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 [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo

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saitoo
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MessageSujet: [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo   [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo EmptyJeu 31 Mai 2012, 16:46

J'étais sûr d'avoir déjà publié dans cette rubrique, mais on dirait que non. Alors je me lance !

Voici une petite fiction que j'ai écrit dans e cadre d'un concours dont le thème était le "secret"...cncours que j'ai perdu Raah!

Cette fiction a été revue et corrigée depuis, alors j'espère qu'ele vous plaira.

*********

Perdre un proche est très dur. Cela fait encore plus mal si cette personne est extrêmement proche de vous. Ce jour-là, il faisait beau. Le soleil était un véritable appel à la bonne humeur. Pourtant, ce jour était un jour de tristesse...

Nous étions un samedi du mois de juillet, le jour de l'enterrement de mon grand-oncle. Cet évènement contrastait énormément avec cette journée. Cependant, tel était le souhait de mon grand-oncle. Il ne voulait pas partir dans la tristesse. Il a toujours été un peu spécial. Il avait une vraie soif de vivre et beaucoup de soleil dans son cœur. C'était un homme extrêmement généreux et adorable bien que très droit et strict à ses heures perdues. Je l'appréciais autant que ma grand-mère. Ma grand-mère était morte quand j'avais neuf ans, mon grand-oncle avait donc fait en sorte d'apaiser ma souffrance durant toutes ces années.

En ce jour d'enterrement, je ne me sentais ni trop triste, ni trop souffrant et encore moins heureux. Il me manquait énormément, mais pleurer ne le referait pas revenir...

L'enterrement, qui fut plus convivial que triste avec une petite foule de gens sympathiques - en effet, mon grand-oncle avait souhaité pour son enterrement un air doux et joyeux. Peu après, j'ai dû rejoindre mes parents, ma jeune sœur et ma grand-tante désormais veuve dans le bureau d'un notaire très respecté afin de connaitre le testament de mon grand-oncle. Nous étions plus ou moins tendus. Ma grand-tante - très peu appréciée d'ailleurs par la famille - l'était encore plus. Après quelques heures avec le notaire, nous nous sommes quittés. En sortant, ma grand-tante, extrêmement furieuse, s'était mise à beugler dans le couloir, ce qui attira l'attention de quelques personnes : « Je vous le promets ! Jamais, je ne laisserai passer ça ! On se reverra devant le juge, Monsieur ! »

Elle a ensuite quitté les lieux, ne se gênant pas de bousculer ceux qui avaient le malheur de se trouver sur son chemin. Tandis que mon père s'excusait comme il pouvait auprès du notaire au sujet de l'attitude de ma grand-tante, je quittais à mon tour les lieux discrètement.

Une fois chez moi, je me suis dirigé vers la cuisine. Après avoir pris une bière fraiche, je me suis laissé tomber sur le canapé en soupirant. Je fermais les yeux puis je me remémorais la discussion chez le notaire. La discussion avait été assez étrange...

Nous avions tous reçu une petite partie de la fortune que mon grand-oncle possédait. Cependant, tout le reste de sa fortune était destiné à un autre - d'où la colère de ma grand-tante.

J'ouvris les yeux puis j'observais un petit coffret que le notaire m'avait donné avant que je quitte son bureau. Il ressemblait à une sorte de boite à musique en bois. Il était accompagné d'un cahier - ou plutôt d’un journal intime - et d'une lettre scellée.
Le notaire m'avait dit que mon grand-oncle, avant de mourir, m'avait confié la mission de retrouver la personne à qui revenait tout le reste de sa fortune. Qui était cette personne ? Un membre de notre famille ? Un homme ? Une femme ? Par ailleurs, j'avais beau chercher la clé qui ouvrait ce petit coffret, mais rien à faire, elle était introuvable. Je regardais de plus près l'enveloppe qui accompagnait ce coffre. Pour une enveloppe, elle était assez lourde. Je l'ai secouée, j'en avais donc conclu que la clé s'y trouvait. Cependant, cette lettre ne m'était pas destinée. Le destinataire semblait être un certain « Sony B. King ». Était-ce lui que je devais chercher ?

Qui était cette personne si chère à mon grand-oncle ? Je me suis enfin décidé à ouvrir ce cahier qui répondrait sans doute à mes questions ...

