Quand même, mes chéri(s), avoir un forum avec du yaoi et du yuri sans Takarazuka, c'est un peu comme du chocolat sans bishônen pour le porter. Hum, oui, quoi ?
Le Takarazuka est une revue de théâtre et de comédie musicale entièrement féminine - à l'exception d'un bref épisode, après 1945, où la troupe a tenté d'intégrer des hommes : gros échec.
Qui dit revue féminine dit n'importe quel rôle incarné par les femmes. Y compris les hommes. On parle de musumeyaku pour les rôles féminins et d'otokoyaku pour les rôles masculins. Quand on est sélectionné pour devenir une musumeyaku ou un otokoyaku, on ne peut - normalement - plus changer de rôle (en fait, ça arrive). En parlant de sélection : elle est très dure ! Il faut savoir chanter, danser et jouer la comédie. Ainsi que ne pas être forte de poitrine si on doit jouer un monsieur. Mais, chut.
Créée en 1913 et toujours active, c'est donc un peu le pendant féminin du Kabuki. Mais en plus rigolo et populaire encore. Pour avoir son histoire complète (en anglais), je vous oriente vers le kikipédia :
http://en.wikipedia.org/wiki/Takarazuka_RevueLa revue a inspiré des grands. Tel que Osamu Tezuka pour sa princesse Saphir. C'est aussi à cause ou grâce à elle qu'on a eu plein de filles travesties dans les shôjo (ou proto-yuri) des années 70. Vous savez : La rose de Versaille, Très cher frère, Claudine, etc... You Higuri aime aussi le Takarazuka mais ça ne se voit pas vraiment, honte à elle ! De son côté, le Takarazuka n'hésite pas à adapter des mangas et des jeux vidéos, tels que La rose de Versaille, justement, ou... Phoenix Wright ! Plus généralement, elle adapte des succès de l'Occident ou bien des histoires chinoises et japonaises.
Bien que la revue ait été conçue par un mec convaincu du bien fondé du paternalisme et du rôle d'épouse que devait jouer la femme dans la société japonaise, il semble que le Takarazuka ait tout de même inspiré les spectatrices : soit en les convainquant qu'une femme peut aussi en avoir et avoir une place dans la société, soit en les persuadant que les femmes, c'est bien aussi. Il y aurait eu quelques scandales entre actrices et fans, ce qui aurait pas mal contrarié le gouvernement japonais et les coincés, notamment à partir des années 20.
Bref, silence dans la salle : voici quelques extraits.
Ernest in love ("l'importance d'être constant" en françaisRoma at dawnLe dit du GenjiCarmenA savoir qu'un dvd de Takarazuka se négocie à partir de 60 euros mais peut dépasser les 100 euros (prix officiels). Quant à les trouver via le réseau tipiak SA... la chose s'avère un poil ardue.