plus le temps passait, plus le garçon avait l’impression de moins subir. De moins ressentir. C’était comme si une carapace se formait autour de son corps. La vengeance et sa colère semblait être la matière première de cette dernière. Il savait que le temps était son allier, sa souffrance son moteur. Il allait rendre coup par coup à ces quatre types. Mais pas que ces derniers. Le temps lui permettrait de mettre ses projets en action. Pas aujourd’hui, ni demain. Mais un jour. Oui un jour. Tout ce qu’il a subi dans cette pièce. Toute cette douleur. Cette rage. Lui sera bénéfique et lui permettra d’accomplir ce qu’il désire le plus au monde…

Deux jours monotones s’écoulèrent. Deux jours amplis de projets. Plus qu’un jour et le monde lui appartiendra…


Septième Jour

Roy avait dormit comme un bébé. Il n’avait fait aucun cauchemar. Chose rare. Pourtant, il ne baissait pas sa garde. Le dernier jour arrivait. Une journée particulière. Même importante. Il ne devait pas croire que tout était gagné. Il devait encore lutter. Un jour encore… Juste un jour…

Tôt le matin, la porte fut ouverte. Au grand étonnement du rouquin, il n’y avait qu’un seul individu et non quatre qui vint à lui. Ce dernier paraissait ne pas plaisanter. C’était un adolescent assez élancé, il avait une expression indéfinissable sur le visage. Silencieusement Roy se redressa, fixant son adversaire… non son ennemi. Roy comprit qu’il ne s’agissait pas du traitement habituel. Il n’y avait qu’à voir l’expression de l’inconnu. Il avait quelque chose de dangereux. Son instinct lui disait que ce serait lui ou l’inconnu. Contrairement avec le groupe de garçons qui lui avait été envoyé les jours précédents et qui s’était contenté de le frapper jusqu’à ce qu’il en perde connaissance. Lorsque ce dernier sortit un petit couteau, que son regard fou se posa sur lui, Roy sut que son instinct ne l’avait pas trompé. Il allait devoir lutter pour sa vie.

Le jeune garçon se mit en garde, observant son adversaire. Il ne s’était jamais battu. Jack, son ancien protecteur, s’était toujours chargé de cet aspect de leur vie. Hélas, le seul apprentissage qu’il eut à l’orphelinat ce fut la fuite. Les deux adversaires s’observaient, se jaugeaient, cherchant la faille de l’autre. Mais également le moment propice où la première attaque serait lancé. L’adolescent et le jeune garçon continuèrent ainsi à se défier du regard. C’est alors que Roy fit un imperceptible pas en arrière, ce fut le signal de départ. L’adolescent se jeta sur le gamin. Ce dernier fit un bon en arrière, et ce, malgré l’attaque surprise. Cependant sa réaction manqua de rapidité et donc fut insuffisante pour éviter la lame. Cette dernière lui effleura le bras. Portant sa main instinctivement à sa blessure, il put sentir le sang glisser entre ses doigts, grimaçant plus de rage que de douleur sur le coup.

- Que se passe t-il ? Cela ferait-il mal ? » Se moqua ouvertement le jeune inconnu. « N’ai aucune crainte, nous ne faisons que commencer, je vais particulièrement bien m’occuper de toi. Rassure-toi, je ne vais pas te tuer, du moins pas avant de t’avoir redessiné à ma manière. » Continua ce dernier, une lueur démente éclairant son regard.
- Je ne me savais pas si important. » Ironisa Roy. « Je suis cependant navré de te décevoir, mais je n’ai pas mal. Ce n’est qu’une petite coupure… ah et juste pour information, je n’ai nullement l’intention de ma laisser tuer aussi facilement, tu vas devoir courir si tu veux vraiment m’avoir. » Répondit le garçon bien décidé à demeurer en vie, un poil provocant.

Une fois de plus l’adolescent se jeta sur lui, mais Roy l’évita en s’enfuyant. Optant pour cette technique, le temps de trouver un point faible à son adversaire. Esquivant ainsi, sans le moindre problème, la lame de son ennemi. Cependant, à chacune de ses esquives, il motivait son adversaire à vouloir faire de son corps des lambeaux. Le rouquin en était conscient. Il n’y avait qu’à voir la volonté de cette lame de vouloir le trancher à vif, alors que le sourire de son propriétaire se faisait plus fou encore. Cruel également. Mais pour sa vengeance, pour Jack, il devait rester en vie. Eviter les attaques de son adversaire. Fuir encore un peu. Il ne devait pas faiblir. Durant ce qui parut à Roy des heures, l’adolescent le poursuivit. La fatigue commençait à se faire ressentir. Il comprit qu’à ce rythme il ne s’en sortirait pas. Que devait-il faire ? Quel moyen devait-il employer pour abattre ce monstre avant que ce soit ce dernier qui ne le fasse ? Le garçon était dos au mur, mais très loin de songer à l’abandon.
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 02 Juin 2007, 11:32

Tout semblait être contre lui. Il ne voyait aucun moyen de se protéger dans la pièce. Un verre, une assiette, une fourchette que pourrait-il faire avec cela ? Une violente poussée le ramena à la réalité. Son adversaire venait de le saisir et de l’envoyer à l’autre bout de la pièce contre le mur. Roy eut l’impression qu’il venait d’être percuté par un camion. A moitié sonné, il s’écroula au sol, en appui contre le mur. L’inconnu se précipita sur lui, lame en avant. Epuisé, le jeune garçon vit la lame se rapprocher. Il devait se lever. Mais rien. Son corps refusait de bouger. La lame se rapprochait de plus en plus. Le garçon vécut la scène comme un dans un mauvais ralenti. L’arme qui arrivait à lui, qui s’enfonça dans son ventre. Le sourire malsain de son adversaire. La blessure qui s’agrandissait alors que la lame remontait lentement dans son ventre. Tout cela n’était qu’un terrible cauchemar. La fin… Sa fin ne pouvait pas être maintenant. Il n’avait pas vécu tout cela pour en arriver à ça. Surmonté toute cette souffrance pour rien. Etait-ce la fin ?