¤ ¤ ¤


5 Avril 1965, San Francisco.

Avez-vous déjà connu le coup de foudre ? Moi oui et deux fois. C'est à la fois exquis et d'une grande douleur. J'ai aimé deux personnes à la même période. Deux personnes que tout sépare. Le statut social, la race, la vie, tout. Tout sauf une chose : Moi.

Je me nomme Henry Jeff Dutrant. Oui, je suis moitié français, moitié américain. Mon père est un généreux, mais coriace homme d'affaire français. Ma mère est une belle américaine, drôle, gentille et intelligente. Je suis fiancé à la plus belle femme de ce pays. Ma fiancée Emma est une anglaise dont le père commence à faire peu à peu fortune en tant qu'actionnaire. Elle est aussi belle qu'une fleur et aussi douce que la laine.

Pour profiter du peu de temps qu'il me reste avant mon mariage, mes trois cousins et mon frère ont décidé de m'emmener dans un club de Jazz et de blues. Le propriétaire est noir, mais très serviable et de bonne compagnie. Bien que la plupart des personnes présentes étaient de couleur noir, l'ambiance était accueillante. Nous nous étions assez détendus surtout après avoir bu quelques verres d'un breuvage alcoolisé. Le barman nous a informés qu'il s'agissait d'une recette qui lui venait de ces ancêtres esclaves. Je sais qu'il n'y avait pas de sous-entendu, mais sachant que la famille d'Emma est connue pour ne pas être très tolérante envers les personnes de couleur (qu'elles soient noires ou jaunes) de ce fait, je me sentais un peu mal à l'aise. Je me suis donc dirigé loin du bar pour m'assoir près de la scène. Je songeais à Emma et notre éventuel futur ensemble. Soudain, une musique fit sortir mon Emma de mes songes. Lorsque j'ai eu l'audace de relever la tête, je sentis mon cœur me lâcher. Devant moi, une jeune fille noire (disons entre dix-sept et dix-neuf ans) se trouvait, chantant et dansant, l'air radieuse. J'étais totalement hypnotisé par sa voix, ses yeux, sa présence. Je m'en suis voulu un court instant de ne pas l'avoir rencontrée avant Emma. Je vous assure qu'elle me remarqua, car elle me fit un petit sourire avant de disparaître de la scène. Mon cousin vint derrière moi et me dit : « Fais attention, cette personne n'est pas faite pour toi. Et puis tu as Emma ». Emma ? Oui, c'est vrai. Je dois oublier cette fille.

Tandis que j'écris sur ce journal, je me sens même honteux de gaspiller autant d'encre pour parler de cette négresse.


¤ ¤ ¤

Un mois. Un mois depuis le départ de mon grand-oncle. La vie avait repris son cours. J'ai été embauché en tant que graphiste en alternance dans le XVIe arrondissement de Paris. J'aimais le graphisme. C'était si fascinant. C'était un domaine qui me convenait à la perfection. Je venais tout juste de finir ma journée de travail. Dans le métro, à travers la vitre, je regardais une affiche qui annonçait prochainement un concert d'un chanteur de blues. Cela me fit rappeler que je n'avais pas fini de lire le journal dont j'avais hérité. Jusqu'à présent, je savais que mon grand-oncle était tombé fou amoureux d'une jeune noire. À l'époque, c'était très mal vu. Mais apparemment, mon grand-oncle avait effacé cette fille de sa mémoire. Je n'en savais pas davantage à propos de ce Sony B. King ? Je me demandais si grand-tante Emma le connaissait. Cependant, je ne voulais pas trop me retrouver en ce moment en face-à-face avec elle. Depuis le notaire, cette vieille pie était devenue encore plus invivable qu'à l'habitude.

Mon téléphone se mit à vibrer et me fit sortir de mes songes. C'était encore Marc. Marc ? C'était un ami. Enfin mon ancien compagnon. Notre relation m'étouffait. C'était un type bien, mais trop lâche pour s'assumer et se dévoiler aux autres, bien que tout le monde savait pour nous deux. Il prétendait avoir fait son "coming-out" auprès de ses proches. Je ne le croyais pas, surtout connaissant ses parents. Je soupirais, rien qu'en pensant à Marc. Il m'exaspérait.

