Le Cortège des 100 démons est une série Shôjo fantastique, possédant 15 volumes au Japon. Elle a été créée par Ima Ichiko.
Résumé : Ritsu vit avec sa famille dans une maison de type traditionnel. Il serait un jeune homme comme les autres sans ce don de naissance qui lui permet de voir les entités fantastiques qui nous entourent. N’importe qui sursauterait d’effroi en découvrant ces créatures, mais pour Ritsu qui les côtoie depuis toujours, elles n’ont rien de surprenant. Il les considère même avec nonchalance et il aimerait bien qu’elles le laissent tranquille, mais malheureusement pour lui, il se produit toujours quelque phénomène qui le pousse à intervenir comme conciliateur pour rétablir l’ordre. Pour cela, il est épaulé par Aoarashi, un démon qui vit dans le corps de son père depuis que celui-ci est décédé, et de deux volatiles nommés Ojiro et Oguro.
http://www.doki-doki.fr/-Cortege-des-cent-demons-Le-Avis volume 1 : J'avais beaucoup entendu parler de cette série et la couverture m'avait déjà attirée. Donc j'ai décidé de sauter le pas hier et de l'acheter, pour le prix certes confortable de 8,95 euro, mais il les vaut.
Le cortège des 100 démons nous entraîne dans le folklore japonais et se compose de petites histoires tournant autour des mêmes personnages principaux. Le héros, un humain possédant le don de voir les êtres surnaturels et essayant de résoudre les problèmes qu'ils causent, et ses serviteurs : Aorashi, dont le comportement n'est pas toujours très exemplaire, et les deux petits Tengu (Ojiro et Oguro), qui n'apparaissent qu'en fin de volume.
L'humour est assez présent, bien que l'on ne puisse pas qualifier ce manga de comédie (l'histoire reste tout de même sérieuse, dans son ensemble). J'ai eu un peu de mal à m'adapter à la narration, qui me paraissait un peu confuse à quelques passages, mais le titre a un gros potentiel et j'espère que cela s'arrangera par la suite (à ce que j'ai compris, c'est la première série longue de l'auteur). Le dessin est assez épuré (les décors sont parfois absents) et certaines maladresses pourront rebuter aux premiers abords mais il convient bien à l'histoire et les Yôkai sont très variés, parfois effrayant de par leur apparence. En tout cas, très différents de ce que l'on a pu voir dans des titres comme Saiyuki (qui ne traite pas à proprement parlé du folklore japonais puisque reprenant une histoire chinoise mais qui réemprunte le terme de "Yôkai"). Ils sont, dans un sens, plus fidèles aux créatures qui peuplent les contes japonais.
L'édition, dans sa globalité, est très bonne : la papier est vraiment blanc et doux au toucher, il n'y a pas de problèmes d'impression, le format est grand et lisible.
Au niveau de la traduction, je suis ravie que les termes japonais aient été conservés pour les "monstres" et que le traducteur n'ait pas cédé à une adaptation qui aurait pu mal rendre (en effet, comment trouver un équivalent français au Tengu ? Ou au Shikigami ?). De plus, on trouve des explications en fin de volume sur chacun des termes. Petit problème toutefois : j'ai vu une faute d'orthographe impossible à manquer et une phrase me semble formuler curieusement.
J'ai toutefois noté quelques imperfections sur ce volume 1, au niveau du lettrage : il y a parfois trop de césures dans les bulles, ce qui rend la lecture peu agréable. Le texte paraît aussi trop décalé par rapport à ces mêmes bulles (il est mal centré ou alors les retours à la ligne semblent faits un peu au hasard, ce qui harmonise mal l'ensemble de la phrase). Le texte est parfois placé à des endroits curieux dans le dessin, sans doute pour respecter la disposition japonaise, mais cela rend parfois mal, surtout quand la phrase est très longue et qu'il y a peu d'espace entre le cadre de la vignette et le personnage. C'est un peu nébuleux dit comme ça mais vous comprendrez peut-être à la lecture.
Maintenant, n'allez pas imaginer que c'est horrible. Les polices de caractère sont variées, j'en ai dénombré au moins quatre (sauf que par erreur, celle des "démons" est employée sans raison pour le héros, à un passage). Le dessin n'a pas souffert du passage à l'adaptation graphique, même s'il faudrait avoir l'édition japonaise sous la main pour une meilleure comparaison. Cette adaptation est quasiment intégrale, puisqu'elle concerne aussi les onomatopées japonaises (intégralement traduites et refaites, excepté l'oubli de certaines d'entre elles, volontaire ou pas). Seuls certains éléments du décors (les écriteaux rédigés en kanji, par exemple) n'ont pas été repris et se contentent de discrets sous-titres pour leur signification. Certains trouveront cela négatif mais, après tout, est-il logique de trouver du français sur des panneaux japonais ?
Ces défauts seraient pour moi impardonnable si Le cortège des 100 démons n'avaient pas été l'un des premiers titres de ce jeune et petit éditeur, qu'est Doki Doki. Il ne s'agit pas de Tonkam, de Soleil ou de Panini Comic, qui ont beaucoup plus de moyens. En raison de la qualité globale de l'édition (présence de pages couleur, papier d'excellente qualité, jaquette, etc...), celle-ci vaut son prix et j'espère que les erreurs relevées dans ce premier volume disparaîtront ensuite.
En conclusion, si le folklore japonais vous attire, je pense que vous allez aimer ce manga.