Non… Jamais !

Sa vengeance, il ne l’avait pas accompli. S’il ne parvenait pas à l’accomplir, il emmènerait avec lui celui qui s’était mit entre cette dernière et lui. Le garçon sentait le vertige le saisirent. Il ne tarderait pas à rejoindre les limbes. Sa main sans qu’il ne comprenne de quelle manière, se referma sur un objet métallique, il ne chercha pas à connaître son origine. Peu importe ce que c’était, car lorsque la mort approchait, n’importe quoi pouvait être une arme et représenter une planche de salut. Avec une détermination et une froideur vraiment effrayante, il la saisit et la planta dans la jugulaire de son adversaire. L’adolescent surpris poussa un hurlement avant de reculer en portant sa main à sa gorge où son adversaire venait de planter une fourchette. Roy se redressa péniblement sur ses jambes, tremblant, ne voyant presque plus rien, l’obscurité se faisant maîtresse de sa vue. Il leva la main puis saisit le couteau et l’ôta d’un coup sec, poussant un hurlement de douleur. Puis il leva lentement la tête vers un point précis.

- Jamais plus je ne baisserais les yeux et je n’abandonnerais. Je survivrais et avancerais. Tant que je n’aurais pas accompli ma vengeance. Tu entends ? Jamais…» Lança le garçon d’une voix ferme et décidée avant de sombrer dans les ténèbres.

*****


Aujourd’hui

Roy se redressa brusquement. Il était en sueur, allongé dans un immense lit, dans une chambre aux proportions quasi gigantesques. Les draps de soies étaient froissés. Il porta sa main à son ventre et redessina une cicatrice qui s’y trouvait. Une fois de plus ce rêve était revenu, les souvenirs s’étaient encore emparés de lui. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait plus songé à son passé. Il avait suffi qu’il voie cette photo d’eux. Qu’il sache que ces deux ennemis jurés se trouvaient dans la même ville que lui, pour que tout lui revienne en mémoire. Que son passé lui explose au visage une fois encore.

Il se vengerait de Jens Arthwiller et Saï Ryura…

Il était décidé à les poursuivre de sa haine. R. n’avait pas l’intention de quitter ce monde sans les avoir fait payer. C’était sa volonté. Et rien… Rien au monde ne pourrait le dévier de son chemin. Une sonnerie de téléphone le sorti alors de ses pensées, de sa détermination. D’un geste entendu, il décrocha le combiné.

- Oui ?
- Monsieur comme vous avez demandé, nous l’avons trouvé. Il est là. »
- Bien, conduisez le dans le bureau central ! » Ordonna Roy, alors qu’il se levait simplement.
- Euh… Monsieur… »
- Quoi ? » Fit froidement l’interpellé.
- C’est-à-dire que… enfin… nous l’avons trouvé dans une rue… pas vraiment dans un état présentable, complètement ivre Monsieur… » Tenta d’expliquer l’homme de main qui aurait bien donné sa place au premier venu sur le coup.
- Et bien lavez-le et décuvez-le ! Ensuite amenez-le dans le bureau central. »

L’ordre avait été sec et menaçant. Roy avait ensuite raccroché. Et s’était dirigé vers la salle de bain, prêt à début une nouvelle journée. Mettant ce maudit rêve au placard, il attendait avec impatience son rendez-vous avec son visiteur. Les cartes se distribuaient peu à peu. Et bien entendu, il gardait en main les cartes maîtresses, restant le maître d’un jeu qu’il avait construit lui-même…


A suivre…
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptySam 02 Juin 2007, 12:32

Alors franchement cette fics est toujorus excellente. Ce chapite que vous venez de nous offrir, est absolument génial. Déjà parce que vous nous présentez un peu plus le méchant de de l'histoire. Sans essayer de le rendre attachant ou de lui donner des excuses sur son attitude, vous développez quand même son histoire. Bon Roy est mon perso favoris. Je le trouve charismatique. C'est tout à fait le genre de perso que j'aime.

Bref... j'aime cette fic. Franchement elle est excellente et je la conseille à tous.
Bravo encore.
Bon courage pour la suite.

Val
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptyVen 02 Nov 2007, 13:21

Kikoo les gens !
Flemme de copier/coller, alors je vous mets la suite en lien lol !

Chapitre 10
Chapitre 11

Bonne lecture à vous ^^
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MessageSujet: Re: [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire   [fiction originale] Le destin de la Colombe Noire EmptyLun 12 Nov 2007, 10:33

Bonjour tout le monde ^^
Voici la suite, toujours en chapitre fictionpress ^^;
*pas envie de copier/coller XD*

Chapitre 12

Voilà, bonne lecture à vous ^^
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