Une fois sorti du métro, je me suis décidé à aller rentre visite à une amie qui était stagiaire dans une société de journalisme. Cette fille était géniale. Elle n'avait pas un cerveau, mais un véritable réseau Internet complet dans sa petite tête. Elle savait tout sur tout. Elle pouvait m'informer sur ce Sony B. King de la lettre.

¤ ¤ ¤


16 Mai 1965, New York.

Un mois. Cela fait un mois que je ne pas revu cette fille du club, pourtant elle hante mes pensées. J'ai même l'impression qu'elle a surpassé la beauté d'Emma en un regard. En parlant d'Emma, je ne la supporte plus. Je commence même à me demander si je l'aime vraiment. Pour être franc, je me suis fiancé avec elle car elle est belle et de bonne famille. Quant à Emma, je sais qu'elle aime plus mon nom français et l'argent qui va avec que ma propre personne. Je la savais cupide, mais cela m'amusait... au début. Maintenant, cela m'insupporte.

Tout le monde prépare le mariage avec grande joie. Emma et moi avons décidé qu'il aura lieu en août. En vérité, je n'ai pas eu mon mot à dire. D'ailleurs, pour les fiançailles non plus. Même si cela peut paraitre étrange, c'est Emma qui m'a demandé en mariage. C'était si original et drôle que cela m'avait plu. Grossière erreur.

Pour le moment, ma seule préoccupation, c'est de retourner à San Francisco et La revoir...


27 Mai 1965, San Francisco.

J'ai menti. J'ai menti à mes parents et surtout j'ai menti à Emma. Contrairement à mes parents, mentir à Emma m'a étrangement fait du bien. Le plus important pour le moment, c'est de retourner au club. Ce soir, je vais la voir et lui parler. Je lui avouerai mon amour pour elle. Ce soir est un grand jour.


28 Mai 1965, San Francisco.

J'y suis allé. Je lui ai parlé et elle m'a parlé. Je lui ai dit que j'aime autant sa voix que sa personne. Elle a ri et m'a remercié. On a parlé, on a fait connaissance. Cependant, elle n'a pas voulu me dire son nom. Elle m'a dit qu'elle a un frère. Sony B. King. Et que si je veux la connaitre davantage, il faut que je plaise à son frère. Je lui ai répondu que, si je l'aime, j'aimerais également son frère. Elle m'a paru gênée, mais j'ai vu dans ses yeux qu'elle m'apprécie. Dans trois jours, son frère fait un show dans le club. Promis, j'irai le voir.


¤ ¤ ¤

Mon amie Amélie m'avait informé que Sony B. King était un jeune et talentueux chanteur, compositeur et musicien de jazz et blues à San Francisco. Malheureusement, il n'avait pas fait long feu. Du jour au lendemain, on n’avait plus entendu parler de lui. On savait juste une chose. Sa sœur jumelle était morte soudainement, mais on n'en savait pas plus. D'après le cahier de grand-oncle, la femme qu'il avait rencontrée dans le club de Jazz et blues était la sœur de Sony B. King. Ce Sony B. King était la personne à qui je devais remettre cette lettre, cependant, Sony B. King n'était qu'un pseudonyme. Je devais donc trouver son vrai prénom. Mais comment ? San Francisco. C'était là-bas que je pouvais le retrouver. Mais comment y aller ?... Mince et voilà que je me faisais à nouveau harceler par Marc.

¤ ¤ ¤

31 Mai 1965, San Francisco.

Emma a tenu à me rejoindre ces trois derniers jours. J'ai encore et toujours trouvé une excuse pour qu'elle cesse de m'appeler et me contacter. Enfin oublions. Ce soir, je vois le frère de ma tendre. Oui, ma tendre. Mon amour pour elle grandit de jour en jour. Je prie le bon Dieu pour que son frère m'apprécie.


1er Juin 1965, San Francisco.

Quel abruti, ce Sony B. King, mais quel garçon ! Il est si amusant. Quand je l'ai vu, quel choc ! C'est sa sœur, mais avec une voix plus masculine. Mon cœur a failli me lâcher à nouveau. Je commence à me demander si j'ai des problèmes cardiaques. Sony m'a très mal accueilli. Froidement pour être plus clair. Malgré tout, je l'ai apprécié. Cependant, quelque chose m'a tracassé. Dans le club, certains semblaient mal nous regarder. Ou plutôt mal le regarder. Qu'avait-il fait pour se faire des ennemis ? Malgré le fait qu'il semblait m'apprécier, Sony m'a dit d'un ton sérieux : « Ma sœur n'est pas faite pour vous. Et puis, vous êtes blanc. Je ne suis pas sûr que ça soit bien vu ». Je lui ai clairement dit que je me fichais pas mal de la couleur de notre peau. Il a soupiré en disant que je ne comprenais rien puis il est parti.

