Titre : L'Enfer éternel
Type : Nouvelle
Statut : En cours (?)
Warning: Angst, violences, yaoi et het sous-entendu.
Résumé : Pourra-t-on lui pardonner ses erreurs ? Le poison de la folie continuera-t-il de couler ?
L’enfer éternel
Partie I : Divagations
14 Décembre – soir Une journée comme une autre. Enfin presque. J’ai peur. Peur que le soir arrive. Peur que tout recommence. Je ne comprends rien. Hier soir encore, j’ai refait le même rêve. Le soir d’avant aussi. Et depuis si longtemps. Je ne me souviens plus quand tout a commencé. Ces images horribles. En suis-je coupable ou victime ? J’ai peur. Je voudrais que tu me touches encore. Je me sens si bien dans tes bras. Mais je ne peux plus avoir cela. Non, je ne peux plus. Quelqu’un d’aussi immonde que moi ne peut pas ne serait-ce qu’espérer cela.
Aujourd’hui encore, tu es là. Tu frappes à ma porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je me contente de regarder cette barrière entre nous, sans bouger, sans dire un mot. Je sais pourtant que c’est toi. Même si toi aussi tu restes silencieux. Un soupir. Tu t’en vas. Comme chaque soir. N’en as-tu pas assez de ce rituel ? Je ne vaux pas la peine que tu t’inquiètes pour moi. Abandonne-moi. C’est mieux ainsi. Je ne peux pas te voir. Si ton regard était le même que celui que les autres posent sur moi, ça serait la fin. Ma fin. Non. Jamais. Oublie-moi. Même si j’ai peur. Même si mon cœur te réclame. Reste loin de moi. Je ne veux pas te faire de mal, comme j’en ai fait à eux.
Je suis un monstre. Il n’y a pas d’autres mots pour me définir. Le soleil se couche. Le sommeil me gagne. Je lutte. Comme chaque nuit. Je ne veux pas fermer les yeux. Je ne veux pas voir leurs visages. Je ne veux pas entendre leurs cris. Je ne veux pas. Dieu. Quelqu’un. N’importe qui. Sortez-moi de là. Je n’en peux plus. Laissez-moi mourir. Pourquoi dois-je souffrir ainsi ? J’ai mal au ventre. Un gargouillement. Combien de temps peut-on tenir sans manger ? Combien de jours ? Combien d’heures ? Depuis quand n’ai-je plus rien avalé ? Je ne sais plus. Je ne sais plus depuis quand je me laisse mourir à petit feu. Je ferais mieux de me trancher les veines, de me vider de mon sang. Il suffirait que je prenne ce couteau, là, sur le plateau. Je pourrais briser la fenêtre. Je pourrais me servir des morceaux de miroir qui traînent lamentablement sur le sol.
Des tâches de sang. Le mien ou le leurs ? Je ne sais pas. La couleur du sang d’un monstre est-elle la même que celle de sa victime innocente ? C’est si cruel. Pour elle. Pour moi. Pour toi. Je tombe. Sur le sol. Près des morceaux du miroir. Je ne tiens plus. Ma bouche est sèche. J’ai soif. Mes yeux sont secs. Je veux pleurer. J’ai mal. Au ventre. Aux yeux. Je ne peux même plus avaler ma propre salive. Il fait noir. Non. Je ne veux pas. Je ne veux pas les revoir encore. Pitié. Laissez-moi. Mes paupières se ferment. Je n’arrive pas à les relever. Je vois ton visage. Une illusion. Ne me regarde pas ainsi. Pas comme eux. Va-t-en. Les démons. Ils reviennent. J’ai froid. Je frissonne. J’ai peur. Je t’appelle. Mais tu ne le sauras pas. Tu ne m’entendras pas. Je ne peux plus parler. C’est trop tard. Ils sont déjà là. Ils sont venus me chercher…
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15 Décembre – matin Je suis glacé. Je tremble. De froid. De peur. Je tourne mon visage vers ce qui vient de me sortir des Abysses. Une lumière. Je suis encore vivant. Pourquoi ? Je ne peux plus bouger. Je n’ai plus de forces. Partirai-je aujourd’hui ? Serai-je enfin libéré ?
J’ai encore rêvé d’eux. De mes victimes. Elles m’accusent. Elles ont raison. Je ne suis que le monstre qui les a brisées. Je souffre. C’est ma faute. Pour ce que je leur ai fait. Je suis un monstre. Cruel. Horrible. Je dois mourir. Mais pas trop vite. Elles ne me le permettront pas. Pour elles. Pour moi. Je dois rester en vie. Pour souffrir le plus longtemps possible avant de mourir. Comme elles. C’est logique. C’est normal. Mais j’ai toujours peur. Même si j’ai accepté leur condamnation, je suis terrifié. Je suis seul. Face à elles. Face à toi. Face à vos accusations… et face aux miennes. J’ai été bourreau. Elles ont été victimes. Les rôles ont changé. Elles sont impitoyables. Si seulement cela pouvait au moins leur permettre de se reposer… Ces toutes petites âmes. Si belles. Si innocentes. Elles m’appellent encore. Je suis vraiment fatigué. Cette fois-ci, achevez-moi.