6 Juin 1965, San Francisco.

Je suis rentré quelques temps auprès d’Emma. Mon frère m'avait dit qu'elle voulait absolument me rejoindre. Quelle idiote. Ne peut-elle pas m'oublier un peu? Il fallait bien que je trouve quelque chose pour l’éloigner encore quelque temps.

De retour à San Francisco, je passe de plus en plus de temps avec Sony et sa sœur. J’ai enfin un nom à donner à ma tendre. Sonia. Quel ravisant prénom pour une si belle jeune femme. Malheureusement, d’après Sony, Sonia est de plus en plus occupée, de ce fait, je risque de la voir de moins en moins. Bien que j’aimerais bien passer plus de temps avec ma tendre, j'apprécie également la compagnie de son frère. Cependant, je n'en sais pas plus sur lui et sa sœur.

11 Juin 1965, San Francisco.

Cette nuit-là, je voulais rendre une visite privée à Sonia. A travers la porte de sa loge, j'ai entendu une violente discute. J'ai reconnu la voix de Sony. Il se disputait avec une femme. Ils parlaient de mensonge, secret et tabou. Je n'ai pas très bien compris, mais Sony en est sorti peu après. Il avait les larmes aux yeux et semblait furieux. Il n'a même pas remarqué ma présence lorsqu'il est sorti de la loge en courant. Que s'était-il passé ?


23 Juin 1965, San Francisco.

La veille fut une horrible nuit. Le club a été incendié. Le dirigeant ainsi que d'autres personnes ont péri dans les flammes. Ce soir-là, je devais voir ma bien- aimée. À mon arrivée, il ne restait plus que les cendres. Non, au loin, il y avait Sony qui se tenait debout comme un spectre. La police m'a informé qu'il y a eu une descente. Certains artistes de ce club étaient des "pédales", comme ils disaient. De nos jours, être noir et en plus homosexuel, cela ne plait pas à certaines personnes. Je suis allé voir Sony. Je lui ai demandé où était sa sœur. Il s'est tourné vers moi et, avec un regard haineux, m'a dit qu'elle était morte. Cette fois-ci, mon cœur m'a vraiment lâché et j'ai fait un malaise. Je ne sais plus ce qui s'est passé, mais un pompier a pris soin de moi et m'a dit que j'avais fait un malaise. Sony avait disparu. Je ne sais pas si c'est le fait de perdre la personne que je chérissais le plus au monde ou le fait que Sony m'a annoncé la mort de sa sœur avec tant de haine... Je me sens vide.

Demain Emma arrive.

28 Juin 1965, San Francisco.

Il y a un groupe de cinq jeunes noirs qui font fureur en ce moment. Les plus jeunes les écoutent en boucle. Leurs chansons sont rythmées et joyeuses, pour la plupart. Cependant, je ne suis pas d'humeur joyeuse. Emma m'a rejoint et vit désormais avec moi. Elle est devenue possessive. Elle a appris à propos de la sœur de Sony, mais je ne sais pas comment. Des fois, la jalousie d'Emma me fait peur...


1er Aout 1965, San Francisco.

J'ai l'ai revu. Sony. Il va bien. Mais nos retrouvailles ont été chaotiques. Et il m'a fait une révélation. Lui et sa sœur sont...


¤ ¤ ¤

Le récit du journal de mon grand-oncle s'arrêtait ici. Les autres pages ont été arrachées. Quelque chose me disait que ma grand-tante Emma y était pour quelque chose. Enfin, ce n'était pas pour autant que je me décourageais. J'avais donc décidé de demander de l'aide à Marc. Oui, Marc, je n'avais pas le choix. Il était le seul à pouvoir m'amener à San Francisco. Et puis, c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour qu'il cesse de me harceler jour et nuit.


Durant trois semaines, nous avons mené notre petit enquête. On avait eu du mal, mais nous avions pu retrouver la trace de ce Sony B. King. Marc a été d'une grande aide. Il voulait se racheter auprès de moi. Après avoir trouvé les coordonnées exactes de Sony B. King, nous avions décidé de lui rendre une petite visite dans son nouveau lieu de résidence.


Sony B. King n'était plus le jeune homme de 17 ans qu'avait connu mon grand-oncle. Maintenant c'est un homme âgé de soixante-deux ans, vivant dans une de ces maisons victoriennes, dans le Castro District de San Francisco. Au début, quand il m'avait vu, il avait été d'abord paralysé, comme s'il avait vu un fantôme. On m'a souvent dit que je ressemblais à mon grand-oncle dans sa jeunesse. Il avait dû le remarquer, car il m'avait demandé si j'avais un lien de parenté avec un certain Henry Jeff Dutrant. Je lui ai expliqué que j'étais son petit-neveu et que mon grand-oncle venait de mourir. Si Marc ne l'avait pas retenu de justesse avant qu'il ne s'effondre, le pauvre vieil homme se serait retrouvé par terre. Après avoir repris quelque peu ses esprits et plus ou moins encaissé le choc, il nous avait ensuite invités à entrer chez lui.

Une fois chez lui, je lui ai expliqué ce que j'avais reçu de mon grand-oncle et ce que j'avais appris après avoir lu son journal. Il s'est alors mis à me narrer la suite de l'histoire que je ne connaissais pas encore.

« Ma sœur et moi, nous n’étions qu'un. La jeune femme que Henry avait connue, n'a jamais existé. Cette fille dont il était tombé amoureux, c'était moi. Je sais que c'est un peu étrange. Vois-tu, étant jeune, j'avais tendance à me travestir. Tout le monde ou presque le savait, sauf Henry bien sûr. Et puis, ça me permettait d'avoir un peu plus d'argent de survivre. En ce temps-là, comme tu le sais sans doute déjà, être noir c’était pas vraiment la joie, alors être gay et noir, c'était comme être suicidaire. Lorsque Henry a découvert mon secret, il était d'abord abasourdi, non choqué. Je lui avais alors dit de m'oublier, moi et ma sœur inexistante. Mais il a refusé cette idée. Il disait que s'il avait aimé ma sœur et que nous ne faisions qu'une seule et même personne, alors il aimerait aussi le Sony B. King que j'étais... Nous avons ensuite entamé secrètement une idylle. Malheureusement, ce fut de courte durée, car cette Emma avait découvert notre relation. Apparemment, c'était sa fiancée et elle voulait le rester. Elle a donc amené quelques amis à elle pour me donner une petite leçon. J'ai été, comment dire, littéralement tabassé, limite à mort. Si quelqu'un n'était pas passé par là ce jour-là, aujourd'hui, à l'heure qu'il est, je serais castré ...»

Sa voix devenait de plus en plus dure et fragile. Se rappeler de cette expérience devait être éprouvant pour lui, surtout après avoir appris le décès de mon grand-oncle. Ma grand-tante… Déjà que je ne l'appréciais guère, ce que j'avais appris à son sujet fit grandir en moi mon sentiment de dégoût à son égard. Je la savais réticente aux sujets des gays, car, étant moi-même attiré par la gent masculine, elle ne s'était jamais gênée pour me dire son écœurement à mon égard, mais jamais je ne la pensais capable de battre à mort qui que ce soit!

« Je suis allé voir Henry après cette agression, mais il m'a repoussé. Il ne voulait plus me voir ou me parler. Je me suis senti trahi. Pire qu'une sous-merde. J'en ai été anéanti, détruit. Dans ma vie, je n'avais plus que Henry et ma musique. Sans Henry, je n'avais plus le goût à la vie. Même la musique devenait sans goût. J'ai tout abandonné et j'ai disparu... Je n'ai plus entendu parler de Henry jusqu'à aujourd'hui... »

Je me suis senti si honteux et trahi moi aussi par mon grand-oncle. Je le connaissais comme un homme juste et honnête. Il m'a toujours soutenu même dans les moments les plus difficiles de ma vie. Apprendre qu'il avait jeté la personne qu'il qualifiait comme son "tendre" après que sa fiancée l'ai fait battre à mort, me révoltais. Sur le visage de Sony B. King, je sentais la souffrance de tant d'années d'incompréhension. Celui qu'il avait aimé et qu'il l'avait accepté tel qu'il était, l'avait tout simplement abandonné comme une merde. Toute cette souffrance qu'il avait dû mettre tant d'années à apaiser était ressortie au bout de quelques minutes par ma faute. Malgré tout, je lui ai tendu la boite à musique et la lettre. Après tout, il lui revenait de droit. Il ouvrit la lettre et en sortit la clé de la boite à musique. Il lut la lettre silencieusement puis il s'était mis à pleurer des chaudes larmes tout en lisant. Lorsqu'il avait fini sa lecture, il avait ensuite pris la clé et avait ouvert la boite à musique et une mélodie lente, mais douce de blues résonna dans la pièce.