Des coups à la porte. Je ne réponds pas. Même si je le voudrais, je ne le pourrais pas. Je ne veux voir personne. Même pas toi. Surtout pas elles. Mais je ne peux pas les éviter. Elles m’attendent. Elles me cherchent. Je fuis. Trop tard. La nuit. Je sombre. Elles ne me laisseront pas me noyer. Ça recommence. Du sang. Des cris. Horribles. J’ai peur. Aidez-moi. Tuez-moi…
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15 décembre – soir (?) J’ouvre les yeux. C’est rouge. Tout est rouge, même le plafond immaculé. Quand me suis-je retourné ? Je ne sais pas. Les morceaux du miroir me coupent. J’ai mal. Ça pique. Je ne bouge pas. J’ai toujours froid. Gargouillements. Je souffre. Je tremble. Des coups à la porte. Une fois. C’est toi. Deux fois. Trois fois. J’attends que tu accomplisses le rituel. Cette nuit, je vais mourir. Je le sais. Et toi ?
Tu frappes beaucoup à la porte ce soir. À moins que ce ne soit ‘ce jour’. Je ne sais plus. C’est ta voix que j’entends ? Pourquoi tu ne pars pas ? Tu cries. Tu m’appelles. Non. Laisse-moi. Je vais mourir. Seul. Avec ces démons… Mes innocentes victimes devenues bourreaux. Je suis éveillé mais leur supplice ne s’arrête plus. Cela continuera jusqu’à ce que je descende aux Enfers. Là, mon âme sera torturée pour l’Eternité. C’est normal. Je suis un monstre. Un monstre parmi les monstres. Dégoûtant. Horrible. Répugnant.
Je lève une main. Elle est recouverte de sang. Je frissonne. Ma main retombe sur un morceau de verre. J’ai mal, mais je ne crie pas. Tu frappes toujours. Tu cries. Que t’arrive-t-il ? Pourquoi insister ? C’est fini. Adieu. Un murmure sort hors de ma bouche asséchée. Je n’entends plus rien. Que le silence. Que le vide glacé. Je tousse. Un liquide au goût métallique sur ma langue. Il s’accumule. Je vais étouffer. À moins que je ne sois mort avant.
Le noir remplace le rouge. J’ai froid. Je frissonne. Je tousse. Je saigne. Ils sont là. Accusateurs. Bourreaux. Adieu. C’est fini…
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?? Décembre – jour (?) Il fait chaud. Je ne sens plus rien. Je ne vois plus rien. Suis-je enfin libéré ? Un bruit monotone résonne. Il ne s’arrête pas. Et puis ta voix. Pourquoi ? Ils ne sont plus là. Je suis seul. Non. Il y a toi. Où ? Je ne sais pas. Mais ta voix est toujours près de moi. Pourquoi ? Tu ne devais pas me sortir de là. Le monstre que je suis ne le mérite pas. Mon cœur. J’ai mal. Tout redevient noir. Je ne t’entends plus…
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?? Décembre – ?? Noir. Sombre. Je ne vois plus rien. J’ai beau ouvrir mes yeux, tout n’est qu’obscurité. J’ai perdu. Tout. Le cours du Temps. Ta présence. Ta voix. Mes sentiments. Je ne sens plus rien. Je suis vide. Horriblement vide. Enfin presque. Il me reste le dégoût. De moi. Du monstre que je suis devenu.
Pourquoi es-tu toujours là ? Je ne te vois pas. Mais je sais que tu es près de moi. Je le sens. Je te sens. Comme hier. Comme avant. Comme maintenant. Et après ? Tu ne dois pas faire ça. Tu ne le peux pas. Qui pourra me pardonner sinon ? Ils seront fâchés. En colère. Tristes. Ils ne seront pas assouvis… Ils ne s’arrêteront jamais de me faire mal. Je sais. Je le mérite. Mais ta douceur… Il y a trop d’espoir. Tu m‘en donnes trop. Je me sens bien. Trop bien. Beaucoup trop… Je n’ai pas le droit de posséder cela. Cette douceur m’est interdite. Et ta tendresse…. Ton amour… c’est trop. Beaucoup trop. Pitié. Arrête… Arrête… Arrête…
Une goutte salée sur mes lèvres. Ton visage près du mien. Ton souffle sur ma peau. Tu pleures. En silence, seuls tes yeux pleurent. Comme toujours. Mais voir ces larmes est si douloureux. Je ne peux que te demander pardon. Non. Même cela je ne peux pas. Je ne mérite pas une telle clémence. Je reste aussi silencieux que tes pleurs. Je te regarde, sans te voir. Tu me regardes. Je ne dis rien. Ton regard posé sur moi, le mien plongé dans l’obscurité. Tu me demandes :
« Pourquoi ? »
Ta voix, elle tremble. J’ai peur. Étrange. De toi ? Mes paupières se ferment. Il fait noir. Rien ne change… Ton odeur me rassure. Ta voix me fait peur. Pourtant, c’est la seule chose qui les tienne à distance. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Je me détourne. Juste mon visage, mon corps ne peut plus bouger. Tes mains sur ma peau. C’est doux. C’est chaud. Mais j’ai froid à présent. Trop froid. Je tremble. Ça ne s’arrête pas. Je m’endors. Pour combien de temps encore ?
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