Sony B. King avait fermé les yeux puis nous avait dit d'une voix émue : « C'est sur cette mélodie que je chantais quand nos regards se sont croisés pour la première fois... »

Son visage semblait apaisé. La souffrance avait disparu. Il souriait et semblait dorénavant heureux.

Marc et moi avions préféré ne pas connaitre le contenu de la lettre. Cela reste leur petit secret à mon grand-oncle à son tendre ...


¤ ¤ ¤

A l’attention de celui qui s’appelait autrefois Sony B. King.

Mon Tendre Sony,

Si tu lis cette lettre, c’est que mon petit neveu a accompli sa mission…


*Sony B. King est une référence à deux artistes Sony Boy Williamson et B. King

******

Alors ? Votre avis ? N’hésitez pas à être sanglant, j'aime ça *_*



Dernière édition par saitoo le Ven 29 Juin 2012, 11:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo   [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo EmptySam 02 Juin 2012, 17:28

J'ai aimé du début à la fin heu2
C'est très bien écrit et l'idée de ta fiction est très originale idée2 de par le fait des lettres qui me tenaient en haleine heu5
C'est bien la première fois idée3 que je lis une fiction où il y a une différence de race (couleur), ce qui est très rare Choc2
Je te remercie de m'avoir faite découvrir cette magnifique histoire heu3 et j'espère en lire d'autres de toi love
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MessageSujet: Re: [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo   [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo EmptySam 02 Juin 2012, 18:20

Je suis contente que ça t'ai plu Wow

C'est sûr que les fictions avec des conflits de "race" c'est rare et dur à faire, c'est pour ça que j'ai eu un peu de mal à écrire cette fiction sans aller vers les stéréotypes.

Si tu tiens à lire d'autres fictions originales ou non que j'ai écrits, j'en posterai de temps à autre sur le forum. Et si t'es trop pressé tu peux toujours aller sur mon site.

Enfin ce n'est pas parce que tu as aimé l'une de mes fictions que tu aimeras tout ce que j'écris lol

Encore une fois merci Oooh
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MessageSujet: Re: [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo   [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo EmptyDim 03 Juin 2012, 14:03

C'était vraiment bon sincèrement~
J'arrivais facilement à imaginer les scènes de ton histoire, et moi qui aime le blues, même les chansons se composait dans mon esprit.
L'histoire était passionante, au moment parfait il y avait toujours quelque chose pour nous garder en haleine.
Félicitation Huhuhu
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MessageSujet: Re: [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo   [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo EmptyDim 03 Juin 2012, 20:41

Merci Kuroedesu de m'avoir lu et je suis heureuse que ça t'a tenu autant en haleine =D
Je pensais pas que ça ferais autant d'effet. Je m'attendais plus à ce que les gens trouve ça ennuyeux lol

En tout cas ça me fais plaisir :)
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MessageSujet: Re: [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo   [ OS original] Mon secret c'est...by Francine Saitoo EmptyLun 04 Juin 2012, 02:53

C'est souvent les histoires qu'on pense qu'ils seront les moins aimé qui le sont le plus, en tout cas de mon côté...

Genre, j'ai gagnée un concours de littérature avec une histoire que j'ai écris en 10 minutes, mais personne ne me donne de bon commentaire pour une histoire que j'écris depuis longtemps et qui me porte à coeur... (tellement que je n'ose même pas la publier sur le forum xD)

Si tu as d'autre histoire comme ça n'hésite pas à les posters, je vais les lires avec plaisir et y mettre mes commentaires Huhuhu
Et si ça t'intérresse, tu peux de ton côté aller voir les fanfics que j'ai déjà publiée et ma fiction (qui est publier jusqu'au chapitre 5 pour le moment) ça me ferai un plaisir de lire tes commentaires ^-^
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